Bilan carbone, comment s'y prendre ? Sami donne des clés aux entreprises

Alors que les entreprises de plus de 500 salariés doivent déjà publier leur bilan carbone, comment s’y prendre ? De nombreux acteurs sont nés ces dernières années pour accompagner les entreprises. Parmi elles, la société Sami présente à Bordeaux, Paris, Lyon et Marseille. Elle vient de lever quatre millions d’euros pour accompagner les entreprises à défricher la jungle du bilan carbone, notamment en publiant des outils en open-source.
Sami accompagne plus de 400 entreprises en deux ans d’existence (Doctolib, Michel et Augustin, 20 Minutes, Showroomprivé…)
Sami accompagne plus de 400 entreprises en deux ans d’existence (Doctolib, Michel et Augustin, 20 Minutes, Showroomprivé…) (Crédits : Sami)

Créée en 2020, la société Sami veut donner un coup d'accélérateur à la transition bas carbone des entreprises. La climate-tech française, qui propose une solution logicielle couplée à un accompagnement d'experts climat pour les aider a mesurer et à réduire leurs émissions de CO2, a levé quatre millions d'euros fin 2022. Une somme qui va lui permettre de continuer à investir dans le développement de sa plateforme. Sami qui compte aujourd'hui une quarantaine de collaborateurs partout en France vise également les 80 salariés fin 2023. Elle prévoit en particulier de recruter des développeurs, notamment à Bordeaux où elle est implantée.

« Nous avons des objectifs d'impact, et l'objectif le plus facilement mesurable concerne les tonnes de CO2 sous gestion. Tous nos clients représentent aujourd'hui entre deux et trois millions de tonnes de CO2 émises, ce qui donne le potentiel de réduction. Nous visons les dix millions de tonnes d'ici la fin de l'année. Nous accompagnons 400 entreprises. Objectif : en embarquer 1.500 d'ici fin 2023 », explique à La Tribune Tanguy Robert, co-fondateur de la société.

Les entreprises doivent s'y mettre

Certaines n'ont déjà plus le choix. Les entreprises de plus de 500 salariés en métropole et de 250 salariés en outre mer ont en effet désormais l'obligation de réaliser un bilan carbone tous les quatre ans et de le publier. Les entreprises de plus de 50 salariés ayant bénéficié du plan de relance doivent également s'y soumettre dans le cade de la loi de finances de 2021.

  • Les entreprises de 250 à 500 personnes devaient publier leur bilan avant le 31 décembre 2022 sur le site de l'Ademe.
  • Pour les entreprises de 20 à 250 salariés, l'échéance est fixée au 31 décembre 2023.

« Au-delà de la réglementation, l'empreinte carbone joue de plus en plus dans les politiques d'achat », ajoute Tanguy Robert.

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Pour accélérer, Sami cible pour sa part en priorité les PME et les ETI des secteurs les plus carbonés, typiquement l'agroalimentaire, le textile, l'ameublement, le BTP. Elle va également commencer à s'étendre à l'étranger, à commencer par le Royaume-Uni, et a fait le choix d'ouvrir sa solution à l'ensemble des cabinets de conseil et consultants indépendants. « Nous les voyons davantage comme des partenaires que comme des concurrents. C'est un sujet urgent donc, oui, il y a beaucoup de concurrents mais à priori tout le monde va bien. Il y a beaucoup de besoin », reconnait Tanguy Robert.

Sami a d'ailleurs créé une wikipedia open-source de comptabilité carbone. « Si la méthodologie a été développée il y a vingt ans, la comptabilité carbone d'entreprise reste à un état assez peu mature, ce qui fait qu'il y a parfois des divergences d'un bilan carbone à un autre. Il y a un besoin d'une harmonisation méthodologique pour que la profession compte mieux les émissions de gaz à effet de serre », explique Tanguy Robert.

Comment calculer un bilan carbone ?

Comment s'y prendre justement pour réaliser le bilan carbone de son entreprise ?

« La première étape est celle de la collecte de données, qui se fait au moyen d'une saisie, d'un transit automatisé ou de l'envoi de questionnaires, aux collaborateurs notamment. Les résultats sont lus, analysés, catégorisés et les données converties en émissions de gaz à effet de serre », explique Tanguy Robert.

23 postes d'émissions sont analysés, parmi lesquels figurent tout ce qui est lié aux bâtiments, à l'énergie utilisée, aux déplacements, aux achats de services ou de produits, au numérique, au fret et à la logistique en amont et en aval dans l'industrie ou encore à l'utilisation des produits et leur fin de vie. « Nous mesurons tous les flux relatifs à l'activité de l'entreprise », précise Tanguy Robert.

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Difficile d'être précis dans les chiffres mais, en moyenne, il faut compter entre un et trois mois de travail dans une entreprise du tertiaire de 20 à 50 personnes, plus de trois moins dans l'industrie. Il reste ensuite à définir un plan d'action de réduction des émissions : cela peut passer par une délocalisation d'une partie de la production, un changement de source énergétique, de fournisseur, de matière première, la réduction de sa quantité de données.

Pour réaliser son bilan carbone, plusieurs options sont possibles : le réaliser en interne, passer par un estimateur en ligne, un cabinet de conseil, un indépendant ou faire appel à une entreprise éditrice de logiciel comme Sami qui a opté pour un positionnement hybride : le développement d'une plateforme tech pour simplifier le process et du coaching pour avoir de l'impact. Son modèle économique repose précisément sur de l'abonnement au logiciel et à de l'accompagnement. Créée il y a trois ans, Sami vise la rentabilité en 2024.

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