
Il ne reste que quelques mois. D'ici janvier 2024, toutes les entreprises de plus de 250 salariés vont devoir compiler leurs données autour des fameux critères ESG (environnement, social et de gouvernance) pour mesurer leur impact sociétal. Si la publication de ces indicateurs sera obligatoire en 2025 à l'échelle européenne, c'est dès le début de l'année prochaine qu'elles vont devoir s'organiser. Et c'est aussi la raison pour laquelle Greenscope s'est engouffré sur ce marché naissant à conquérir.
La startup basée au sud de Périgueux en Dordogne développe depuis sa création, en 2021, une suite logicielle capable de répertorier à très grande échelle les données de durabilité des organisations. Malgré son jeune âge, elle a réussi à convaincre des clients de renommée, et qui ont surtout bien besoin d'outils technologiques pour compiler et traiter de gigantesques flux de données, comme Bpifrance, les banques SG et Banque Postale, MACSF ou des fonds d'investissement. Pour l'heure, seule cette dernière catégorie est obligée de reporter ses données selon la réglementation européenne. Greenscope, qui s'apprête à signer ses premiers contrats outre-atlantique, est donc déjà très courtisée.
Doubler les effectifs d'ici la fin de l'année
« Le téléphone n'arrête pas de sonner, la rentrée est très chargée », évoque Jean-Emmanuel Challan Belval, cofondateur et CEO. « Nous pourrions viser les 3.000 clients d'ici 2026. » Avec trois autres associés, il a souhaité bâtir une solution logicielle complète qui puisse également mesurer des indicateurs comme l'empreinte carbone ou la parité au sein des entreprises. De quoi les distinguer de la concurrence. « S'ils veulent faire ce que fait Greenscope, il leur faut réunir les compétences de quatre ou cinq greentechs et fintechs. C'était ce tout en un qui pouvait révolutionner le marché. » Les abonnements annuels à la plateforme oscillent entre 5.000 et 200.000 euros pour les plus gros clients.
Pour s'imposer sur le marché, la Périgourdine vient de boucler une levée d'un million d'euros auprès des fonds Epopée Gestion, Newfund et Archipel Ventures. Les quatre cofondateurs restent largement majoritaires au capital. Cette levée va servir à compléter le développement du logiciel et intégrer de nouvelles briques d'ici la fin de l'année. L'équipe d'une quinzaine de personnes doit également doubler dans le même temps avec des recrutements à venir sur des postes marketing, web développement, management et consultant en durabilité et en ESG. Greenscope ouvre ces postes principalement en Aquitaine et en région parisienne, avec pourquoi pas une implantation à venir à Bordeaux, alors que la startup dispose de bureaux en Dordogne et à Paris.
Une dynamique favorable à contre-courant de la conjoncture pour les entreprises en phase d'émergence, où l'argent est plus cher et l'exigence de la rentabilité vient durcir les règles de financement. Le dirigeant de Greenscope justifie sa bonne santé par la forte demande de la part des clients. « La période n'est pas du tout propice, d'autant que pas mal d'acteurs ont levé dans l'ESG sur le calcul du bilan carbone. Au début on avait des concurrents qui nous disaient qu'on n'y arriverait pas. Aujourd'hui, on a des grands noms parmi nos clients et c'est ce qui nous a avantagés. » Une quête d'affirmation qui va se poursuivre puisqu'en plus de la recherche de nouveaux clients, l'entreprise vise la certification B Corp, l'une des plus exigeante en matière de durabilité.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !