Près de 300.000 personnes aux frontières du chômage en Nouvelle-Aquitaine

Alors que 7% des Néo-aquitains de 15 à 64 ans sont officiellement au chômage, l'Insee souligne que 8,3 % de plus se trouvent dans une situation qui les place, de fait, au bord du chômage. Le secteur des services, les femmes, les jeunes et les moins diplômés sont les premiers concernés par cette zone grise de fragilité économique.
Selon l'Insee, 8,3 % des Néo-aquitains de 15 à 64 ans se trouvent, pour une raison ou pour une autre, dans une situation proche du chômage.
Selon l'Insee, 8,3 % des Néo-aquitains de 15 à 64 ans se trouvent, pour une raison ou pour une autre, dans une situation proche du chômage. (Crédits : Insee Nouvelle-Aquitaine, 2018)

Il y a le chômage officiel - qui touchait 247.000 personnes en moyenne en Nouvelle-Aquitaine de 2014 à 2016 (*) - et il y a toutes celles et ceux qui en sont proches ou pas très éloignés. Qu'elles soient en situation de sous-emploi subi ou qu'elles souhaitent trouver un emploi sans en rechercher un activement, l'Insee estime que 264.000 personnes supplémentaires se trouvent à la lisière du chômage en Nouvelle-Aquitaine, soit 8,3 % de la population active. Au total, selon la note de l'Insee Nouvelle-Aquitaine, publiée ce 19 septembre 2018, 15,3 % des 15-64 ans sont donc au chômage ou aux frontières du chômage dans la région. Pour aboutir à ces résultats, l'Insee a scruté deux phénomènes distincts, baptisés "halo autour du chômage" et "sous-emploi".

131.000 personnes dans le "halo autour du chômage"

La première catégorie rassemble 131.000 personnes "inactives qui déclarent souhaiter travailler mais ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un dans les deux semaines". 57.000  sont des personnes "en attente de résultat de leurs démarches antérieures ; des « chômeurs découragés » qui ont renoncé à chercher un emploi par lassitude ou du fait de leur âge, ainsi que les personnes qui pensent qu'elles ne trouveront pas d'emploi dans leur domaine de compétence", explique l'Insee. S'y ajoutent 42.000 individus que ne sont ni disponibles, ni en recherche active. Ce sont des femmes dans 61 % des cas, empêchées de travailler pour des motifs d'études, de santé ou de garde d'enfants. Enfin, le "halo autour du chômage" intègre également 32.000 d'étudiants ou personnes en formation. "Un tiers a moins de 25 ans et un quart n'a jamais eu d'activité professionnelle", précise l'Insee.

163.000 personnes en sous-emploi subi

Cette seconde catégorie identifiée par l'Insee rassemble les emplois à temps partiel subi qui souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire (154.000 personnes) et les réductions du temps de travail consécutive à une mise en activité partielle de leur entreprise (9.000 personnes).

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(Infographie : Insee Nouvelle-Aquitaine, 2018)

Inégalités sociales et territoriales

Plus largement, l'Insee confirme la prégnance d'inégalités sociales et territoriales malheureusement bien connues. Ainsi, "dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vit une population plus jeune, moins diplômée et plus souvent d'origine étrangère, 30 % de la population est privée d'emploi (au chômage, dans le halo ou en sous-emploi), soit le double de celle résidant hors des QPV (15 %)."

De même, les 15-25 ans et les personnes sans aucun diplôme sont nettement plus touchées à la fois par le chômage, le "halo autour du chômage" et le sous emploi. Enfin, les femmes sont moins touchées par le chômage officiel (6,6 % contre 7,5 % pour les hommes en Nouvelle-Aquitaine), elles représentent 72 % des personnes concernées par le sous emploi - le temps-partiel concerne quatre fois plus de femmes que d'hommes - et 54 % de celles touchées par le "halo autour du chômage".

Lire aussi : Marché de l'emploi : les Bordelaises mettent le cap sur l'ambition (1/7)

Enfin, c'est le secteur du service qui est le plus concerné par les problématiques de sous-emploi avec 8,3 % des actifs, notamment pour le nettoyage et le gardiennage mais aussi les activités saisonnières et touristiques et les services à la personne. L'agriculture (3,9 %), la construction (3,0 %) et l'industrie (2,4 %).

(*) Selon la définition du Bureau international du travail, les personnes considérées au chômage remplissent les trois critères cumulatifs suivants : ne pas avoir travaillé durant la période de référence (même une heure), être disponible pour travailler dans les 15 jours et être en recherche active d'un travail.

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