Municipales à Bordeaux : Matthieu Rouveyre se positionne... sans se déclarer

Le départ d'Alain Juppé a considérablement rebattu les cartes en vue des prochaines élections municipales bordelaises, pense l'élu socialiste d'opposition Matthieu Rouveyre. Ce dernier ne se déclare pas candidat mais dit vouloir favoriser une union des mouvements de gauche. Appuyé par un collectif, il vient de publier un document de synthèse listant les enjeux actuels de la ville.
La course à la mairie de Bordeaux a déjà débuté

"Je crois que l'alternative sera au rendez-vous de 2020." Pour l'élu socialiste Matthieu Rouveyre, le départ surprise de l'ancien maire de Bordeaux Alain Juppé pour le Conseil constitutionnel en mars dernier génère "une fenêtre de tir" qui donnerait ainsi toutes ses chances à la gauche en vue des municipales. En conférence de presse le 4 juin, il s'est positionné comme "un partisan acharné de la réunion des gauches à Bordeaux". Conseiller municipal de Bordeaux sous l'étiquette socialiste et vice-président du Conseil départemental de la Gironde, Matthieu Rouveyre est aussi le fondateur du mouvement "Bordeaux Maintenant", qui phosphore en toute discrétion depuis deux ans. Le nom de ce collectif n'a rien d'hasardeux : il fait écho à la démarche prospective "Bordeaux 2050" initiée par Alain Juppé puis reprise par son successeur Nicolas Florian, en en prenant le contrepied. Bordeaux Maintenant se veut "réactif aux problèmes du moment : c'est aujourd'hui qu'il faut agir", soutient Matthieu Rouveyre. L'élu local attache de l'importance au fait d'anticiper les besoins du futur et d'imaginer des ressources viables pour y répondre, mais le cycle de réflexion consacré à Bordeaux 2050 est selon lui insuffisant pour bâtir l'avenir de Bordeaux. "Il y a un besoin de se recentrer pour répondre aux problématiques d'aujourd'hui", soutient le fondateur de "Bordeaux Maintenant".

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Pendant plus de deux ans, l'élu bordelais et son équipe ont recueilli des données sur la ville en les mettant en perspective avec les grandes villes de France. Ce travail de recherche a abouti à un livret organisé en 8 grandes thématiques "qui pourraient devenir un programme électoral", dévoilé lors de cette conférence de presse du 4 juin. Le livret contient des constats mais ne propose pas encore de pistes pour résoudre les problèmes relevés. Les axes avancés sont le logement, soulevant une nouvelle fois le problème de la hausse des prix faisant de Bordeaux la 2e ville la plus chère de France, mais également les enjeux de la mobilité avec la question de la réhabilitation des boulevards, la petite enfance, l'emploi, l'environnement, la culture, le social et la gestion du budget municipal. Autant de thèmes que décline le livret en question, bourré de chiffres.

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Une union des gauches sera-t-elle possible ?

Aujourd'hui, Matthieu Rouveyre ne se présente pas comme candidat à la prochaine élection municipale de 2020. Mais il juge que le livret rédigé pourrait servir de premières esquisses d'un projet à défendre lors de la campagne. "Mon candidat, c'est mon projet", soutient l'élu socialiste qui se dit prêt à se ranger derrière une autre tête de liste. Comme l'a témoigné la campagne européenne du mois de mai, il dit encore ne pas vouloir se lancer dans une bataille d'égos nuisant régulièrement à la gauche. Cette dernière peut-elle avancer unie ? A l'heure actuelle, difficile de l'envisager. Impossible de ne pas remarquer que le logo du PS n'apparaît nulle part sur le livret publié par Matthieu Rouveyre et son collectif. 80 % de ses membres ne seraient pas encartés au Parti socialiste. Figure socialiste bordelaise, l'ex-ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie Michèle Delaunay a d'ailleurs rapidement taclé l'initiative sur Twitter :

De son côté, Vincent Feltesse creuse un sillon parallèle avec son propre collectif, "Bordeaux Métropole des quartiers". L'ancien président de la Communauté urbaine de Bordeaux a annoncé en janvier dernier avoir quitté le PS. Lui non plus n'est officiellement pas candidat même si tout laisse présager le contraire. Pierre Hurmic fait figure de favori côté Europe Ecologie Les Verts et de challenger n°1. La France Insoumise, Génération-s, devront se positionner. Dans le même temps, La République en Marche prépare activement l'arrivée de son candidat Thomas Cazenave. Successeur d'Alain Juppé à la mairie et donné favori, Nicolas Florian a bien pris soin ces derniers jours de se désolidariser des soubresauts nationaux du parti Les Républicains, se retranchant derrière la formule "mon parti, c'est Bordeaux". Dans un sens ou dans l'autre, les lignes devront bouger dans les prochains mois.

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