Sécurité : le FBI certifie les capteurs d'empreintes d'Isorg

L'entreprise spécialisée dans les capteurs polymères et les photo-détecteurs organiques vient de décrocher la certification du FBI pour son capteur d'empreintes digitales. Cet indispensable sésame lui ouvre le marché en plein essor de la sécurité, en plus de celui des smartphones sur lequel elle est déjà positionnée. Créée à Grenoble, Isorg vient de transférer son siège social à Limoges.
(Crédits : Isorg)

Dans le domaine de la sécurité, y compris en France et en Europe, c'est le FBI américain (Federal bureau of investigation) qui fait la pluie et le beau temps. "Sans la certification délivrée par le FBI, on ne peut pas vendre de capteurs aux intégrateurs et fabricants de dispositifs de sécurité. C'est une procédure de plusieurs mois, coûteuse et particulièrement chronophage avec les nombreux échanges avec les laboratoires agréés mais c'est une étape absolument indispensable pour entrer sur le marché de la sécurité", confirme Nicolas Bernardin, le directeur du développement commercial de la société Isorg, désormais basée à Limoges.

Lire aussi : Isorg fabrique le capteur d'empreintes digitales du smartphone de demain

Créée à Grenoble (Isère) en 2010 en tant que spin off du CEA (commissariat à l'énergie atomique), cette entreprise innovante compte environ 70 salariés répartis entre son siège grenoblois, son usine de Limoges (20 salariés), son service de R&D à Bordeaux (dix salariés) et un bureau à Hong-Kong. Elle a déjà levé pas moins de 32 millions d'euros en deux fois en 2014 et 2018. Le cœur de son activité consiste à fabriquer des capteurs d'empreintes digitales à partir de polymères organiques permettant notamment de configurer jusqu'à quatre empreintes digitales distinctes. Une technologie qu'elle souhaite intégrer aux smartphones grand public et, désormais, aux dispositifs de sécurité en la vendant directement aux intégrateurs et fabricants.

Le florissant marché de la sécurité

"Cette certification du FBI confirme notre capacité à fournir des modules de biométrie basés sur l'électronique organique", se réjouit Jean-Yves Gomez, le PDG d'Isorg, ce lundi 8 mars 2021. "Nous sommes les premiers au monde à obtenir cette approbation de sécurité pour un capteur d'empreintes digitales à base de photodiodes organiques (OPD). Notre produit offre une image de grande qualité, ainsi que la précision et la robustesse dont les clients ont besoin."

De quoi se positionner sur un marché de la sécurité dont la plupart des segments sont en forte croissance. Isorg vise ainsi des applications de sécurité biométrique tels que les contrôles aux frontières, les papiers d'identité, les contrôles d'accès aux sites sensibles, le vote électronique ou encore les lecteurs portables d'empreintes digitales pour les forces de police. Hormis quelques fabricants français, ses futurs clients se situent à l'international et face à une concurrence dense en Europe, Asie et Amérique du Nord, Isorg a des arguments à faire valoir. "Notre capteur est fin, léger, robuste et capable de fonctionner en plein lumière comme dans des conditions météorologiques compliquées", assure Nicolas Bernardin. Le module Isorg-Bio11 certifié par le FBI permet une authentification à un doigt, sur une surface comprise entre 1,27 et 1,65 cm, mais Isorg vise déjà une certification pour une authentification à quatre doigts.

Limoges, nouveau centre de gravité

Des contacts commerciaux avancés ont déjà été noués et la jeune entreprise espère les signer dès 2021 et lancer la fabrication dans la foulée. Celle-ci se fera dans l'usine de Limoges dont les 1.000 m2 de salles blanches sont sortis de terre l'an dernier. Et c'est autour de cette usine qu'Isorg entend construire son avenir. "Le centre de gravité est en train de se recentrer à Limoges où nous avons transféré le siège social et les fonctions centrales même si le plus grand nombre de nos salariés est encore à Grenoble sur les missions de R&D et de développement applicatif avec le CEA", explique Nicolas Bernardin.

Isorg

L'usine d'Isorg, à Limoges (crédits : Isorg).

Alors que son chiffre d'affaires ne dépasse pas quelques centaines de milliers d'euros, faute de contrats signés à ce stade, l'usine d'Isorg à Limoges doit lui permettre de rapidement monter en puissance sur ses deux marchés cible. "Le capteur d'empreintes pour les smartphones représente un marché à plusieurs centaines de millions d'euros tandis que celui des équipements de sécurité est plus réduit mais ayant une plus forte valeur ajoutée pour nous", précise le directeur commercial.

Mais, compte-tenu de la crise sanitaire et économique, l'immense marché des smartphones se fait encore désirer. Alors qu'Isorg espérait intégrer sa technologie aux smartphones de la génération 2020/2021, il faudra patienter un peu plus. "Le Covid ralentit et complique les discussions sans compter que la situation refroidit un certain nombre d'acteurs vis-à-vis des innovations de rupture mais on poursuit activement nos discussions, y compris en se rendant sur place, en Asie", indique Nicolas Bernardin.

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