Agriculture : un pacte pour atteindre 25 % d'exploitations bio en Nouvelle-Aquitaine en 2027

La relance d'une consommation, la promotion de la bio auprès du grand public et la structuration des filières font partie des priorités affichées par le Pacte d’ambition pour l’agriculture biologique 2023-2027 en Nouvelle-Aquitaine. Un engagement collectif pour relancer la dynamique alors que le marché de la bio connaît un recul prononcé depuis 2022.
A l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine, le Pacte d'ambition pour l'agriculture biologique 2023-2027 a été co-signé le 15 décembre dans les locaux du Sivu Bordeaux Mérignac qui s'approvisionne à hauteur de 57 % en produits bio.
A l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine, le Pacte d'ambition pour l'agriculture biologique 2023-2027 a été co-signé le 15 décembre dans les locaux du Sivu Bordeaux Mérignac qui s'approvisionne à hauteur de 57 % en produits bio. (Crédits : Hélène Lerivrain)

Il n'y a pas de hasard à ce que l'État, la Région, l'Agence de l'eau, les chambres d'agricultures, Bio Nouvelle-Aquitaine et Interbio Nouvelle-Aquitaine se soient retrouvés au Sivu de Bordeaux-Mérignac, ce vendredi 15 décembre, pour la signature du nouveau Pacte d'ambition pour l'agriculture biologique 2023-2027. Avec 57 % de produits bio, le syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu), qui conçoit 24.500 repas par jour, fait en effet figure de bon élève. C'est déjà bien plus que les 20 % exigés dans le cadre de la loi Egalim alors même que la filière bio traverse une crise sans précédent : « Les producteurs font de l'apnée », alertait ainsi Laure Verdeau, la directrice de l'Agence bio en octobre dernier.

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Mais localement, le Sivu n'est pas le seul acteur exemplaire. « Avec 20,5 hectares de surface agricole bio sur son territoire Bordeaux métropole est aussi la première métropole de France labellisée Territoire Bio engagé en 2023 », a rappelé Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole. Quant à la Région Nouvelle-Aquitaine, première région agricole française en surface avec plus de 4,2 millions d'hectares, elle occupe depuis 2018 la deuxième place au niveau national en surface et en nombre d'exploitations en agriculture biologique.

« 14 % des exploitations sont bio en Nouvelle-Aquitaine pour près de 10 % de la surface agricole utilisée (SAU). L'objectif est d'arriver à 18 % de la SAU et 25 % d'exploitations bio en 2027 », annonce Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine qui a présenté les objectifs fixés dans le cadre du nouveau pacte d'ambition pour l'agriculture biologique. À horizon 2027, la région vise également 1.000 nouveaux ou jeunes agriculteurs installés par an dont 30 % en bio et un chiffre d'affaires bio de 2,5 milliards d'euros, contre 1,8 milliard d'euros en 2022.

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Le renforcement de la promotion

Mais au-delà de ces chiffres, d'un point de vue stratégique, le développement de la consommation et la promotion de la bio, la structuration des filières ainsi que la formation font partie des priorités.

« Par rapport au premier pacte bio signé en 2017 quand la croissance était à deux chiffres, nous avons inversé les priorités. C'est-à-dire que plutôt que de miser sur le développement des exploitations, le premier axe de ce plan repose sur le développement de la consommation auprès du grand public pour aider les agriculteurs », explique Virginie Lebraud, conseillère régionale en charge de l'agriculture biologique.

Elle a annoncé, dans cette optique, le déploiement en région de la campagne de communication « Bio réflexe » de l'Agence bio. « La Nouvelle-Aquitaine va être la première à conventionner avec le national pour une déclinaison régionale de cette campagne nationale dont le budget a été porté à 8 millions d'euros. Il y a une crise de confiance donc un gros besoin de rassurer le consommateur sur les signes de qualité », insiste Philippe Leymat, président d'Interbio Nouvelle-Aquitaine.

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« Au delà de la consommation grand public, la part de la commande publique va prendre une part de plus en plus significative et il va falloir, pour cela, structurer l'amont. Mais le défi, selon moi, c'est aussi de trouver des produits alternatifs et de structurer la chaine de recherche pour disposer d'un système de traitement homologué bio. Le mildiou peut par exemple être traité avec des microalgues. Immunrise Biocontrol en Gironde le fait mais n'est pas homologuée. L'entreprise va aller s'homologuer aux Etats-Unis ! », lance un Alain Rousset amer.

Dans le cadre du premier pacte d'ambition régionale en faveur de l'agriculture biologique (AB) pour la période 2017-2020, près de 70 millions d'euros par an ont été mobilisés par les pouvoirs publics.

Les financements Région / Etat

Sur le volet financement, la Région soutient les agriculteurs via une aide au maintien, des aides aux investissements, un soutien aux structures qui les accompagnent, le transfert de connaissance. En amont de la signature du pacte, elle a annoncé, le 14 décembre, une aide exceptionnelle de 14 millions d'euros pour poursuivre, une année de plus en 2024, l'aide au maintien à l'agriculture biologique.

De son côté, l'Etat, par la voix du préfet de Région Etienne Guyot, a rappelé, entre autres, que le crédit d'impôt pour les exploitations bio avait été porté à 4.500 euros. Le fonds d'urgence et l'aide de crise bio ont par ailleurs totalisé 104 millions d'euros à l'échelle nationale dont près de 20 % en Nouvelle-Aquitaine au bénéfice de plusieurs centaines d'exploitations.

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Commentaire 1
à écrit le 19/12/2023 à 9:26
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C'est ambitieux et donc à suivre pour leur mettre la pression parce que notez que des déclarations de toutes sortes nous en sommes abreuvés en ce moment hein, c'est la fin de l'année, les politiciens nous font leur spectacle qu'ils chérissent tant. D...

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