Les tout derniers détails sur la Cité du vin à Bordeaux

A quatre mois de l'ouverture de la Cité du vin à Bordeaux, les porteurs du projet ont fait le point sur l'avancement de ce dossier à 83 M€, structurel pour la filière et pour le tourisme en général puisqu'il devrait accueillir 450.000 visiteurs par an. On en sait notamment plus sur le prix d'entrée et la billetterie.
La Cité du vin sera inaugurée le 31 mai en présence de François Hollande

Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, Sylvie Cazes et Philippe Massol, respectivement présidente et directeur de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, et Bernard Farges, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), ont présenté ce vendredi matin les derniers éléments relatifs à la Cité du vin, gigantesque complexe construit sur la rive gauche de Bordeaux, dont l'inauguration est prévue le 31 mai en présence de François Hollande. Le lieu proposera un parcours permanent de visite, des expositions temporaires, une vue imprenable depuis le belvédère sur la ville et la Garonne, des restaurants... et mettra en valeur l'univers du vin dans son ensemble. 450.000 visiteurs sont attendus chaque année, dont 80 % de visiteurs non locaux.

Le maire de Bordeaux est revenu sur les grandes dates qui ont jalonné l'histoire de ce projet lancé il y a 7 ans et qui ouvrira ses portes au public en juin. L'investissement est colossal, 83 M€ en valeur 2016, réparti ainsi : 38 % pour la ville, 15 % pour l'Europe, 10 % pour Bordeaux Métropole, 7 % pour le CIVB, 6 % pour le Conseil régional, 2 % pour l'Etat, 1 % pour la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux, 1 % pour le Conseil départemental de la Gironde. "Une cinquantaine d'entreprises et vingt corps de métiers sont intervenus sur le chantier", a rappelé Sylvie Cazes.

Forts recrutements à venir

La mécanique de fonctionnement de la Cité a été précisée. La Fondation pour la culture et les civilisations du vin, pilotée par Sylvie Cazes et Philippe Massol, a été chargée d'exploiter et de développer la Cité. Son rôle ne se cantonnera pas à cela puisqu'elle mènera également des actions de mécénat avec notamment des bourses accordées à des chercheurs, artistes... Ce budget mécénat oscillera entre 1 et 1,5 M€ chaque année, soit 10 % du budget global. La Cité accueillera entre autres des événements culturels, dont la programmation sera révélée à la fin du mois de mars. Les ressources de la Fondation proviendront de la boutique de produits dérivés, du loyer perçu auprès des exploitants (restaurants notamment), de l'accueil d'événements, et bien sûr de la billetterie.

Sur ce point, Philippe Massol a donné plusieurs détails :

"Le prix d'entrée pour un adulte, sans réduction, a été fixé à 20 €. Il comprend le parcours permanent avec compagnon de visite, d'une durée d'1h30 à 2h, l'accès au belvédère et une dégustation de vin. Un pass annuel à 48 € permettra de visiter la Cité autant de fois que souhaité dans l'année et ouvrira droit à des réductions dans les restaurants, à la boutique et pour les personnes accompagnantes."

A noter que la billetterie devrait, au moins durant les premiers mois, être horodatée. Autrement dit, la visite devra être réalisée dans un créneau horaire bien défini. Philippe Massol l'explique entre autres par la très forte affluence attendue en juin, mois qui sera le théâtre de l'Euro 2016 de football à Bordeaux et de la manifestation Bordeaux Fête le vin. La Cité peut accueillir au maximum 2.800 visiteurs simultanés, dont 850 sur le parcours permanent. L'entrée ne sera pas payante, de manière à garantir l'accès aux rendez-vous culturels, aux restaurants, au salon de lecture...

Un compagnon inédit

Le fameux "compagnon de visite" est également mieux cerné. Il a été conçu spécifiquement par la société anglaise Tomwelt. Philippe Massol parle même d'une innovation unique au monde avec un casque inédit qui ne touchera pas les oreilles des visiteurs, épousant simplement les tempes et descendant devant le conduit auditif. Les fonctionnalités de ce compagnon dépassent celles d'un banal audioguide. Au gré du parcours, les visiteurs pourront photographier des éléments de la scénographie et accéder ainsi à des contenus multimédias, repérer les thèmes qui les intéressent le plus et, une fois rentrés chez eux, recevoir par mail des détails et de nouvelles informations...

Reste maintenant à engager la course contre la montre pour être prêt en juin. Les clés de la Cité seront livrées à la Fondation le 1er avril. D'ici là, les aménagements intérieurs auront été quasiment terminés. Il restera à parfaire les choses et à lever les réserves éventuelles soulevées lors de la réception du bâtiment. La Fondation va aussi beaucoup recruter. S'appuyant actuellement sur une équipe de trente salariés, elle devrait employer à terme 100 personnes équivalent temps plein et va donc devoir recruter. Une convention a été signée avec la Maison de l'emploi de Bordeaux à cet effet. Il faut ajouter les 50 emplois directs créés par les sous-traitants (sécurité, entretien...) et aux 100 générés par les restaurants et l'office de tourisme. "La Cité doit réinjecter 40 M€ chaque année dans l'économie du territoire", souligne Philippe Massol. L'objectif est clair : pousser grâce à l'équipement les visiteurs de passage à rester à Bordeaux ou dans le vignoble une nuitée de plus.

Une stratégie que voit d'un bon œil Bernard Farges. Le président du CIVB a rappelé que la filière a tardé à se mobiliser pour le projet, listant plusieurs raisons à cela :

"On a entendu que ce projet allait seulement profiter à la ville de Bordeaux, aux gros acteurs du monde du vin, aux vins étrangers. La décision de soutenir le projet a été laborieuse à prendre mais quand elle a été prise, la profession s'est fortement engagée. La Cité a vocation à être un phare et un point de départ vers les vignobles. C'est notamment pourquoi nous rénovons la plateforme œnotouristique Bordeaux Wine trip afin d'irriguer les terroirs de touristes, dans une logique de groupe."

Quant aux restes des suspicions, Bernard Farges les balaient :

"La gamme Bordeaux, ce n'est pas que les gros, ce sont aussi les petits. Et effectivement, la présence de nos vins bordelais sera discrète. La Cité est dédiée à tous les vins, dont les vins étrangers. Cette réaction, on l'avait déjà constatée quand le salon Vinexpo a été créé : « On fait entrer le loup dans la bergerie. » Mais plus on parlera de vin et plus on touchera de consommateurs potentiels, donc de consommateur de bordeaux. Même si les primeurs n'auront lieu que dans quelques semaines, la récolte 2015 suscite une vraie attente, on la sent bien. Pour la Cité du vin, c'est pareil."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 09/02/2016 à 11:46
Signaler
Juppé a tort de soutenir ces firmes productivistes dans lesquels les vins sont au final peu respectés par rapport aux intérêts financiers, c'est l'économie du passé ça, qui pèse lourd de lobbying on le comprend bien, mais quand même faut arrêter de s...

à écrit le 08/02/2016 à 10:04
Signaler
Ils ont poussé le bouchon un peu loin !

à écrit le 06/02/2016 à 15:20
Signaler
La CCIB aurait elle oublié que elle est bel et bien à l origine de ce concept et de ce projet ? Ce serait dommage de laisser les "politiques " se parer des plumes du pao n ! DM

à écrit le 05/02/2016 à 16:39
Signaler
Y trouverons-nous l'information de la quantité de pesticides déversée chaque année dans les vignobles bordelais?

le 29/05/2016 à 12:21
Signaler
Nous sommes un pays qui est jugé " cher " par les touristes Voyageant beaucoup je peux en effet, le constater. Une ENTRÉE à 20E, je trouve cela cher. On voyage rarement seul, 40E pour un couple de touriste voulant visiter la citée, grève un b...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.