Quand le local nourrit la transition énergétique

3.500 personnes issues du monde économique, politique et de la société civile sont réunies pour 3 jours (du 28 au 30 janvier) à Bordeaux dans le cadre des Assises européennes de la transition énergétique. Il s’agit de la 21ème édition d’un événement qui, à l’heure des marches pour le climat, du mouvement #YouthForClimate et d’une prise en considération accrue des enjeux écologiques par les politiques publiques, se veut être une véritable caisse de résonance des innovations portées par différents acteurs. Les initiatives locales y sont mises en avant pour un partage d’expériences.
Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, à l'occasion d'une plénière des Assises européennes de la transition énergétique à Bordeaux ce 28 janvier.
Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, à l'occasion d'une plénière des Assises européennes de la transition énergétique à Bordeaux ce 28 janvier. (Crédits : HL)

Pas de Greta Thunberg dans l'hémicycle du Palais des Congrès à Bordeaux, mais son homologue en Ouganda, Hilda Flavia Nakabuye, 22 ans, était présente. C'est bien la jeunesse qui a ouvert les 21èmes Assises européennes de la transition énergique, ce mardi 28 janvier, dans la capitale girondine. Installée aux côtés de représentants de la communauté urbaine (CU) de Dunkerque, de Bordeaux Métropole, du Grand Genève et de l'Ademe, organisateurs de l'événement, la jeune Ougandaise est la première à avoir pris la parole pour témoigner.

"En Ouganda, la vie a complètement changé. Les désastres, les inondations, et la pollution plastique sont devenus omniprésents. Les températures grimpent, nous sommes en crise. Il est urgent d'agir."

"Il y a une société à transformer", ajoute le jeune Hugo Viel, membre du collectif pacte Finance-Climat en France.

Une COP régionale

De quoi entrer d'emblée dans le vif du sujet de ces Assises dont l'objectif consiste à mettre en lumière des expériences menées sur les territoires, d'échanger, "et même de copier", assure Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole. Ainsi, Charles Fournier, vice-président à la Région Centre-Val de Loire, reconnait s'être inspiré, lors d'une précédente édition, de la COP créée à Rouen pour lancer à son tour, en 2019, la première COP régionale.

"Sur le modèle de la COP internationale, il s'agit de mobiliser tous les acteurs et les citoyens afin de signer un accord qui sera réévalué tous les 2 ans. Le premier accord est attendu en juin. Ce n'est pas un événement mais un processus permanent pour remédier aux écarts constatés par rapport à la trajectoire fixée", explique Charles Fournier.

200 COPérateurs sont ainsi associés, notamment la MGEN qui relaie auprès de ses adhérents, et au cœur du processus, le conseil scientifique, composé de 20 chercheurs et universitaires de la région, aura notamment pour mission de garantir la pertinence des engagements.

Les données scientifiques

La donnée scientifique restera aussi comme le point de départ de la réflexion lancée en 2011 en Nouvelle-Aquitaine où a été constitué le Comité scientifique régional sur le changement climatique, AcclimaTerra. L'idée : apporter aux acteurs du territoire les connaissances nécessaires à leur stratégie d'adaptation au changement climatique. Depuis, deux rapports ont été présentés et, en juillet 2019, la Nouvelle-Aquitaine a défini sa feuille de route, Néo Terra, avec 80 engagements.

"Nous avons, par exemple, annoncé la sortie des pesticides en 2030 et fixé un objectif de 30 % de gaz vert injecté dans les réseaux régionaux en 2030. Comment fait-on pour y arriver ? Il y a des enjeux technologiques, ce qui m'intéresse c'est de voir comment je reconfigure ma région mais je décide de passer à l'action. Le premier risque, c'est la procrastination", lâche Alain Rousset, président de Nouvelle-Aquitaine.

Sur le cas de la filière hydrogène considérée comme stratégique par la Région, Patrick Bobet, annonce d'ailleurs la tenue d'un déjeuner de travail pendant ces Assises. Le président de la métropole, confiant, s'attend à des prises de décisions.

"L'exemple viendra des territoires"

D'autres exemples n'ont pas manqué d'être rappelés par les territoires.

"Dunkerque a révolutionné la mobilité en devenant la première agglomération d'Europe à proposer le bus gratuit pour tous", a ainsi rappelé Martial Beyaert, vice-président à l'environnement et l'énergie de la CU de Dunkerque. Nous renforçons également l'économie circulaire industrielle dans le cadre de nos Etats généraux pour l'emploi local. Car j'insiste, l'exemple viendra des territoires."

Le Giec avait d'ailleurs précisé dans un rapport que 50 à 70 % des leviers d'action contre le dérèglement climatique se trouvaient au niveau local. Pour autant, des freins persistent. Des freins financiers, certes mais aussi d'acceptabilité. "Sur ce point, on bute encore", reconnait Arnaud Leroy, président de l'Ademe.

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Commentaires 2
à écrit le 16/02/2020 à 10:45
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L' ADEME vante les mérites des En R en mattière d' emplois : Perspecives d' emplois directs et indirects dans les En R : La fabrication de panneaux solaires étant un monopole chinois, l' emploi n' est concerné que par l' Inst...

à écrit le 29/01/2020 à 9:19
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" Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine" Alain Rousset, Duc de Nouvelle Aquitaine serait plus juste.

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