Nobatek/INEF-4 investit 8 millions d'euros pour innover dans l'isolation thermique

Mise en avant depuis des années dans le cadre de la transition énergétique, l'isolation thermique des bâtiments, à commencer par celle des logements, est encore loin des objectifs attendus. Au point que l'Etat, via le programme d'investissements d'avenir (PIA) et Nobatek/INEF-4, s'engage auprès des acteurs du secteur du bâtiment. Objectif : lancer le développement d'une démarche innovante permettant de massifier les travaux de rénovation thermique, de garantir leur bonne fin et d'améliorer les performances des entreprises du secteur sur le plan technique.
Point central de la transition énergétique, l'isolation thermique des bâtiments est encore loin de ses objectifs.
Point central de la transition énergétique, l'isolation thermique des bâtiments est encore loin de ses objectifs. (Crédits : Reuters)

Nobatek/INEF-4, dont le siège social se trouve à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), et aussi installé notamment sur le campus universitaire de Bordeaux, à Talence, s'est vu crédité en juin dernier par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'un budget de huit millions d'euros sur la période 2020-2023, dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA), pour accélérer la transition énergétique dans le secteur du bâtiment. Centre de recherche appliquée, Nobatek est devenu Institut national pour la transition énergétique et environnementale (ITE), quand il a fusionné avec la plateforme INEF-4, inaugurée en 2014 par Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie, et Alain Rousset, président de la région Aquitaine.

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"Le secteur du bâtiment est à l'origine de 45 % de la consommation d'énergie et de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. Cette filière est donc un très gros acteur sur la voie de la transition énergétique et environnementale, tout en étant constituée à 90 % de TPE et de PME. Des petites entreprises qui forment un ensemble très diffus où il est difficile de faire passer l'innovation. Les études montrent que dans le secteur du bâtiment les budgets recherche et développement représentent en moyenne entre 0,1 % et 0,5 % du chiffre d'affaires", déroule Dominique Thomasson, président de Nobatek/INEF-4, qui est une société coopérative d'intérêt collectif.

Sachant que budget recherche et développement (R et D) d'une entreprise classée comme innovante représente au moins 10 % du chiffre d'affaires.

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"Nous sommes 80 à 90 % au-dessous de l'objectif"

Dominique Thomasson met en parallèle l'effort très limité réalisé par les entreprises du bâtiment en R&D avec le retard pris par la filière pour atteindre les objectifs en matière d'amélioration thermique de l'habitat.

"Nous sommes 80 à 90 % au-dessous de l'objectif : ça ne bouge pas assez vite. D'où la volonté de l'ITE de créer des outils pour booster le parc du logement sur le plan énergétique. Il y a des tas de raisons au fait que cela ne bouge pas assez vite, et en particulier parce que le parc immobilier est énorme, que c'est une très grosse machine", éclaire Dominique Thomasson.

L'enquête de l'Ademe a montré l'ampleur des problèmes

Avec ses 8 millions d'euros de budget de 2020 à 2023, Nobatek/INEF-4 va donc jouer sur un effet de levier avec ses partenaires du secteur de la construction pour assurer le financement de neuf projets de R&D collaborative, qui s'inscrivent de plain-pied dans la transition énergétique et environnementale.

Une nécessité d'autant plus pressante que fin 2018, dans son enquête Tremi (Travaux de rénovation énergétique des maisons individuelles), l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie/ Agence de la transition écologique) a montré qu'entre 2014 et 2016 les trois quarts des travaux d'isolation thermique réalisés dans les maisons individuelles n'ont pas permis de réduire la consommation d'énergie de façon significative.

Faire monter les entreprises en compétence

"Ce programme d'investissement se décompose en trois axes. Tout d'abord arriver à une industrialisation de la technologie pour pouvoir enclencher une massification de la rénovation thermique. Ensuite nous devons garantir la performance des opérateurs, assurer que les opérations mises en œuvre répondent aux exigences de résultats, car il y a eu beaucoup trop d'échecs dans la mise en isolation thermique des logements. Enfin, le troisième axe consiste à faire monter en compétences la filière du bâtiment, par le biais d'aides ciblées, afin d'aider les entreprises à gagner en performance, pour pouvoir à terme industrialiser et massifier la rénovation" déroule en substance  Dominique Thomasson.

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