Le groupe Europlasma prend le chemin d’une vente à la découpe

La mise en redressement judiciaire d’Europlasma, à Morcenx (Landes), spécialisé dans le développement de technologies de dépollution utilisant la torche à plasma et la valorisation des déchets, en particulier pour la neutralisation définitive de l'amiante (transformée en matériau pour la construction de routes), pourrait déboucher sur une vente du groupe à la découpe.
Vue de l'unité de neutralisation des déchets d'amiante.

Dans ses actifs Europlasma détient plusieurs brevets qui soutiennent ses activités, en particulier pour Inertam, filiale chargée de la neutralisation des déchets d'amiante. De la même façon, Europlasma a mis au point une méthode pour neutraliser les cendres ultra toxiques générées par l'incinération des déchets ménagers. Avec, à l'appui, la création d'unités de traitement clé en main qui ont été vendues au Japon puis en Chine. C'est la mise au point de sa dernière innovation, la centrale Cho Power, qui a finalement eu raison de la santé financière déjà précaire du groupe, comme on pouvait le craindre depuis des années.

Ainsi Europlasma était déjà passé au ras du dépôt de bilan en avril 2014. Cette centrale est quasiment au point mais chaque nouveau réglage coûte très cher, ce qui a fini par plomber l'activité d'Europlasma, jusqu'à la cessation de paiement. Depuis sa création, par Didier Pineau en 1992, Europlasma s'est toujours livré à ce jeu dangereux de construire des prototypes à échelle 1 et de les lancer sur le marché alors qu'ils nécessitaient encore des réglages, parfois très lourds, comme avec Cho Power.

Six mois pour trouver un repreneur selon la NR

Une stratégie qui a fini par coûter sa place de dirigeant à Didier Pineau en juillet 2013, déjà à cause du financement du développement de Cho Power ! Cette unité avant-gardiste de production d'électricité par la gazéification de biomasse et de déchets devait ainsi déboucher sur la construction à Thouars, dans les Deux-Sèvres, de Cho Tiper, première unité opérationnelle construite hors des Landes. Cho Tiper doit produire assez d'électricité pour 45.000 habitants, tout en brûlant et gazéifiant une partie des déchets industriels et organiques de Thouars.

Le quotidien La Nouvelle République (NR), qui rayonne sur Poitou-Charentes, cite à ce sujet "Marc Lefour, directeur du développement auprès de la filiale Cho Power, et qui a planifié le dossier thouarsais" dont les propos sont sans ambiguïté. "Nous disposons de six mois pour trouver un repreneur, que ce soit un industriel ou un fonds d'investissement. Des contacts ont été établis", déroule ainsi le directeur du développement. Marc Lefour finit sur une note positive, en précisant ceci. "Maintenant, nous avons appris de nos erreurs et revu la conception de Cho Tiper. Sa viabilité a été confirmée par des audits techniques en Allemagne", cite La Nouvelle République. Dans le même temps un actionnaire d'Europlasma vient de lancer une pétition en forme de lettre ouverte au président de la République pour qu'il fasse un geste afin de sauver le groupe landais et ses technologies innovantes. Avec 284,4 millions de titres, fruits d'une dilution record du capital, Europlasma compte des milliers d'actionnaires.

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