Portrait-robot du cadre recruté en Nouvelle-Aquitaine en 2017

Entre 9.090 et 10.020 cadres devraient être recrutés en 2017 en Nouvelle-Aquitaine en 2017 selon l'enquête annuelle de l'Apec. Ce qui témoignerait a minima d'une stabilité, au mieux d'une progression de 10 % par rapport à 2016. Secteurs porteurs, fonctions recherchées... Revue de détail.
La métropole bordelaise crée de l'emploi... mais pas assez pour faire face aux arrivées de population

C'est un outil toujours riche en informations. L'enquête 2017 réalisée par l'Apec (Association paritaire pour l'emploi des cadres, 44 centres en France) en Nouvelle-Aquitaine, réalisée auprès de 11.000 entreprises du territoire, montre cette année encore le portrait-robot du cadre qui sera recruté en 2017.

L'étude montre que les sociétés interrogées prévoient d'embaucher cette année entre 9.090 et 10.020 cadres sur le périmètre néo-aquitain. Soit entre 0 et 10 % de croissance selon que l'on s'intéresse au point bas ou au point haut de la fourchette évoquée. Danielle Sancier, déléguée territoriale Nouvelle-Aquitaine de l'Apec, évoque ainsi "un bon cru" qui s'annonce.

 Au total 9.080 recrutements externes et 3.140 promotions internes de salariés atteignant le statut cadre ont été réalisés en 2016 (+ 16 % par rapport à 2015). En retranchant les démissions, licenciements... on aboutit à un solde de création nette de 2.000 postes en 2016.

La Nouvelle-Aquitaine hors du top 5

Ces perspectives 2017 ne suffisent pas à placer la Nouvelle-Aquitaine dans le top 5 français, malgré la taille de la région et le dynamisme qui lui est régulièrement attribué. L'Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes s'imposent comme les locomotives, suivent trois wagons, Hauts-de-France, Provence Alpes Côte d'Azur et Occitanie. Les résultats au plan national évoquent de 208.000 à 225.000 embauches dans l'Hexagone, soit de 2 % à 10 % de plus qu'en 2016 selon l'indicateur choisi. La Nouvelle-Aquitaine fera donc moins bien ou sera dans la moyenne nationale.

"Notre région figurait dans le peloton de tête il y a encore 3 ans, indique Danielle Sancier. 2015 a été en retrait. Aujourd'hui les Hauts-de-France, l'Occitanie bénéficient d'une évolution plus importante des prévisions de recrutement grâce à la fonction informatique, dont la croissance est moindre en Nouvelle-Aquitaine."

Lire aussi : les principaux éléments de l'enquête 2017 de l'Apec en Nouvelle-Aquitaine résumés en 4 graphiques

Des profils confirmés, mais pas trop

La déléguée territoriale de l'Apec note le poids renforcé de l'ex-Aquitaine, qui concentre 66 % des prévisions de recrutement en Nouvelle-Aquitaine, contre 63 % en 2015. Poitou-Charentes (25 %) et Limousin (9 %) sont loin derrière. Elle souligne également que les statistiques montrent que les entreprises ne trouvent pas forcément les profils recherchés en priorité, comme le montre l'écart entre les prévisions établies pour l'année 2016 et les recrutements réellement effectués. Si les profils confirmés - mais pas trop - sont plébiscités, leur relative pénurie fait que ce sont les cadres débutants qui en profitent. Au final ce sont les profils de 6 à 10 ans d'expérience (28 % des prévisions de recrutement) ou de 1 à 5 ans d'expérience (27 %) qui sont les plus recherchés par les entreprises. Bien loin des cadres de plus de 16 ans d'expérience, qui n'affichent qu'un maigrichon 13 %... En-dessous encore des débutants (17 % des intentions).

Danielle Sancier estime qu'il est nécessaire d'être vigilant par rapport à cette population "seniorisée" dès 45 ans et que d'autres débouchés qu'un CDI classique doivent être explorés : création ou reprise d'entreprise, lancement d'une activité de conseil, temps partagé...

Les commerciaux toujours recherchés

Les profils commerciaux concentrent 21 % des prévisions de recrutement de cadres, devant les fonctions de production industrielle et de chantier (15 %) et les études et R&D (15 %). Exploitation tertiaire et informatique suivent juste derrière (14 % chacune). Les services (58 % des prévisions de recrutement) et l'industrie (23 %) sont les deux grands secteurs porteurs. L'Apec voit dans ces chiffres le signe d'investissements des entreprises dans leur digitalisation et dans le renouvellement de l'appareil de production.

Danielle Sancier prend bien soin de souligner que ces perspectives sont soumises à plusieurs aléas : l'impact des élections passées aux Etats-Unis et futures en France, ainsi que celui du Brexit. Elle souligne également un dernier point de vigilance : la métropole bordelaise, très attractive, qui crée certes de l'emploi cadre, "mais pas assez pour faire face aux flux migratoires".

Lire aussi : Bordeaux est-elle vraiment l'eldorado des cadres ?

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