
« Le couperet est tombé »: l'équipementier automobile suédo-américain Autoliv a annoncé la suppression de 320 postes en France, dont 178 dans la Vienne, où les représentants du personnel ont entamé, lundi 6 novembre, les négociations du plan social avec la direction. À Chiré-en-Montreuil, à une vingtaine de km au nord-ouest de Poitiers, les 248 salariés de l'usine Autoliv IsoDelta, spécialisée dans la fabrication de volants de voitures, « sont dégoûtés », a déclaré à l'AFP le délégué syndical CFDT Dominique Poireau.
La raison invoquée par l'entreprise pour justifier son plan ? Un marché automobile restreint en Europe depuis la pandémie de Covid-19, selon un communiqué chiffrant à 320 le nombre de postes que le groupe souhaite supprimer en France, soit environ 20 % du total de ses effectifs dans l'Hexagone. « Mais on n'est pas dupes, en réalité il s'agit de promettre plus de dividendes aux actionnaires et pour y arriver, ils réduisent les charges en passant par une réduction d'effectifs », accuse Dominique Poireau. Le représentant syndical regrette un « transfert d'activités de plus en plus important en Tunisie, où une usine est déjà sortie de terre » : « Ils licencient les salariés des pays à hauts coûts de production pour faire travailler des salariés dans des pays à bas coûts ».
Les négociations avec la direction vont durer trois mois et la CFDT, syndicat majoritaire, veut tenter de « réduire au maximum le nombre de licenciements et négocier au mieux les modalités pour ceux qui seront impactés. » Avec une moyenne d'âge de presque 50 ans, « il est très difficile pour ces salariés, par ailleurs très compétents dans un domaine pointu, de se reconvertir », estime Dominique Poireau, qui déplore aussi des « dommages collatéraux » sur plusieurs PME sous-traitantes.
Les autres usines françaises d'Autoliv concernées par le PSE sont situées à Gournay-en-Bray (Seine-Maritime), à Pont-de-Buis (Finistère) et Survilliers (Val d'Oise). En juillet, le numéro un mondial des airbags et ceintures de sécurité avait annoncé la suppression de 8.000 postes dans le monde (soit 11 % de ses effectifs totaux), en particulier en Europe, afin de réduire ses coûts face à l'inflation. Au premier semestre 2023, le chiffre d'affaires mondial d'Autoliv a augmenté de 22 % à 5,1 milliards de dollars mais son bénéfice net a chuté de 21 % à 127 millions.
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