Les voyants sont au vert pour Pernat SMJ. Si ce sous-traitant de rang un dans l'automobile de Saint-Médard-en-Jalles dans la métropole bordelaise était monoproduit au moment de son rachat par le groupe Pernat en 2014. Il a aujourd'hui diversifié ses clients et signé de beaux contrats. « Au moment de la reprise, nous démarrions la production d'un projet de fabrication de pignons pour PSA », rappelle Didier Labrado, directeur du site. Quatre ans plus tard, en 2018, Pernat SMJ a obtenu un très gros marché avec Renault à qui l'entreprise continue de livrer des baladeurs de boîtes de vitesse. Une production qui représente 50.000 pièces par semaine et 2,5 millions à l'année.

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Un autre marché a été signé fin 2020 pour la réalisation d'une nouvelle pièce pour les boîtes de vitesse des véhicules électriques et hybrides de Peugeot. Objectif : produire 100.000 pièces par mois à partir de septembre 2024. Elle est actuellement en phase de démarrage avec une première livraison de 50.000 pièces prévue d'ici à la fin de l'année.

Renault et Peugeot, filiale du groupe Stellantis, font partie de ses principaux clients auquel il fait aussi ajouter l'équipementier automobile NTN SNR. Pernat SMJ a signé en novembre dernier un nouveau marché pour la production de barres de transmission qui débutera fin 2024.

Se diversifier en prévision de l'arrêt du diesel

« Notre entreprise se diversifie mais comme toutes les entreprises qui travaillent pour le monde de l'automobile, nous essayons de diversifier notre chiffre d'affaires pour limiter le risque de l'arrêt du diesel. En ce qui nous concerne nous avons la chance d'avoir décrocher des marché hors diesel. Le contrat signé avec Peugeot intervient dans ce contexte. Quant au marché avec NTN SNR pour la livraison de barres de transmission, elles concernent tous types de véhicules : essence, diesel et électrique. Nous n'étions pas en danger de mort au moment de l'annonce de l'arrêt du diesel, car le projet Renault était en cours, mais cela représentait une perte substantielle de chiffre d'affaires à compenser », explique à La Tribune Didier Labrado.

Selon les prévisions annoncées, l'entreprise devrait réaliser 21,5 millions de chiffres d'affaires  en 2023 pour 4,2 millions de pièces fabriquées. EN 2024, Pernat SMJ atteindra les 5 millions de pièces.

Des moyens robotisés

En attendant, la PME va investir dans le cadre de son contrat avec Peugeot. « Si Pernat SMJ dispose déjà des moyens industriels capables de répondre à ces nouveaux besoins, elle doit valider des moyens de fabrication spécifiques et un processus industriel innovant pour lequel la prise de risque est importante. Elle a reçu, dans ce cadre là, une aide de la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 500.000 euros », précise la collectivité qui rappelle que la spécificité de cette entreprise vient de ses importants moyens robotisés.

« Le projet PSA est robotisé, le marché Renault aussi. L'usine compte désormais 40 robots qui réalisent toutes les tâches sans valeur ajoutée. Pernat SMJ a cette capacité de mettre en place des process robotisés pour de gros volumes », explique Didier Labrado. Autre particularité de cette usine ? « Nous réalisons des pièces complexes, techniques à valeur ajoutée », insiste Didier Labrado qui précise que l'entreprise a vécu deux mutations.

Deux mutations

« Au moment du rachat, il a été considéré qu'il n'était pas utile de continuer à faire du décolletage, ce procédé d'usinage mécanique qui consiste à enlever de la matière d'une barre. Le groupe Pernat disposait déjà de grosses usines spécialisées dans le décolletage. Nous nous sommes donc orientés vers la fabrication de produits à partir d'ébauches, forgés à chaud ou frappés à froid. La deuxième mutation a porté sur la robotisation et en la matière, Pernat SMJ est devenue l'usine du groupe », explique Didier Labrado.

L'entreprise qui employait 30 personnes en 2014 en compte désormais 70. Une dizaine de nouvelles embauches sont encore prévues dans le cadre des nouveaux contrats : des techniciens régleurs, des techniciens de maintenance, des opérateurs.