L'Apacom rugit pour enrayer la baisse des budgets communication

Face à la baisse significative des budgets alloués à la communication et, donc, de leurs chiffres d'affaires, les communicants de Nouvelle-Aquitaine, rassemblés au sein de l'Apacom, lancent une campagne... de com ! Objectif : inciter les annonceurs à maintenir leurs actions de communication alors qu'un virage est désormais assumé vers le numérique, notamment sur le volet évènementiel.
Les visuels de la campagne de communication diffusée sur Internet par l'Apacom entre le 23 novembre et le 21 décembre 2020.
Les visuels de la campagne de communication diffusée sur Internet par l'Apacom entre le 23 novembre et le 21 décembre 2020. (Crédits : Apacom / Kairos Agency / Agence Initiale)

"Lors du premier confinement en mars, on a été confronté à un vrai arrêt de tous les budgets jusqu'au mois de juin. Là, avec ce deuxième confinement, c'est différent : les budgets sont globalement maintenus notamment sur internet et les réseaux sociaux et des annonceurs veulent consommer leur budget 2020, y compris pour des actions à lancer début 2021", témoigne Shirley Jagle, à la tête de Kairos Agency et du Digital Village Bordeaux. Mais si tous les budgets ne sont donc pas perdus en cette fin 2020, le tableau reste malgré tout bien sombre pour les métiers de la communication : 67 % des agences et indépendants interrogés par l'Association des professionnels de la communication de Nouvelle-Aquitaine (Apacom) subissent ainsi cette année une perte de chiffre d'affaires par rapport à 2019. Une chute qui dépasse même les -50 % pour un tiers d'entre eux. En face, 39 % des annonceurs ont réduit leur budget de communication et 24 % en reporteront une partie sur 2021.

"Ouvrez votre gueule"

C'est donc pour reprendre du poil de la bête que l'Apacom, soutenue financièrement par la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole, lance une campagne de communication en ligne jusqu'au 21 décembre pour un montant total de 15.000 euros. Conçue par Kairos Agency et l'Agence Initiale avec des slogans tels que "Fais rugir ta boîte !" et "Ouvrez votre gueule !", l'objectif est d'inciter entreprises et institutionnels à communiquer malgré la crise. "Nous voulons sensibiliser les dirigeants d'entreprise et les acteurs du territoire à l'importance des outils de communication et aux emplois qu'il y a derrière. L'idée est aussi de leur dire que 100 % des entreprises qui ont survécu à la crise ont communiqué !", fait valoir Odile Seiter, qui dirige l'agence Cter&co.

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"Nous soutenons cette filière au même titre que d'autres secteurs économiques parce que les métiers de la communication en agence, en indépendant ou en entreprise sont fortement impactés", ajoute Aurélie Loubes, directrice communication de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui a financé un tiers de la campagne. Elle souligne que "la communication est un levier à ne pas négliger pour rassurer ses clients et ses fournisseurs, affirmer ses valeurs et éventuellement se repositionner."

Un virage désormais consommé vers le distanciel

Et pourtant, parmi les annonceurs de Nouvelle-Aquitaine interrogés par l'Apacom, 29,6 % prévoient d'allouer à la communication en 2021 un budget inférieur à celui de 2019, tandis 53,7 % y consacreront autant d'argent. "On voit des budgets reportés à 2021 mais aussi des budgets tout simplement suspendus jusqu'à nouvel ordre, particulièrement dans l'évènementiel qui regroupe les métiers les plus touchés par la crise", réagit Odile Seiter qui confirme la nouvelle prééminence des évènements en ligne. "Désormais, l'évènement en ligne est devenu la règle et on prévoit une version en présentiel si cela est possible le jour J en fonction du contexte sanitaire. Notamment parce que beaucoup d'acteurs ne souhaitent plus décaler dans le temps leurs prises de parole et évènements", explique-t-elle.

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L'Apacom met également à disposition gratuitement jusqu'au 21 décembre l'ensemble de ses ressources et ateliers pour faciliter les projets de communication. Et si Nicolas Chabrier, le président de l'Apacom, veut garder le sourire et assure que les communicants gardent le moral, la situation reste dégradée, tout particulièrement pour les indépendants et freelances. "Les indépendants sont ceux qui souffrent le plus dans la période actuelle avec parfois un vrai traumatisme psychologique et moral face à l'arrêt de l'activité. Il y a beaucoup d'angoisse et d'anxiété sur le plan financier et humain", confirme Marie Dubois, elle-même indépendante et ancienne présidente de l'Apacom. Pour y remédier, des actions de formations au e-commerce sont organisées entre la quinzaine de freelances du Digital Village Bordeaux qui constate également un afflux de commerçants cherchant des conseils en matière d'outils numériques et de e-commerce. Shirley Jagle y voit l'impact direct des annonces de Bordeaux Métropole et de la Région en matière de chèques e-commerce pour prendre en charge une partie de ces dépenses.

(1) Etude réalisée par l'Apacom auprès de ses 600 adhérents. 126 répondants dont 57 % d'agences et indépendants et 43 % d'annonceurs.

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