"Nous ne sommes pas obligés de jeter, brûler ou créer une nouvelle pollution. Arrêtons de dire que les masques ne sont pas recyclables. C'est une aberration", lance Olivier Civil, cofondateur de Plaxtil. Cette startup de Châtellerault dans la Vienne a en tout cas trouvé la solution. "De la même manière que nous sommes capables d'utiliser les tissus et vêtements non recyclables pour la fabrication d'objets en polymères, nous pouvons réutiliser les masques en ajoutant une étape, celle de la décontamination via un tunnel à rayons ultraviolets", précise Olivier Civil. Concrètement, une fois la barre métallique retirée, le textile est broyé puis mélangé à du plastique pour la fabrication d'objets.
Mais Plaxtil y tient. La société s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire. "Nous récupérons, en premier lieu, les vêtements d'industriels textiles que nous transformons, par exemple, en cintres qui seront recyclables et viendront remplacer des cintres non recyclables", détaille Olivier Civil. Circulaire, donc, mais aussi solidaire. A ce stade, les masques qui servent à la fabrication d'équipements de protection individuels Covid-19 sont récupérés par une entreprise d'insertion, Audacie, via 50 points de collecte dans le Grand Châtellerault. A l'échelle locale, 10.000 masques sont ainsi récoltés chaque semaine.
Gestion de l'immédiateté
La crise sanitaire a clairement boosté la notoriété de l'entreprise créée en octobre 2019 à l'issue de deux ans de recherche. Depuis l'installation de ses premières machines en juin, les demandes de collectivités et de grands groupes ont explosé, y compris depuis l'étranger. "Nous sommes dans une phase de gestion de l'immédiateté", reconnait Olivier Civil, en attendant la suite.
"Nous avons été contactés par le ministère de l'Economie et des finances qui peut-être tranchera en faveur de la création d'une filière de recyclage des masques. Nous sommes prêts, de notre côté à démultiplier notre technologie sur d'autres territoires. L'avantage, c'est que Plaxtil est petite donc agile, tout en étant adossée à une société, CDA Développement, qui est saine et peut porter des projets industriels", explique Olivier Civil.
Après les masques, Plaxtil aura, de toute façon, toujours une raison d'exister. "100 millions de tonnes de textiles non recyclables, car pluri-matières, sont jetés chaque année dans le monde", rappelle Olivier Civil.
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