ESS : Aspe et Eureka fusionnent pour développer l'insertion par l'emploi en Gironde

Les deux associations girondines spécialisées dans l'insertion par l'activité économique, Aspe et Eureka services, fusionnent pour constituer un acteur de poids en Gironde. Avec onze collaborateurs et plus de 280 salariés accompagnés chaque année, la nouvelle entité a les moyens de grandir encore dans les années qui viennent.
Cédric Pisiaux, directeur, et Fabienne Dufossé, présidente, de la nouvelle structure Aspe-Eureka qui accompagnera 280 salariés par an en Gironde.
Cédric Pisiaux, directeur, et Fabienne Dufossé, présidente, de la nouvelle structure Aspe-Eureka qui accompagnera 280 salariés par an en Gironde. (Crédits : Agence APPA / Sébastien Ortola)

C'est un mariage de raison entre deux structures trentenaires de l'insertion des personnes éloignées de l'emploi. L'Aspe, implantée à Bordeaux, Blanquefort et Eysines, et Eureka services, qui est basée à Bruges, disparaissent pour laisser la place depuis le 1er juillet dernier à une nouvelle association logiquement baptisée Aspe-Eureka. "Quand la directrice de l'Aspe est partie, sa présidente Fabienne Dufossé a proposé l'idée de fusionner car nos deux associations partagent une même vision de l'insertion économique, portent des valeurs communes et affichent une complémentarité géographique évidente", explique à La Tribune Cédric Pisiaux, ex-directeur d'Eureka services, propulsé à la direction de la nouvelle structure tandis que Fabienne Dufossé, en prend la présidence.

Si ce rapprochement se fait d'égal à égal, il associe en réalité deux structures de taille très différente puisque l'Aspe était cinq à six fois plus grande qu'Eureka services. "Cette fusion n'offre que des points positifs pour les deux associations tout particulièrement en termes de formation et de montée en compétences pour les onze salariés de la nouvelle entité", souligne Cédric Pisiaux. Avec 280 salariés accompagnés chaque année et environ 78.000 heures de services réalisés l'an dernier, soit environ 1,8 millions d'euros d'activité, Aspe-Eureka figure désormais parmi les gros acteurs de l'insertion en Gironde. Elle opèrera à Blanquefort, Bordeaux, Bruges, Eysines, Le Bouscat, Le Pian Médoc, Le Taillan Médoc, Ludon Médoc, Macau, Parempuyre et Saint-Aubin-du-Médoc.

70 % de CDI à la sortie

Aspe et Eureka services mettent à disposition de leurs clients particuliers (60 % de l'activité) et entreprises, bailleurs sociaux et collectivités (40 %) des salariés pour des prestations de nettoyage/propreté, manutention, services à la personne, espaces verts, etc. "C'est une forme d'agence d'intérim solidaire et nous nous laissons deux ans maximum pour retrouver un chemin vers l'emploi durable à des personnes dont le parcours professionnel a été ralenti, compliqué voire stoppé net pour différentes raisons", détaille Cédric Pisiaux. Des accompagnateurs socio-professionnels sont ainsi chargés de lever progressivement tous les freins potentiels à un retour pérenne à l'emploi : logement, dette, mobilité, parcours professionnel, etc. Une activité où la proximité joue un rôle essentiel puisque les personnes accompagnées disposent rarement d'un véhicule.

Et les résultats sont là selon les chiffres consolidés des deux structures : 70 % des personnes accompagnées retrouvent un CDI ou un CDD de plus de six mois à l'issue des deux ans d'accompagnement en insertion. Les autres se dirigent vers des CDD courts ou des formations. "Ce maillage d'antennes locales est un atout pour nous et pour travailler avec les collectivités locales dans les écoles, les cantines, etc. Ces dernières ne nous subventionnent pas mais s'engagent sur un certain volume d'heures de prestations réalisées par des salariés locaux ce qui nous offre de la trésorerie et de la visibilité", précise le directeur.

Quelles perspectives pour 2020 ?

Quoi qu'il en soit, en plus de sa structuration interne qui se fera sans aucune suppression de postes, la nouvelle structure devra affronter au cours des prochains mois l'avis de tempête économique annoncée pour la fin d'année. "Pour l'instant, les entreprises ont encore du mal à redémarrer leurs prestations avec nous. Le mois de juin a été calme chez les entreprises mais plus dynamique chez les particuliers. Face à cette reprise en demi-teinte, on attend le mois de septembre pour être fixé", explique Cédric Pisiaux. "Si l'activité ne reprend pas à la rentrée, ce sera inquiétant. On était depuis plusieurs années sur une belle dynamique avec souvent plus de clients que de personnes  à accompagner. Il ne faudrait pas que ce soit l'inverse au deuxième semestre et au-delà !"

Mais même en cas de détérioration de la situation économique, Aspe-Eureka est armée pour recevoir plus de demandeurs. "De notre côté, la fusion a été bien préparée depuis plus d'un an donc on a la capacité d'augmenter le nombre d'heures de prestations de manière quasi-illimitée si nécessaire... à condition qu'il y ait des clients entreprises ou particuliers. Nous avons une réelle vocation solidaire et locale, à nous de démontrer la pertinence et l'utilité de notre modèle dans la période à venir", remarque le directeur.

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