Agrivoltaïsme : une charte pour protéger les agriculteurs girondins en attendant le décret

Une coordination d'élus, agriculteurs et énergéticiens propose une charte de bonnes pratiques pour encadrer l'agrivoltaïsme en Gironde. Les signataires veulent créer un fonds départemental pour partager les revenus de cette activité au déploiement limité. De son côté, le décret prévu par la loi d'accélération des énergies renouvelables se fait toujours attendre.
Maxime Giraudeau
A Villenave-d'Ornon, le démonstrateur Vitisolar évalue l'impact des panneaux solaires sur la culture de la vigne.
A Villenave-d'Ornon, le démonstrateur Vitisolar évalue l'impact des panneaux solaires sur la culture de la vigne. (Crédits : EDF Renouvelables)

Après la pluie, le beau temps. La chambre d'agriculture de la Gironde et ses alliés doivent croire dur comme fer au dicton pour signer leur nouvelle charte sur l'agrivoltaïsme par temps de grand brouillard. Le document a été paraphé ce 16 janvier à Bordeaux afin de préparer et encadrer l'arrivée d'installation photovoltaïques sur les terres agricoles du département.

Cinq axes sont mis en avant, rappelant à chaque fois l'importance de proposer des garanties à l'agriculteur : trouver des synergies avec l'énergéticien, créer de la valeur en local, pérenniser l'activité agricole, partager la valeur et assurer la réversibilité des aménagements. Au côté de la Chambre, la Fdsea, les Jeunes Agriculteurs, la Confédération paysanne de la Gironde, la Coordination rurale, la Fédération française des producteurs agrivoltaïques, l'Association des maires de Gironde et le Conseil départemental font bloc.

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2.500 hectares en Gironde, pas plus

« La charte doit garantir que l'activité agricole n'est pas secondaire sous les panneaux. La manne financière que cela représente est très disputée, elle doit être redistribuée de la manière la plus équitable possible », relaie Stéphane Le Bot, vice-président du Département en charge de l'agriculture. Le document doit surtout servir à canaliser les ardeurs des exploitants attirés par l'appât financier promis par des énergéticiens, alors que les installations agrivoltaïques peuvent rapporter plusieurs milliers d'euros par an et par hectare équipé.

Les représentants de la profession préviennent : les projets couvriront 1 % de la surface agricole utile, soit 2.500 hectares, « mais guère plus ». « À l'échelle du département, on parle d'une cinquantaine à une centaine d'exploitations équipées pour atteindre les objectifs. Mais les revenus pourront servir en partie à financer des projets comme la création de nouvelles filières », recadre Jean-Samuel Eynard, président de la Fdsea Gironde. Cohérent à l'heure où une partie des 8.000 hectares de vignes à arracher dans le Bordelais va être dirigée vers de novelles productions.

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Le décret national pour fin février

D'où l'idée d'un fonds départemental que les bénéficiaires de structures agrivoltaïques pourraient abonder. Un pourcentage du chiffre d'affaires à reverser sera déterminé selon la puissance de l'installation. « C'est important de parler du partage de la valeur dans le cadre de ces projets-là car il n'y aura pas de projets partout ni pour tous les agriculteurs », appuie Quentin Hans, délégué général de la Fédération française des producteurs agrivoltaïques.

Des modalités de contractualisation qui restent à définir dans le cadre du décret d'application de la loi d'accélération des énergies renouvelables, vivement attendu par le monde agricole depuis des mois. Le décret dédié à l'agrivoltaïsme, espéré en septembre puis fin 2023, doit désormais entrer en vigueur fin février. C'est lui qui précisera les modalités d'encadrement des projets. En attendant, les premières expérimentations poussent dans le Sud-Ouest, au-dessus des kiwis de la coopérative Euralis, des vignes de l'Institut supérieur de la vigne et du vin ou des cultures atypiques soutenues par GLHD.

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Maxime Giraudeau

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Commentaire 1
à écrit le 17/01/2024 à 9:27
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"par temps de grand brouillard" En effet le climat est bouleversé, tandis que nous avons des températures hyper douces, les changements de températures ne se font qu'en quelques heures et les brouillards nosu envahissent le sol n'étant pas froid alo...

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