Initialement doté d'une enveloppe de 10 millions d'euros, le fonds d'urgence de Bordeaux Métropole pour aider les entreprises de un à cinq salariés face au Covid-19 avait finalement été poussé à 15,2 millions d'euros lors de son lancement officiel en mai dernier en plein déconfinement. Face au peu d'empressement des entrepreneurs concernés pour bénéficier de l'aide forfaitaire de 1.500 euros, le fonds d'urgence, piloté par les chambres consulaires, a été élargi fin juin aux entreprises sans salarié, comprenant les micro-entrepreneurs, indépendants et sociétés commerciales sans salarié. Ces aides, élaborées et votées par la précédente majorité politique de Bordeaux Métropole, étaient accessibles jusqu'au 30 juillet dernier.

57 % de crédits consommés

Au final, seulement 57 % des crédits disponibles ont été versés à des entrepreneurs du territoires, soit 8,68 millions d'euros. Dans le détail, selon les données définitives de Bordeaux Métropole, cela a néanmoins permis d'aider 3.754 TPE de un à cinq salariés représentant 9.000 emplois. Il s'agit d'entreprises opérant dans les secteurs des services (42 %), des cafés-hôtels-restaurants (28 %) et des commerces (18 %).

Après l'élargissement aux entreprises sans salariés du 8 au 31 juillet, 1.025 entreprises supplémentaires ont été aidées à hauteur de 1,025 million d'euros dans quatre principaux domaines : services (38 %), commerces (29 %), BTP (16 %) et café-hôtellerie-restauration (15 %). Soit au total, près de 4.800 entreprises et autour de 10.000 emplois.

Au moment de la présentation du fonds, les services de Bordeaux Métropole évaluaient à environ 9.000 le nombre d'entreprises éligibles aux dispositifs d'aides. Problème de communication, de tempo, de critères, de montant, d'accessibilité ou de redondance avec les aides de l'Etat ? Les raisons de la faible utilisation des aides publiques sont probablement multiples. Dans ces conditions, les 6,4 millions d'euros de reliquat seront-ils réinvestis sous une forme ou sous une autre dans l'économie locale ?

C'est en tous les cas le souhait de Nathalie Laporte, la présidente de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Gironde : "Il reste malheureusement beaucoup d'argent dans ce fonds et il faut l'utiliser pour soutenir nos commerces, nos artisans et nos entreprises. J'espère qu'il y aura un plan de relance avec la nouvelle majorité", indique-t-elle à La Tribune. Bordeaux Métropole, désormais présidée par le maire PS de Mérignac Alain Anziani, n'a pas encore pris de décision sur ce sujet mais il s'exprimera à la mi-septembre.

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