Zoomalia, Zolux, Ultra Premium Direct : ces champions néo-aquitains sur le marché des animaux de compagnie

Avec à la fois des biens de première nécessité et des produits premium, le marché des animaux de compagnie ne connaît pas la crise malgré l'inflation. Et les fleurons de Nouvelle-Aquitaine que sont Ultra Premium Direct, à Agen, Zoomalia, à Saint-Geours-de-Maremne, et Zolux à Saintes, multiplient les ouvertures de magasins et les investissements stratégiques. Ils combinent avec succès ventes en ligne et en magasins sur un marché qui se compte en milliards d'euros.
Ultra Premium Direct vise l'ouverture de 150 magasins.
Ultra Premium Direct vise l'ouverture de 150 magasins. (Crédits : Ultra Premium Direct)

Ultra Premium Direct qui emploie 180 collaborateurs va encore accroître ses effectifs de près de 40 % en 2024 ! Spécialisée dans l'alimentation pour chien et chat fabriquée à Agen (Lot-et-Garonne) l'entreprise a annoncé en début d'année la création de 70 postes en CDI pour soutenir sa croissance et ses ambitions de développement. Dans le même temps, l'entreprise pousse les murs. « Nous lançons un grand chantier d'extension qui va permettre de passer l'an prochain de 8.000 à 15.000 m2 au niveau de l'usine pour la fabrication et la logistique et de 750 à 1.350 m2 pour les bureaux », annonce Matthieu Wincker, PDG d'Ultra Premium Direct. « Il s'agit de préparer les prochaines années », prévient-il. L'entreprise a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 45 % en 2023. « Il s'élève à 55 millions et nous devrions faire 75 millions en 2024. » Une croissance fulgurante puisque l'entreprise générait 13 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 et 31 millions d'euros de 2021.

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« Dans un contexte où l'animal est de plus en plus considéré comme un membre de la famille, le marché tend à se premiumiser, analyse Matthieu Wincker. Il y a assez peu d'arbitrages dans ce domaine. En période d'hyperinflation et de crise, notamment en 2008, cela s'est toujours vu. Il y a une certaine résilience du marché. Il a légèrement augmenté en volume en 2022 et 2023. En revanche, il a fortement augmenté en valeur compte tenu des hausses de prix moyen. Sur 2023, nous affichons 35 % de croissance en volume. »

Ultra premium Direct explique avoir limité les hausses de prix à 10 % en 2023, « contre 17 à 18 % dans la grande distribution. Nous avons amélioré notre compétitivité prix qui était déjà bonne, avec un positionnement de prix direct usine et nous avons conquis de nouveaux clients », explique Matthieu Wincker qui précise avoir toujours eu une dynamique de conquête de nouveaux clients. L'entreprise brandit pour cela une fabrication française et de nouvelles innovations dans l'alimentation. « Cette année, nous lancerons une gamme nature. »

Pour toucher de nouveaux clients, Ultra premium Direct qui est historiquement un pure player, mise aussi sur l'ouverture de magasins physiques. Neuf ont d'ores et déjà ouvert. Ils seront 17 à la fin de l'année et une vingtaine d'ouvertures sont prévues chaque année à partir de 2025 pour un objectif de 150 magasins. L'international viendra ensuite. Il y a eu des tests en 2023 en Italie mais il y reviendra plus tard. « Il y a déjà beaucoup de croissance à réaliser en France sur le canal historique et les magasins. »

100 millions d'euros pour Zoomalia

Autre référence dans le secteur en BtoC, Zoomalia qui commercialise de la nourriture pour animaux, des agréments et accessoires, historiquement en ligne, accélère également le développement de ses magasins. Après deux ans de tests concluants, Zoomalia s'est fixé un objectif de 130 magasins fin 2028. 37 sont ouverts, le premier depuis 2016. « Toutes les études que nous avons faites depuis cette date, montrent qu'au travers des magasins, nous touchons une clientèle différente. Il n'y a pas forcément de parasitage entre les deux canaux de distribution qui sont très complémentaires », explique Pierre-Adrien Thollet, fondateur de Zoomalia.

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Un marché tricolore de près de six milliards d'euros

  • 76,4 millions d'animaux de compagnie en France, selon Promojardin-Prom'animal qui regroupe les professionnels du secteur. Près d'un foyer sur deux possède au moins un animal de compagnie.
  • 5,8 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 2022, en hausse de 7 % sur un an (chat 46%, chien 37%). Les trois quarts de ce marché correspondent aux produits alimentaires.
  • Le leader du marché est l'entreprise allemande Fressnapf / Maxi Zoo qui affiche 538 millions d'euros de chiffre d'affaires (+26 %) et vise 600 magasins en France d'ici fin 2026
  • Répartition par circuits de distribution en 2022 : 45 % grandes surfaces alimentaires, 23 % spécialistes jardin, 15 % internet, 15 % animalerie, 2 % grande surface d'ameublement.

