A Bordeaux, le maire Nicolas Florian se pose en chantre de "l'équilibre"

Nicolas Florian a fait sa rentrée municipale ce mardi matin en conférence de presse. Le maire a fait le tour des dossiers en cours, allant du logement aux transports, sans se départir d'une règle d'or : il souhaite "de l'équilibre" en toutes choses.
Nicolas Florian, maire de Bordeaux
Nicolas Florian, maire de Bordeaux (Crédits : Agence Appa)

Lundi matin, le président de Bordeaux Métropole Patrick Bobet avait ouvert la voie lors de sa conférence de presse de rentrée. Nicolas Florian lui a emboîté le pas ce mardi matin. Le maire de Bordeaux avait choisi la nouvelle Maison de la parole baptisée l'Echoppe pour ce rendez-vous qui lui a permis de dresser un tour d'horizon des sujets en cours. A six gros mois des élections municipales, les questions venues de la salle ont largement porté sur sa stratégie de candidat, l'échiquier national et sur le jeu des alliances. Réponse : il faudra attendre janvier et le début de la campagne. Installé dans le fauteuil d'Alain Juppé au printemps dernier, Nicolas Florian entend rester d'ici là dans la posture d'un "maire du quotidien". Ce qui ne l'empêche pas de prêter une oreille attentive aux projets présentés par les candidats déjà déclarés ou potentiels, mais pas "aux déclarations d'intention". "Je ne suis pas dans le temps électoral", a-t-il précisé, voulant également se tenir éloigné des bagarres nationales autour des investitures.

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Dans l'immédiat, le maire de Bordeaux dit vouloir rétablir un "lien de confiance" réciproque entre les élus et les citoyens. Et pour ce faire, il mise sur le volet participatif : "On a besoin de travailler ensemble et de co-construire, d'aller vers de l'équilibre dans tous les domaines." Equilibre, le mot reviendra à de nombreuses occurrences tout au long du discours : "C'est le maître-mot des années qui sont devant nous." Revendiquant "l'héritage et la filiation" d'Alain Juppé, Nicolas Florian dit "ne pas vouloir mésestimer les difficultés du quotidien", déplacements et logement en premier lieu, mais sans négliger l'anticipation. Le maire actuel ne veut pas geler les projets urbains comme le proposait le candidat aux municipales Vincent Feltesse il y a quelques jours. Il appelle par ailleurs à "se préparer à la judiciarisation des dossiers. Il va nous falloir s'adapter à l'air du temps et sortir de ces aspects purement techniques". Le maire fait ici référence à la récente décision de la cour administrative d'appel de Bordeaux confirmant l'annulation de la déclaration d'utilité publique de la liaison en BHNS (bus à haut niveau de service) entre la gare de Bordeaux Saint-Jean et la commune de Saint-Aubin-du-Médoc. Valable aussi pour le futur pont Simone Veil, également porté sur le terrain juridique.

Sur ce projet en particulier, Nicolas Florian avait laissé échapper une interrogation il y a quelques jours dans un entretien à Sud Ouest : "C'est à se demander si ce pont, qui a déjà deux ans de retard, se fera un jour". Propos qu'il a clarifié ce matin : "J'ai eu un cri du cœur. Ce projet est essentiel, on le veut !"

Du débat avant le métro

Pour rester sur la thématique transports, Nicolas Florian a abordé d'autres sujets, sans avancer ses pions pour autant. Est-il favorable à un métro à l'instar de Patrick Bobet, très allant sur le sujet ? "Je suis favorable au débat, et je remercie Patrick d'avoir déterré ce sujet. A l'horizon 2030-2050, on sait que le réseau actuel sera saturé, c'est même compliqué dès maintenant aux heures de pointe." Au retour du come-back de la vengeance du grand contournement autoroutier de Bordeaux ? "Il ne s'agit pas de parler de grand contournement, il s'agit de délester la rocade avec un barreau par l'Est [entre Mussidan et Langon] qui est à envisager."

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Le maire entend renforcer encore la place du vélo dans la ville, expérimenter dès les prochaines semaines des éoliennes urbaines et planter 25.000 arbres d'ici 2025, y compris place Pey-Berland où les arbres en pot et les voiles installés cet été ont pu susciter des moqueries.

Transports et logements sont intrinsèquement liés aux questions démographiques. Sur ce plan, Nicolas Florian ne fait pas de mystères : "Il faut maintenir la croissance démographique qui est celle de Bordeaux tout en maintenant les équilibres, notamment territoriaux. J'ai fixé un objectif autour de 300.000 habitants, un seuil pour lequel la ville est équipée. Aujourd'hui, nous comptons 252.000 habitants. Cela passera par un très fort travail sur le renouvellement urbain." Un renouvellement qui ne passera pas directement par la Jallère, cette zone au nord de la ville à proximité du centre hôtelier et du stade Matmut Atlantique : "La Jallère peut se segmenter en trois secteurs. Celui qui abrite des activités économiques sera sanctuarisé, on ne touchera pas à cette capacité d'accueil d'entreprises. La ferme urbaine et le projet de recyclage sont prioritaires. Le projet de 2.000 logements, je prends la décision de l'arrêter et je propose qu'on ouvre le débat. (...) On a besoin de logements, il n'est pas question de stopper les opérations en cours mais en l'état, la Jallère est un lieu un peu isolé et n'a pas besoin de nouveaux logements."

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Nicolas Florian sera l'invité du Petit déjeuner de La Tribune, organisé jeudi 12 septembre à 8h30 à l'Intercontinental Bordeaux Grand Hôtel en partenariat avec le Crédit agricole Aquitaine. Le maire de Bordeaux répondra aux questions de la rédaction pendant une heure trente. Il ne reste que quelques places, dernier jour pour s'inscrire mercredi 11 septembre au matin.

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