Les ombrières photovoltaïques seront installées en septembre pour accueillir les premières plantations de kiwis rouges. À l'issue d'une expérimentation de cinq ans avec la coopérative Scaap Kiwifruits de France, le groupe coopératif agricole Euralis a lancé une offre en agrivoltaïsme le 16 juin dernier. Une dizaine de projets sont actuellement en cours sur 50 à 60 projets envisagés à terme pour une vingtaine d'hectares cultivés. « Notre objectif n'est pas d'en déployer partout mais de tester le marché du kiwi rouge qui n'existe pas encore », explique Cédric Brana, responsable du développement de la filière kiwi chez Euralis qui précise que ce fruit n'a rien à voir avec le kiwi que l'on connait et dont les vergers sont vieillissants. « Il s'agit d'un fruit au goût sucré, doux et aux connotations de mangue. »
Un projet à trésorerie positive
Se lancer dans un tel projet est l'occasion pour un agriculteur de se diversifier en produisant un nouveau fruit et, dans le même temps, de l'électricité dans le cadre d'une stratégie de long terme. Les investissements initiaux étant lourds, Euralis parle d'un retour sur investissement sur dix à douze ans. « Le producteur qui se lance dégage en revanche une trésorerie positive dès la première année », insiste Cédric Brana.
« Le revenu tiré de la vente d'électricité produite par les ombrières permet d'attendre la mise à fruit qui arrivera au terme de la quatrième année et viendra maximiser la rentabilité de l'outil pour atteindre l'équivalent de 33.000 euros pour 3.000 m2. L'agriculteur conservera 100% de la valeur générée », ajoute-il.
Parmi les publics intéressés, Euralis cite notamment les polyculteurs éleveurs « qui croulent sous la pression de la volatilité des matières premières. »
Une nouvelle filière à construire
18 mois de travail sont toutefois nécessaires pour l'élaboration d'un tel projet. Les services techniques de la Scaap doivent s'assurer de la compatibilité des sols, tandis que les aspects financiers et techniques du photovoltaïque sont calculés par Eurasolis, la filière photovoltaïque d'Euralis créée début 2022. Euralis accompagne pour sa part les producteurs dans les phases d'ingénierie et de construction du projet. « Une fois la production lancée, nous garantissons un débouché aux kiwis qui seront vendus par Primland, le bureau de vente de la Scaap Kiwifruits de France qui va œuvrer à la structuration du marché des fruits », ajoute Cédric Brana.
Cette offre en agrivoltaisme s'inscrit dans la stratégie de développement d'Euralis qui entend développer de nouvelles filières agricoles. « Elle a été conçue en fonction des propriétés du kiwi rouge qui, très sensible à la bactériose PSA (Pseudomonas syringae pv. actinidiae), ne peut pas être produit à l'extérieur mais sous abri », explique Cédric Brana. Selon Euralis, après cinq ans d'expérimentation, les ambitions de ce projet sont atteintes : « Sous serre, les conditions de production d'un verger de plein air ont été reproduites avec succès, grâce à un toit qui permet d'optimiser le passage de la lumière pour une production d'électricité maximisée ».
« Se lancer dans l'agrivoltaïsme et la production de kiwis rouges, un fruit nouveau, c'est un choix audacieux du producteur, une façon pour lui de sécuriser la stratégie long terme de son exploitation », promet Cédric Brana. Euralis invite donc les porteurs de projet à se lancer sur ce marché prometteur. En revanche, le groupe recherche des producteurs déjà engagés dans la production de fruits. « Le fruit, avant l'énergie », insiste Cédric Brana.
Le groupe coopératif, qui a réalisé 1,64 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2022, est en discussion depuis de longs mois avec Maïsadour et les autorités de la concurrence pour la fusion de leurs activités canard et foie gras.
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