Alstom teste un nouveau boîtier à Bordeaux pour fiabiliser son tramway alimenté par le sol

Keolis Bordeaux Métropole et Alstom testent une nouvelle génération de boîtier d'alimentation par le sol du tramway. Lancé à Bordeaux en 2003, ce système qui permet de se passer de caténaires a connu bien des déboires mais est désormais déployé dans plusieurs villes françaises et étrangères. Ce coffret promet 40 % de pannes techniques en moins. Mais l'impact réel restera très limité pour les usagers.
Le système APS déployé à Bordeaux permet de supprimer les caténaires sur les 30 km du réseau situés dans le centre-ville historique grâce à 1.600 boîtiers d'alimentation disposés sous les rails.
Le système APS déployé à Bordeaux permet de supprimer les caténaires sur les 30 km du réseau situés dans le centre-ville historique grâce à 1.600 boîtiers d'alimentation disposés sous les rails. (Crédits : Agence APPA)

Le tramway bordelais vient de fêter ses 18 ans et le système d'alimentation par le sol (APS) n'en finit plus de faire parler. Le réseau s'étend désormais sur quatre lignes et plus de 80 km dont 30 km dotés de la technologie APS. Imaginé dès la création du réseau pour préserver le patrimoine architectural du centre-ville, ce système permet de se passer de caténaires en alimentant les rails au passage des rames grâce à des coffrets positionnés tous les vingt mètres environ. Mais cette prouesse technique laisse un souvenir très mitigé à de très nombreux bordelais. Cette technologie conçue par Alstom était inédite à l'époque et a connu bien des déboires, particulièrement au cours des dix premières années d'exploitation. D'innombrables versions de boîtiers ont été installées au fil du temps permettant d'en augmenter progressivement la fiabilité.

Diminuer les pannes APS de -40 %

Et depuis novembre 2021, 40 nouveaux coffrets sont testés en conditions réelles place des Quinconces, le point névralgique du réseau bordelais où se croisent trois des quatre lignes avec des coffrets sollicités toutes les trois minutes aux heures de pointes.

"L'objectif est de renforcer encore la fiabilité du système APS pour en augmenter la disponibilité. Aujourd'hui, les pannes liées à l'APS représentent deux heures d'indisponibilité du tramway par semaine. Nous visons une baisse de -40 % pour tendre vers une heure par semaine", expose Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole, le délégataire du réseau bordelais.

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Mais si c'est Keolis qui est en charge de l'exploitation, c'est bien Alstom qui a mis au point ce nouveau boîtier, assurant qu'il s'agit d'un grand pas en avant. "Ce boîtier est équipé d'une nouvelle carte électronique pour piloter l'alimentation électrique et de contacteurs de puissance haut tension redessinés et plus robustes", précise Antoine Lequeux, le directeur de la maintenance patrimoniale chez Keolis Bordeaux Métropole. L'expérimentation avec ces 40 coffrets sera menée jusqu'en novembre 2022 avant d'éventuellement acter un déploiement plus large. Un quart des 1.600 boîtiers APS - ceux identifiés comme les plus problématiques - pourraient être alors remplacés pour un coût de 10.000 euros pièce, soit un investissement de l'ordre de quatre millions d'euros.

Un impact très relatif

Mais si l'exploitant et Bordeaux Métropole affichent un objectif de -40 % des pannes liées à l'APS, le ressenti pour les usagers du tramway bordelais sera beaucoup moins sensible. En règle générale, le tramway est opérationnel 96 % du temps, selon Keolis. Et parmi les 4 % d'interruptions, les pannes purement techniques ne pèsent que 18 %, dont seulement 7 % pour les coffrets APS. Autant dire pas grand-chose. "Ce n'est pas nécessairement décisif dans l'absolu mais les pannes techniques sont celles sur lesquelles nous pouvons agir directement et les coffrets APS sont la première cause de panne technique", observe Pierrick Poirier. "D'autant que nous menons aussi beaucoup d'efforts sur la maintenance et l'amélioration des infrastructures avec près de dix millions d'euros investis depuis 2019 sur les seize carrefours du réseau", complète Béatrice de François, la vice-présidente de la Métropole en charge des transports en commun et du stationnement.

Quoi qu'il en soit, les résultats de l'expérimentation seront scrutés de près par Alstom en vue d'un déploiement sur d'autres réseaux. Car si le réseau APS bordelais est le premier mondial en termes de surface, le système imaginé par Alstom a depuis essaimé en France (Tours, Orléans, Reims et Angers) et à l'étranger (Rio de Janeiro, Dubaï, Sydney, etc.).

La fréquentation de retour à 85 % du niveau normal

 Parallèlement, sur le réseau bordelais de transport en commun, Keolis indique que la fréquentation est revenue à "un peu plus de 85 % de son niveau nominal de 2019", soit un peu plus qu'en septembre dernier. Mais s'attend à un mois de janvier plus calme que prévu avec le retour en force du télétravail pour faire face au variant Omicron.

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Et alors que Bordeaux Métropole vient d'adopter son nouveau schéma des mobilités, 2022 sera par ailleurs une année décisive pour l'intercommunalité comme pour Kéolis puisque  la délégation de service public arrivant à son terme, un nouveau délégataire sera désigné cet été pour une mise en service dans un an, en janvier 2023. Plusieurs opérateurs sont déjà sur les rangs.

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