L'entreprise qui emploie 300 personnes entre le siège à Saint-Geours-de-Maremne et les magasins va, de fait, recruter une cinquantaine de personnes pour ses magasins. Une quinzaine de postes sont également ouverts pour la partie administrative.

« L'entreprise va bien. Notre chiffre d'affaires flirte pour la première fois avec les 100 millions d'euros ! Le volet alimentaire représente 70 % de l'activité or les clients ne vont pas arrêter de nourrir leurs animaux. Nous sommes sur un marché de première nécessité ! Nous constatons que les clients y consacrent le même prix mais optent, du coup, pour la gamme du dessous. Pendant cette période, nous avons d'ailleurs récupéré des clients de la grande distribution. Ce qui explique des croissances assez fortes. Mais s'il n'y a pas eu d'impasse sur la nourriture, les clients ont fait des arbitrages sur partie accessoire assimilés sur du loisir », reconnait Pierre-Adrien Thollet.

Pour autant, il ne voit pas dans ce secteur un secteur protégé.

« Il n'y a pas une recette. Cela reste des métiers qui ne sont pas faciles, où il est possible de faire du chiffre d'affaires, mais où aller chercher la rentabilité est compliqué. En ce qui nous concerne, nous avons su prendre des virages et nous avons toujours été rentables. Nous avons fait le choix des marques de distributeur (MDD). Nous avons également travaillé sur l'optimisation continue de tous les pans de la société. Nous avons internalisé un maximum de choses. Au bout de 15 ans, ça paie, mais ce n'est pas uniquement dû au marché, qui est extrêmement concurrentiel. Nos concurrents français principaux ont fermé boutique cette année. »

Zolux poursuit ses investissements stratégiques à l'international

Sur l'analyse du marché, le constat est identique chez Zolux, un acteur du BtoB, « créateur fabricant », qui propose trois marques principales : Zolux (produits d'équipement, accessoires, snacks et aliments pour petits animaux), Laboratoire Francodex (santé animale) et Hopi de la société à mission Saint Bernard.

 « En cette période de crise, les produits essentiels sont prioritaires à commencer par l'alimentation pour animaux. Les produits de santé animal ont également une bonne performance. Sur Laboratoire Francodex, qui représente 15 % de l'activité du groupe, nous avons fait +12 % de chiffre d'affaires sur le début de l'exercice. En revanche, tous les biens d'équipements accessoires sont moins essentiels et donc en repli en volume des ventes. C'est vrai sur le marché comme chez Zolux qui a connu un repli en volume de l'ordre de 10 à 15 % sur 2023 », explique Matthieu Haurit, président de Zolux qui reste toutefois optimiste.

« La tempête inflationniste joue en la défaveur des volumes non alimentaires. Mais c'est une conjoncture. Il n'y a structurellement pas d'inquiétude. Le marché est porteur. Les clients adoptent des comportements très proches de celui d'un enfant. »

Dans ce contexte, Zolux qui a acquis un terrain destiné à accueillir une nouvelle usine de santé animale, la logistique de Laboratoire Francodex et le siège social est pour le moment gelé. L'entreprise poursuit en revanche son développement de produit et a engagé des projets structurels importants, à savoir l'acquisition d'une société de fabrication en République Tchèque et l'ouverture de sa filiale Zolux Iberia en Espagne fin 2022.

« Ces deux projets, malgré le contexte, sont stratégiques pour l'entreprise, l'un pour la fabrication, l'autre pour la distribution. Cela crée de la valeur et garantit de l'emploi », souligne Matthieu Haurit.

Pour Zolux qui dispose de trois filiales à l'étranger et est distribué dans 45 pays, l'export, en croissance, pèse près d'un tiers de l'activité.

« Tous les marchés sont affectés par la crise mais pas de la même manière. En France, le repli particulièrement important se traduit dans tous les magasins spécialisés qui sont touchés par une baisse de la consommation. C'est un peu moins vrai dans d'autres pays. Dans l'Est de l'Europe, l'inflation a été très forte mais les rebonds sont plus rapides », confie Matthieu Haurit.

Le groupe Zolux qui emploie 500 personnes réalise plus de 120 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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