Le challenger Le Train retarde encore son calendrier sur le Bordeaux-Nantes

Le Train ne fera finalement pas circuler de rames d'occasion sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Nantes et se projette désormais sur une mise en service en 2026. Le futur opérateur prépare tout de même une opération financière à 350 millions d'euros pour lancer son service qui doit concurrencer la SNCF sur la façade atlantique.
Maxime Giraudeau
La compagnie Le Train veut arriver en gare de Bordeaux d'ici 2026.
La compagnie Le Train veut arriver en gare de Bordeaux d'ici 2026. (Crédits : Le Train)

Sur les rails, la compétition se fait attendre. La SNCF a encore quelques années devant elle avant la percée des nouveaux opérateurs français qui veulent croquer dans son monopole. Alors que la coopérative Railcoop déraille et que Kevin Speed prévoit de lancer son service à bas prix d'ici 2028 avec deux ans de retard, Le Train fait aussi état d'un report d'embarquement.

La société basée en Charente comptait initialement faire rouler des rames d'occasion sur la ligne Bordeaux-Nantes dès 2024. Mais elle n'est pas parvenue à s'entendre avec la SNCF sur le prix de vente des trains. « On n'a pas réussi à aboutir sur l'acquisition de matériel roulant d'occasion, annonce Catherine Pihan-Le Bars, directrice générale adjointe aux opérations pour Le Train. Quand vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord avec le vendeur, vous n'achetez pas la voiture », illustre-t-elle à La Tribune.

Occasion manquée

Le Train voulait acquérir dix rames d'occasion de type TGV Atlantique à un seul niveau dans le but de les moderniser. En 2022, les dirigeants disaient bénéficier d'un accord de principe de la SNCF pour la cession des matériels roulants. Mais face au coût de la remise en service, la compagnie charentaise n'a finalement pas pu s'aligner sur les prix demandés. Des négociations infructueuses qui entraînent deux ans de retard puisque désormais la compagnie vise 2026 pour lancer son service à grande vitesse au départ de Bordeaux vers Nantes et Rennes, via Angoulême et Tours.

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En attendant, Le Train vit donc sur les deniers de sa dernière levée de fonds de huit millions d'euros, bouclée à l'été 2023... pour financer notamment les rames d'occasion. Malgré l'absence de recettes commerciales à court terme, l'opérateur prétendant veut garder la face. « Le matériel neuf sera beaucoup plus en ligne avec les attentes de l'expérience voyageur, c'est pour nous l'opportunité de faire un service bien plus actuel et fiable. Et on reste sur un démarrage d'activité à assez courte échéance », maintient Catherine Pihan-Le Bars, dont l'entreprise a été créée en 2020.

Une opération à 350 millions

Le constructeur espagnol Talgo doit théoriquement livrer à la compagnie huit rames grande vitesse d'une capacité de 350 places chacune d'ici fin 2025. S'il parvient à les financer, l'opérateur veut les faire rouler pour relier Bordeaux à Nantes et Rennes à raison de 5 aller-retour par jour avec « des services complétement inédits » qui s'appuient sur la rapidité des trajets et l'accessibilité des rames. Il est par ailleurs candidat aux appels d'offres sur les lignes intercités Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon.

Pour financer ce déploiement, la compagnie charentaise prépare une opération de grande envergure : une levée de fonds et un endettement pour un montant total de 350 millions d'euros. De quoi acheter le nouveau matériel mais aussi financer le fonctionnement de l'entreprise, qui doit grimper à 150 salariés d'ici la commercialisation. Malgré les difficultés vécues par les nouveaux acteurs du ferroviaire, Le Train dit bénéficier de soutiens favorables.

« Il y a énormément d'appétence des financeurs sur un marché français qui est le prochain marché ferroviaire européen à fort potentiel. Les financeurs veulent investir à la fois sur les actifs et sur le corporate [le fonctionnement de l'entreprise, ndlr] », s'enthousiasme la dirigeante, qui convoite aussi bien des fonds européens que des investisseurs institutionnels. Un soutien plus que nécessaire pour se lancer dans le cadre d'une ouverture de monopole.

Lire aussiTER : la Nouvelle-Aquitaine et la SNCF visent un tiers de passagers en plus d'ici 2030

Maxime Giraudeau

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Commentaires 4
à écrit le 17/04/2024 à 16:11
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Ce n'est pas compliqué, si les clients devaient payer les billets de train au vrai prix, autant démanteler tout de suite le réseau ferré! Après, il y a des considérations d'aménagement du territoire, surtout des régions engagés dans une spirale de dé...

à écrit le 16/04/2024 à 12:57
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comme la liaison lyon bordeaux c'est le sabordage par la sncf qui ne souhaite pas de concurence cette societe touche trop de subvention et au cas une autre entreprise pourait devoile les magouilles du pouvoir car entre les voie ferre les taxes sur...

le 16/04/2024 à 16:18
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En suivant votre raisonnement on peut aussi dire que les dirigeants de railcoop ont siphonné la trésorerie de la coopérative à leurs seuls profits et au détriment de tous les coopérateurs qui ont acheté des parts .... à fonds perdus !!

le 16/04/2024 à 22:36
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@ludwig au lieu de faire des commentaires sur votre émotion plutôt que votre réflexion .. connaissez vous l’organisation ferroviaire en France? Non apparemment . 1/ la sncf ne d’évidé de rien mais applique les directive des gouvernements successifs q...

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