La Nouvelle-Aquitaine prépare le Salon de l'Agriculture dans un contexte électrique

C'est dans un contexte tendu que se déroulera le Salon de l'Agriculture à Paris du 24 février au 3 mars. La colère des agriculteurs est retombée depuis les annonces du gouvernement. Mais les syndicats maintiennent la pression et exigent la mise en place des mesures avant le Salon. Du côté de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset a dévoilé la délégation qui se rendra à Paris et a livré son point de vue sur la situation préoccupante des agriculteurs après avoir écrit au Premier ministre.
Des vaches limousines en Haute-Vienne.
Des vaches limousines en Haute-Vienne. (Crédits : MG / La Tribune)

« Tranquillement ! ». Voilà comment Alain Rousset souhaite aborder le Salon de l'Agriculture. « Je pense qu'il ne faut pas avoir peur du débat, du dialogue. Parce qu'on coconstruit la politique agricole avec tous les acteurs, les coopératives, les chambres d'agriculture les syndicats. Peut-être y aura-t-il des montées dans les tours pendant le salon mais bon ça fait partie du métier ! » Cette légèreté affichée par le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine contraste avec la récente colère des agriculteurs. Ce n'est qu'en fin de semaine dernière que la FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont appelé à lever les blocages des routes. Les syndicats semblent se satisfaire pour le moment des mesures annoncées par Matignon.

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Une enveloppe totale de 400 millions d'euros a été promise à l'agriculture française, en plus d'un remboursement partiel de la taxe sur le gazole non routier. La loi Egalim visant à garantir la rémunération des agriculteurs va être renforcée, notamment avec « des contrôles pour toutes les grandes chaînes de supermarchés », a annoncé Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. Le plan Ecophyto censé accélérer la réduction des pesticides a lui été mis « en pause » par Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture. Une annonce dont s'indigne les écologistes mais aussi la Confédération paysanne.

« Les agriculteurs se sentent sous injonctions contradictoires »

De son côté, Alain Rousset, qui affiche un objectif de zéro pesticides dès 2030 en Nouvelle-Aquitaine, ne remet pas en cause cette trajectoire mais identifie un problème bien réel : « Nous attendons de voir quel sens le ministre de l'Agriculture et le Premier ministre vont donner à cette pause du plan Ecophyto [...] Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas dire aux agriculteurs qu'il ne faut plus utiliser du Monsanto s'il n'y a pas de produits alternatifs homologués par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). Or ,aujourd'hui, on a des difficultés à faire homologuer ces produits, c'est un vrai problème ! Donc on peut comprendre les agriculteurs qui se sentent sous injonctions contradictoires. »

La Région précise en ces temps de crise que sa fonction est avant tout de venir en aide aux agriculteurs, de leur proposer des solutions mais rappelle qu'elle n'a aucun pouvoir décisionnaire. Si elle n'a pas annoncé de plan dédié en réponse à la crise actuelle, elle contribue notamment au dispositif d'arrachage du vignoble bordelais et au soutien à l'agriculture biologique pour atteindre 25 % d'exploitations bio en 2027.

Le président du conseil régional a également écrit au Premier ministre le 2 février pour déplorer qu'en quelques mois « les différences annonces gouvernementales viennent de détricoter les maigres progrès environnementaux faits collectivement ». L'élu socialiste cible notamment les annonce sur les pesticides qui pèseront que la qualité de l'eau et sur la production agricole elle-même. Il demande également des éclaircissements sur la suite qui sera donnée aux COP territoriales installées fin 2023 par Elisabeth Borne.

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Nouvelle-Aquitaine : la première région agricole de France

Cette année encore, la Nouvelle-Aquitaine - parmi les plus grandes régions agricoles de France par sa superficie de 84 000 km² et son chiffre d'affaires de 11 milliards d'euros - représentera fièrement ses 60.000 exploitations au Salon de l'agriculture. Porte de Versailles, il y aura du bovin, du porcin, de l'ovin en passant par le sel de l'Île de Ré, la pomme du Limousin, le fromage des Deux-Sèvres et le piment d'Espelette. Tout le terroir néo-aquitain sera au rendez-vous. Car « le Salon de l'Agriculture, c'est d'abord une fête, un moment de fierté, de passion autour des filières agricoles », rappelle Alain Rousset. La journée dédiée à la Nouvelle-Aquitaine se déroulera le mercredi 28 février. Cette année la Région participe à hauteur de 875.000 euros dont 275.000 euros de subvention pour faire venir tous les acteurs jusqu'à la capitale.

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Commentaire 1
à écrit le 06/02/2024 à 10:19
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"Mais les syndicats maintiennent la pression et exigent la mise en place des mesures avant le Salon." LE POGNON LE POGNON LE POGNON !" ^^

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