Le groupe Parot réalise une augmentation de capital de 4,5 millions d'euros

Le groupe Parot annonce une augmentation de capital réservée de 4,5 millions d'euros, après avoir bénéficié d'un PGE significatif en septembre. Le groupe veut à tout prix rebondir après s'être repositionné sur ses marchés. Une volonté sérieusement contrariée par la deuxième vague de Covid-19. Alors qu'au 3e trimestre l'effet de la première crise commençait à peine à se dissiper. La nouvelle période de confinement devrait jouer un rôle crucial dans l'avenir de ce groupe en phase de restructuration financière.
(Crédits : Parot)

Le groupe Parot, concessionnaire automobile girondin coté en bourse, a été frappé par la première séquence de confinement alors qu'il achevait son repositionnement sur le marché de la distribution automobile. Une manœuvre entamée au début de l'exercice 2019 et qui s'est terminée avec la signature, le 30 avril 2020, de la cession du pôle haut de gamme du distributeur (Parot Premium Bordeaux et Prot Premium Brive, avec effet rétroactif au 31 mars précédent.

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L'objectif de ce repositionnement stratégique consiste pour le groupe à renouer avec les bénéfices. Parot a enregistré une perte de 5,1 millions d'euros au titre de l'exercice 2019 (pour 560,2 millions d'euros de chiffre d'affaires). Déficit qui a continué à se creuser au 1er semestre 2020 sous l'effet de la crise sanitaire pour atteindre la barre des 6,4 millions d'euros en juin dernier (sur 166,7 millions de chiffre d'affaires).

C'est dans ce cadre que le groupe a annoncé, ce lundi 16 novembre, une augmentation de capital réservée de 4,5 millions d'euros, qui fait suite à l'octroi d'un prêt important, et fera l'objet d'une assemblée générale extraordinaire d'approbation le 21 décembre prochain.

Un PGE et des soutiens financiers avec contreparties

Le groupe a sollicité un prêt garanti par l'Etat (PGE) d'un montant de 23,9 millions d'euros qu'il a obtenu en septembre dernier. Parot a d'autre part, et dans le même temps, bénéficié du maintien de ses financements court terme et des apports des cautions auprès des constructeurs. Comme précisé par le groupe coté en bourse, Parot n'a pu obtenir le PGE et ces garanties qu'à condition de satisfaire "à l'exigence bancaire" : à savoir renforcer ses fonds propres en impliquant les actionnaires familiaux. Si Alexandre Parot est le PDG de Parot, il est également associé à sa sœur Virginie dans le contrôle du capital du groupe via la holding financière AV Parot.

Cette holding AV Parot détenait avant l'opération 66,33 % des actions du groupe et 80,09 % des droits de vote. Pour satisfaire au protocole d'accord financier, Alexandre et Virginie Parot ont apporté au capital les titres de six sociétés civiles immobilières (SCI) qu'ils contrôlent à parts égales par le biais de deux sociétés : Bel Air (Alexandre) et Godard (Virginie). Ces six SCI, qui ont été auditées, représentent  au final un apport net de 4,5 millions d'euros en fonds propres additionnels, via une augmentation de capital réservée (1).

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Sécuriser les liquidités du groupe

Malgré ce contexte financier tendu, le groupe Parot confirme qu'il a enregistré un rebond significatif de son activité après la fin de ce premier confinement. Ainsi après une chute d'activité de -42,1 % au 1er semestre (sur un an), à 166,7 millions d'euros, le concessionnaire automobile a ensuite amorti ce recul, pour le contenir à -23,2 % au 3e trimestre, à 65 millions d'euros.

A périmètre comparable, c'est-à-dire constant -sans la revente des filiales cédées en 2019-, le chiffre d'affaires consolidé du groupe enregistre une baisse de -34 % au 1er semestre, avant de se redresser positivement au 3e trimestre, de +8,2 %. Une évolution qui semblerait confirmer la réorientation plutôt positive du groupe, après un début d'année 2020 difficile.

La nouvelle séquence de confinement, même si elle est moins drastique qu'en mars, frappe directement et pour la deuxième fois la consommation des ménages, qui reste le plus puissant et le plus réactif des moteurs de la croissance. Ce qui explique que soit touché de plein fouet  la vente de véhicules automobiles, qu'ils soient neufs ou d'occasion.

"Alors que le 3e trimestre marquait de réels signes de reprise qui nous laissaient augurer une tendance plutôt bonne pour le second semestre, l'annonce d'un nouveau confinement laisse planer une incertitude sur l'impact que cela produira. Nous avions abordé la seconde partie de l'année avec prudence, qui reste plus que jamais de mise. Toutes nos concessions sont pleinement opérationnelles, tandis que notre priorité reste la sécurisation des liquidités du groupe. Nous devrions ainsi être en mesure d'annoncer très prochainement un renforcement de nos fonds propres visant à consolider notre situation financière", décrypte ainsi avec un pessimisme contenu Alexandre Parot, PDG du groupe Parot.

Le marché de l'occasion fait la différence

Même si l'ensemble des segments de marché sont touchés par la crise, ce sont bien les ventes de voitures d'occasion qui permettent à Parot de limiter la casse. Au 3e trimestre ces dernières ont ainsi enregistré une hausse de 21 % sur un an "limitant la baisse cumulée sur 9 mois à -19,7% à périmètre comparable, et confirmant ainsi la pertinence de la stratégie du Groupe sur ce segment depuis maintenant quatre ans", relève la direction du groupe.

A périmètre comparable, les ventes de véhicules neufs ont de leur côté enregistré une baisse de 27,3 % sur les neufs premiers mois de l'année, dans un marché des immatriculations qui a reculé de 28,9 %, souligne la direction du groupe Parot.

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Ce segment de marché a lui aussi été sensible à la fin du premier déconfinement, puisqu'au 3e trimestre les ventes n'ont baissé que de 4 %, dans un marché qui de son côté n'a concédé que -3 % au 3e trimestre.

Le chiffre d'affaires du segment de marché véhicules commerciaux enregistre un recul de 22,4 %, à périmètre constant, pendant les neufs premiers mois de l'année, à 90,5 millions d'euros (sur un an). Au 3e trimestre cette activité a perdu 8,7 %. En fin de compte, le groupe Parot souligne que, malgré le second confinement, en cours depuis le 30 octobre, il reste parfaitement opérationnel.

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(1) A l'issue de cette opération, AV Holding ne détiendra plus que 47,79 % du capital du groupe tout en conservant 64,82 % des droits de vote. Mais il faut rajouter à ce tableau les sociétés civiles Bel Air et Godard, qui vont respectivement aligner 13,98 % du capital avec 9,54 % des droits de vote, et 13,97 % des actions pour 9,53 % des droits de vote. La part du flottant (coté en bourse) passe de son côté de 32,76 % du capital et 19,91 % des droits de vote avant l'augmentation de capital, à 23,61 % des titres et 16,11 % des droits de votes.

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