La startup basque PureNat lance la production de son textile biomimétique purificateur d'air

La société angloye PureNat lève 1,1 million d'euros pour démarrer la commercialisation de son matériau biomimétique breveté capable de filtrer l'air à l'infini. Ses deux cofondatrices visent des clients industriels dans le bâtiment, l'aéronautique et l'automobile et des premières livraisons dès début 2024.
PureNat lève 1,1 million d'euros pour démarrer la commercialisation de son matériau biomimétique breveté capable de filtrer l'air à l'infini.
PureNat lève 1,1 million d'euros pour démarrer la commercialisation de son matériau biomimétique breveté capable de filtrer l'air à l'infini. (Crédits : Sébastien Minvielle)

Place à la production pour PureNat. Natacha Kinadjian Caplat et Manon Vaillant, cofondatrices de cette start-up d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques) qui annoncent ce jour une levée de 1,1 million d'euros, sont fin prêtes : « Nous avons terminé le calage des paramètres techniques de l'industrialisation de notre matériau breveté avec nos partenaires, la plateforme technique Canoe de Pau, pour la fabrication de granulés, et le centre de recherche Ceti, à Tourcoing, qui conçoit nos fils et nos tissus avec déjà une capacité de mille filtres par jour », indique à La Tribune Marion Vaillant, la directrice générale.

Matériau biomimétique

Si la start-up fondée en 2020 prévoit les premières livraisons de commandes début 2024 « au plus tard », il reste à trouver un lieu de 500 à 1.000 m2 près de leurs bureaux, situés au sein de l'incubateur Arkinova de la Communauté d'agglomération Pays basque (CAPB) à Anglet, pour installer la machine qui permettra de mettre la touche finale à leurs produits.

Mise au point aussi par la jeune société, également incubée par Bordeaux Technowest, cette machine permettra, selon un procédé tenu secret, de révéler le principe actif du matériau biomimétique découvert par Natacha Kinadjian Caplat, aujourd'hui présidente, lors de sa thèse en physico-chimie des matériaux.

« Ce principe actif, qui se régénère, fait que nos filtres seront les premiers à filtrer mais surtout détruire les particules polluantes comme les virus (notamment le Covid-19) et les bactéries. Cela les rend plus performants que les filtres actuels, qui s'encrassent entrainant une hausse de la consommation et des coûts de maintenance, et écoresponsables car ils permettent de limiter les déchets et la consommation d'énergie », détaille Manon Vaillant, elle-même ingénieure en biotechnologies.

La pollution de l'air intérieur tue sept fois plus que les accidents de la route en France et est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme et la quatrième cause de décès dans le monde selon l'OMS.

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Pas de produits grand public

Les tissus filtrants de PureNat, qui par leur nature flexible s'intègrent à tout type d'infrastructure et de procédés industriels existants, pourraient ainsi être utilisés dans des maisons, écoles et bureaux, mais surtout dans les usines pour purifier l'air après des procédés polluants tels que la peinture, la soudure ou encore la fermentation. Le champ des possibles est si vaste que les deux fondatrices ont abandonné l'idée d'aller jusqu'à la commercialisation de purificateurs d'air pour le grand public. « Nous nous focalisons sur le bâtiment, l'automobile et l'aéronautique. Nous étudierons avec chaque client ses besoins spécifiques pour offrir une solution sur-mesure. La levée de fonds nous permettra notamment de continuer à agrandir notre équipe, composée de six personnes aujourd'hui et de dix à la fin de l'année », expose Manon Vaillant, fraichement diplômée coach professionnelle.

« Nous avons délibérément créé PureNat comme une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Je pense que nos convictions, telles que la volonté d'avoir un management transversal, de contribuer à la réindustrialisation de la France ou encore d'offrir les conditions pour un équilibre vie privée-professionnelle, nous permettent d'attirer les talents dont nous avons besoin », affirme-t-elle.

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De nombreuses récompenses

Pour continuer à faire grandir leur société, les deux créatrices, dont l'innovation et le parcours ont en peu de temps été récompensés par la CAPB, le Réseau entreprendre Adour, French Tech Pays basque ou encore récemment le salon Global industrie, peuvent désormais compter sur le soutien de leurs nouveaux actionnaires. Il s'agit du fonds Newfund Nouvelle-Aquitaine Euskal Herria (NAEH), le fonds d'amorçage français présent aux États-Unis et qui a déjà investi dans les sociétés basques Fleeti et Adaxis, du family office bordelais SkalePark, mais aussi des associations Arts & Métiers Business Angels et Adour Business Angels.

Le tour de table, clôturé fin août mais annoncé ce jour, est complété par des fonds publics provenant de la Région Nouvelle-Aquitaine et Bpifrance, qui a décerné le label « deeptech » à PureNat, par ailleurs accompagnée par le CNRS et la Satt Aquitaine Sciences Transfert. « Il nous manque juste des locaux », souligne Manon Vaillant. Croyant en leur bonne étoile, les deux fondatrices ne doutent pas de les trouver rapidement, malgré la crise de l'immobilier basque qui touche aussi les locaux commerciaux.

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