« C'est une nouveauté pour nous puisque nous avons pour la première fois la responsabilité complète et intégrale du fuselage de l'avion avec ce contrat de sous-traitance globale », se réjouit Antoine Potez, le PDG de Potez Aéronautique, à quelques jours de l'ouverture du Salon du Bourget. L'entreprise fondée par son arrière-grand-père dans les années 1920, vient de décrocher un marché d'envergure avec General Atomics AeroTec, pour le lancement de la production en série du programme allemand Dornier 228 Next Generation.
L'équipementier landais a remporté un contrat de cinq ans qui prévoit la livraison de cinq fuselages par an à partir de 2025, pour un total de 25 appareils. Les tronçons de fuselage et des pièces élémentaires du Dornier 228 NXT seront ensuite assemblés dans l'usine du constructeur General Atomics AeroTec dans usine d'Oberpfaffenhofen, près de Munich, en Allemagne. Cette entreprise de 400 salariés est une filiale du groupe américain General Atomics qui emploie 15.000 personnes dans les secteurs de la défense, de l'aérospatial et de l'énergie et est notamment connu pour fabriquer les drones militaires Predator et Reaper.
Un bimoteur polyvalent Loué pour sa polyvalence et sa capacité à manœuvrer sur terrains courts, le Dornier 228 est utilisé dans le monde entier pour des applications sanitaires, militaires, de secours ou de surveillance mais aussi pour du transport léger de personnes (jusqu'à 19 passagers) ou de marchandises. 270 exemplaires de ce biturbopropulseur ont été fabriqués par l'avionneur allemand Dornier de 1981 à 1998 avant que la marque n'atterrisse finalement dans le giron de General Atomics AeroTec qui vient d'annoncer le lancement en petite série d'un nouveau modèle NXT (pour Next generation) afin de « répondre à toutes les exigences actuelles en matière de sécurité, d'optimisation de consommation », de consommation énergétique et d'interfaces homme-machine.
Bientôt 700 salariés
Pour Potez Aéronautique, ce contrat, dont le montant reste confidentiel, vient encore diversifier un portefeuille de commandes déjà bien rempli auprès de donneurs d'ordre tels que le Français Dassault Aviation ou l'Américain Northrop Grumman. « Ce nouveau contrat vient récompenser un mix d'expertises et de compétences techniques sur les fabrications complexes ainsi qu'un positionnement orienté sur les petites et moyennes séries », souligne Antoine Potez. L'entreprise qui emploie désormais 650 salariés en CDI prévoit de franchir le cap des 700 dans le courant de l'année avec plus de 150 postes ouverts. Le contrat Dornier devrait aboutir à la création de 35 emplois directs et d'autant indirectement.
Après avoir bouclé une année 2022 à nouveau en forte croissance, +21 % à 58 millions d'euros de chiffre d'affaires, Potez Aéronautique a doublé son activité depuis 2018. « Nous prévoyons une nouvelle croissance à deux chiffres en 2023 et une croissance continue jusqu'en 2025 », assure le dirigeant dont l'activité se répartit à parts égales entre civil et militaire.
Quatre centres de formation dans le Sud-Ouest
Et alors que toute la filière aéronautique recrute à tour de bras depuis le redémarrage post-Covid de 2021, l'entreprise landaise a pris le taureau par les cornes en déployant ses propres outils de formation. L'enjeu est crucial puisque Potez a environ 150 postes à pourvoir dans ses différents métiers.
« En plus d'Aire-sur-l'Adour, nous avons ouvert depuis 2022 trois centres de formations CQPM [certificats de qualification paritaire de la métallurgie, NDLR] à Bayonne, Bordeaux et bientôt à Figeac sur les métiers de la production mais aussi du support à la production et des services industriels. Cela permet de recruter bien au-delà de la filière aéronautique. Aujourd'hui, 70 % de nos effectifs d'ajusteurs-monteurs sont issus de nos propres formations », détaille le PDG, qui ambitionne de former 140 personnes supplémentaires en 2023.
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