
Le Lot-et-Garonne, c'est d'abord un département agricole tourné vers la culture et le maraîchage. Mais l'industrie y est également représentée. C'est ainsi que d'un coté d'une route sont cueillis des fruits et des légumes, de l'autre fabriqués de petits véhicules utilitaires électriques. Le fabricant Goupil basé à Bourran dans le Lot-et-Garonne a été créé en 1996. Il a depuis sorti 25.000 véhicules. Visibles notamment à Bordeaux, ils circulent désormais dans 1.600 villes en France et plus de 40 pays. Goupil vend 30 % de ses véhicules en France, 70 % à l'export. À l'international, sur le créneau du supermarché mobile, l'entreprise hollandaise Picnic est un gros client. Pour le reste, la clientèle est constituée de collectivités locales, de sites industriels, de sites de loisirs et d'acteurs du dernier kilomètre.
« Nous sommes sur un marché de niche mais en constante progression, porté notamment par la mise en place des zones à faibles émissions », explique Olivier Pelletier, directeur général de Goupil avant un passage de relais le 2 octobre à Philippe Hugue, actuel directeur commercial.
De nouvelles infrastructures
Dans ce contexte, Goupil investit. Après avoir augmenté son offre produit de 2017 à 2020, il travaille depuis 2020 sur la partie opérationnelle, à savoir le développement de l'infrastructure et de l'outillage en usine. L'entreprise a ainsi investi cinq millions d'euros dans le cadre d'un plan sur trois ans dont les résultats sont désormais visibles sur le site de Bourran. Coté production, plusieurs process jusqu'à présents sous-traités ont été internalisés avec la mise en place d'un atelier de soudure, d'une ligne de peinture et l'installation d'un banc d'essai.
Le nouveau banc d'essai. (crédits : HL / LT)
Deux bâtiments, de 800 m2 ont également été construits. Le premier est dédié à la logistique -stockage, magasinage, préparation de colis- et au service après-vente tandis que le second accueille un bureau d'études R&D et prototypage. Il est composé d'une vingtaine d'ingénieurs qui travaillent spécifiquement sur de l'amélioration continue de produits. « Un autre centre de recherche a ouvert sur Bordeaux pour plancher plus spécifiquement sur les technologies de demain en matière d'écoconception et de batteries », explique Antoine Bourasseau, ingénieur en mécanique.
Le bureau d'études de Bourran. (crédits : HL / LT)
« De l'innovation pragmatique »
Car Goupil ne s'arrêtera pas là. L'entreprise a déposé un dossier dans le cadre de France 2030, l'objectif étant « d'ajouter plus de briques technologiques, d'être encore plus compétitif d'un point de vue véhicule et donc de faire une plus grande croissance », explique Olivier Pelletier. Goupil, racheté en 2011 par le groupe Polaris spécialisé dans le véhicule de loisirs tout-terrain, produisait 1.000 véhicules par an il y a six ans. « Nous en sommes à 3.600 aujourd'hui et visons les 5.000 véhicules produits chaque année en 2026. » Goupil table dans le même temps sur une progression de 15 % de son chiffre d'affaires chaque année pour atteindre 150 millions d'euros en 2026.
« En matière d'innovation, il ne s'agit pas pour nous d'être dans de la surenchère de technologie. Je préfère parler d'innovation pragmatique, l'idée étant d'aller chercher des briques matures que nous allons intégrer pour être le plus adapté au métier de chacun. Nous n'avons pas vocation à faire du poids lourd. Nous allons rester sur du petit véhicule utilitaire électrique de moins de 3,5 tonnes et nous concentrer sur nos trois véhicules phares, en entrée de gamme, moyenne gamme et haut de gamme respectivement représentées par le G2, G4 et G6. En revanche, nous allons travailler sur la profondeur de gamme, c'est-à-dire que nous allons chercher de l'équipement spécifique pour répondre à de plus en plus de niches », explique Philippe Hugue.
Goupil fait déjà du sur-mesure pour chaque client. À titre d'exemple, un véhicule est actuellement en préparation pour les pompiers.
Un camion en préparation pour les pompiers. (crédits : HL / LT)
« Chaque véhicule produit a été commandé. C'est la règle. Nous avons une trentaine de configurations par modèle, mais c'est illimité », souligne Philippe Hugue. Le G6 se décline typiquement en plusieurs versions : plateaux basculants et mixtes, bennes de collecte, fourgons aménagés et foodtrucks ou solution pour personnes à mobilité réduite.
Vers plus de sécurité
Goupil travaille aussi sur l'amélioration de la sécurité et du confort sur ses véhicules. « Cela fait l'objet d'une demande de nos clients et c'est notre responsabilité en tant que constructeur », insiste Olivier Pelletier. Une nouvelle version du G6 avec ABS et Airbag sera ainsi commercialisée en 2024. « C'est la première fois que nous intégrons autant d'éléments de sécurité », souligne Thierry Biscaro, directeur de production. Cette montée en gamme accompagne la volonté du fabricant de percer sur le marché du petit camion électrique et cibler une nouvelle clientèle d'artisans, de loueurs et de grands comptes de livraison.
La nouvelle version du G6 sera commercialisée en 2024. (crédits : HL / LT)
Goupil qui emploie 200 personnes a recruté près de 50 personnes depuis 2020.
L'engagement environnemental de Goupil à Bourran :
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