Onepoint investit 100 M€ à Bordeaux pour créer un campus de 800 personnes

La société spécialisée dans la transformation numérique Onepoint confirme la création d'un campus au sein du quartier Euratlantique à Bordeaux. Ce dernier nécessitera un investissement de 100 M€ et sera terminé pour 2021. Il accueillera à terme 800 personnes et prévoira plusieurs cursus de formation. Onepoint ambitionne de recruter un millier de personnes dans le Sud-Ouest au cours des quatre prochaines années.
David Layani, fondateur de Onepoint
David Layani, fondateur de Onepoint (Crédits : DR)

******* article réactualisé à 15h30 le 03/06/19 **********

Présent depuis dix ans dans le Sud-Ouest à travers ses bureaux de Bordeaux et de Toulouse, la société française Onepoint, spécialisée dans les services informatiques et la transformation numérique, a grandi très vite sous l'impulsion de son fondateur David Layani. Ce dernier avait déjà annoncé par le passé qu'il comptait fortement investir dans la région bordelaise, plus précisément à proximité immédiate de la Cité numérique, pôle en émergence du quartier Euratlantique en pleine refonte autour de la gare Saint-Jean.

Dans un communiqué publié ce matin, Onepoint confirme brièvement sa volonté :

"Face aux enjeux gigantesques portés par les nouvelles technologies, Onepoint Sud-Ouest accueillera un campus unique au cœur du quartier d'affaires bordelais Euratlantique en 2021. 100 millions d'investissement permettront de créer la vitrine des savoir-faire de Onepoint. Sous un seul et même toit seront réunis près de 800 personnes, collaborateurs, clients, étudiants, startups et partenaires. Ce campus proposera des espaces de bureaux et de créativité, un fab lab, une académie et une école, ainsi que des logements pour les salariés."

Dirigée par Erwan Le Bronec, Onepoint Sud-Ouest "bénéficie d'une dynamique collective très forte et d'une capacité d'innovation accrue. Un pôle R&D y est implanté pour porter les sujets de recherche (intelligence artificielle, neuro-sciences, sciences cognitives...) de la région Sud-Ouest mais également au niveau national", poursuit l'entreprise.

En partenariat avec Covivio

"Nous bâtissons ce projet de campus en partenariat avec Covivio (ex-Foncière des Régions, NDLR), précise Erwan Le Bronec, interrogé par La Tribune. L'objectif est de réunir en un seul lieu tous nos besoins et tous les besoins de nos partenaires et clients. Covivio a une expérience forte dans la construction et l'aménagement d'espaces, de notre côté nous disposons d'une forte expertise dans les services. La question de la propriété des murs et de la répartition est en cours de discussion avec Covivio et le cabinet d'architecture n'est pas encore choisi mais nous voulons voir ce projet aboutir d'ici deux à trois ans. La hauteur du bâtiment n'est pas encore tranchée mais il développera 30.000 m2 de plancher et abritera des locaux pour nous-mêmes, pour nos partenaires, un fab lab, et plusieurs cursus de formation."

Onepoint ambitionne de recruter un millier de personnes durant les quatre prochaines années dans le Sud-Ouest, pour étoffer ses bureaux de Bordeaux (270 collaborateurs) et de Toulouse (30).

"Le tissu de formation local n'est pas extensible, reprend Erwan Le Bronec. Et notre politique de recrutement est assez particulière puisque dans nos effectifs, les juniors et stagiaires pèsent moins de 10 %. Nous privilégions l'embauche de profils expérimentés et il manque justement d'écoles capables de reprendre des personnes qui ont 4, 5, 6 ans d'expérience et de les pousser jusqu'à un niveau d'expert. Nous allons donc créer ce type de formation au sein de ce campus et également favoriser les reconversions, c'est pourquoi nous envisageons ou de monter des cursus à partir de zéro, ou de développer des partenariats avec des structures existantes telles que la Wild Code School. Nous sommes déjà partenaires de Microsoft et de son projet d'école autour de l'intelligence artificielle à Bordeaux avec Simplon. Il n'est d'ailleurs pas exclu que l'on puisse les héberger dans nos locaux. Mais il faut aussi préciser que l'on n'embauche pas que des développeurs, loin de là. Nous recrutons aussi des profils venant de la communication, du marketing, des ressources humaines, des pilotes de projet... Même si à l'origine, notre centre de Bordeaux était très orienté centre de service technique, aujourd'hui nous visons le sujet de la transformation numérique dans son ensemble, de la définition de la stratégie au développement."

"Bordeaux est devenue un hub numérique"

A court terme, Onepoint devrait installer temporairement une partie de ses équipes à la Cité numérique. Le groupe français souhaite y tester différents modes d'aménagements, avant de les répliquer à grande échelle dans son futur campus. Erwan Le Bronec ne cache pas que plusieurs raisons ont joué dans le choix de Bordeaux et du quartier Euratlantique pour ce projet de grande ampleur :

"La ligne à grande vitesse qui met Paris à 2h04 de Bordeaux et la proximité de la gare Saint-Jean nous a fait pencher pour le quartier Euratlantique, ainsi que la proximité de la Cité numérique car nous voulons créer un campus tourné vers l'écosystème régional. Plus largement, Bordeaux s'est positionnée depuis quelque temps comme un hub numérique et les entreprises de l'écosystème local atteignent aujourd'hui une dimension nationale. Le terreau est fertile pour les aider à se transformer en ETI (entreprises de taille intermédiaire, NDLR)."

Toulouse aurait aussi pu être choisie pour accueillir ce campus XXL mais "elle a trop misée sur l'aéronautique et est encore très tributaire de ce secteur d'activité, remarque Erwan Le Bronec. Le poids d'Airbus y est extrêmement important et sa santé peut facilement perturber le tissu local, toutes filières confondues."

Né en 1979 dans l'Est parisien, où il a longtemps vécu, David Layani a quitté le lycée à 16 ans pour entamer une carrière dans l'immobilier, puis est embauché à 19 ans par le fabriquant de processeurs EMC (racheté par Dell en 2015). Le jeune homme découvre alors le monde de l'entreprise avec un regard critique et des convictions fortes : "J'étais persuadé qu'il fallait transformer les organisations en s'appuyant sur les femmes et les hommes, et aussi sur les nouvelles technologies qui arrivaient." A la fin des années 1990, cet amateur de chevaux assiste à la naissance d'Internet. Il pressent que l'économie va en être bouleversée et qu'il va falloir complètement repenser l'entreprise. À 22 ans, il vend sa voiture et emprunte à son oncle pour créer Onepoint. Sa vision : proposer à ses clients un point d'entrée unique (one point) pour structurer l'entreprise. Sa méthode : agir sur quatre leviers de la transformation à l'ère numérique : l'intelligence artificielle, la plateformisation des services, le design pour les outils digitaux et l'intelligence collective. Son groupe réalise aujourd'hui 300 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 2.300 collaborateurs en Europe, Afrique du Nord, Amérique du Nord, Australie et Singapour.

Lire aussi : David Layani (Onepoint), architecte de la transformation

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Commentaire 1
à écrit le 03/06/2019 à 19:23
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Une très bonne initiative à suivre de près !

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