Aujourd'hui et encore plus demain, l'eau sera une ressource de plus en plus rare sur laquelle s'exercera une pression forte de la part des différents usagers. Une solution va inévitablement s'imposer : réduire sa consommation. C'est le créneau sur lequel s'est positionnée Aquassay, créée à Limoges en 2015 et qui compte actuellement 21 salariés.

"Il y a huit ans, avec mon associé, nous avons pensé qu'il y aurait une transition hydrique en raison de l'inadéquation importante entre les usages de l'eau et la quantité disponible en raison du réchauffement climatique qui entraîne des périodes de sécheresse plus longues et plus dures", explique Jean-Emmanuel Gilbert l'un des cofondateurs. "Les activités humaines génèrent une surexploitation de la ressource avec le risque d'y avoir de plus en plus de conflits d'usages."

Chez Aquassay, les deux associés ont mis au point un outil d'analyse pour identifier les points d'amélioration et les risques pour tendre vers une meilleure performance hydrique. Leur solution e-Water Efficiency, une offre logiciel 100% cloud et web, permet de réaliser une analyse avancée en temps réel des données eau et d'établir un diagnostic. Grâce à des boîtiers installés sur les sites industriels, les usines sont connectées à distance. "L'objectif est de générer des gains par la réduction des consommations et des pollutions produites", précise le cofondateur. "En effet, on peut diminuer tous les coûts liés à l'eau que ce soit l'énergie, les produits chimiques, la maintenance... " Si l'industrie est leur premier marché, des collectivités s'intéressent désormais à ce problème à l'instar de Limoges Métropole qui a lancé un programme "territoire en transition hydrique" et en a confié la maîtrise d'ouvrage à Aquassay.

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Déjà 129 usines connectées

Sa solution est aujourd'hui déployée dans 129 usines réparties dans douze pays sur trois continents. Elle s'adresse à tous les secteurs de production avec une prise de conscience qui progresse tant en France qu'à l'étranger. Les résultats sont impressionnants comme dans cette usine de production d'eau en Afrique. "Six litres étaient utilisés pour un litre mis en bouteille ! Grâce à notre intervention, la consommation est de deux litres et il reste une marge de progression", assure-t-il. Aquassay a multiplié la signature de conventions comme avec Nestlé Waters, ce qui a permis de connecter plusieurs dizaines d'usines notamment en Arabie Saoudite.

C'est aussi le cas dernièrement avec le groupe Agro-Mousquetaires, pour ses sites de production, ou EDF Hydro, qui va accompagner son développement et collaborer sur des projets locaux de gestion de l'eau sur des territoires ruraux et urbains. "Nous avons aussi fait partie de la délégation française lors du Haut Conseil de coopération entre la France et la Tunisie, le 3 juin dernier, en présence de Jean Castex", ajoute le cofondateur. "Nous avons signé une convention avec l'Agence française de développement et la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux tunisiennes pour une usine de dessalement d'eau de mer. Et la voie est ouverte à d'autres projets pour la fin d'année."

Aujourd'hui, Aquassay est sortie du mode startup. Des recrutements sont envisagés pour faire face à sa croissance, un temps ralentie en 2020 par la crise sanitaire, avec un chiffre d'affaires annuel de 750.000 euros.

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