Cessions, levées de fonds : DealCockpit, cette discrète fintech qui numérise les data rooms

Positionnée sur un marché de niche, l'entreprise bordelaise DealCockpit propose une data room numérique et sécurisée pour les opérations clef de la vie d'une entreprise : cession, fusion-acquisition, levée de fonds, etc. Dirigée par Fiona Fauvel, elle affiche une croissance annuelle de +20 % et revendique un fonctionnement très décentralisé.
Fiona Fauvel, co-fondatrice et CEO de la fintech Deal Cockpit, ici à Bordeaux, est installée à la frontière de la Gironde et de la Dordogne, au milieu des vignes.
Fiona Fauvel, co-fondatrice et CEO de la fintech Deal Cockpit, ici à Bordeaux, est installée à la frontière de la Gironde et de la Dordogne, au milieu des vignes. (Crédits : Agence APPA)

"On n'a pas attendu le Covid pour s'intéresser au télétravail à la campagne mais, après dix ans passés à Paris, la pandémie a été pour moi une forme de révélateur du fait d'être une société numérique qui peut être opérée de partout !". Bien loin de la capitale, et à distance raisonnable de Bordeaux, c'est en effet depuis Vélines, discret village de Dordogne d'un millier d'habitants à la frontière de la Gironde, qu'elle pilote désormais Dealcockpit. La petite dizaine de salariés étant installée ailleurs en France et à l'étranger. Ni agricultrice, ni viticultrice, Fiona Fauvel propose une plateforme en Saas (plateforme logicielle sur abonnement) permettant de sécuriser les données sensibles nécessaires aux opérations de fusion, d'acquisition et de cession d'entreprises mais aussi aux procédures collectives au tribunal de commerce et aux levées de fonds.

"Dès qu'il y a un sujet de ce type qui nécessite le partage d'informations stratégiques de l'entreprise auprès de potentiels investisseurs, repreneurs et conseils, nous proposons une data room numérique et sécurisée", détaille la cofondatrice. "Ce sont des périodes assez critiques et stressantes pour les entrepreneurs donc l'idée est de structurer, fluidifier et simplifier tout ce processus en accordant beaucoup d'importance à l'expérience utilisateur et au service client, très réactif."

Un code 100 % propriétaire

Depuis sa création à Paris en 2021 par Laurent Chrétien, au profil d'informaticien, et Fiona Fauvel, passée par le monde de la banque d'affaires, DealCockpit revendique 20.000 utilisateurs. Positionnée au croisement de la fintech et de la legal tech, cette entreprise qui a déjà dix ans ne se voit pas comme une startup :

"Nous sommes 100 % propriétaire du code de notre plateforme qui est développée en interne. Nous construisons une croissance organique et rentable, sans levée de fonds ni investisseurs externes. On a plus un profil de chameau que de licorne mais, pour nos clients, c'est aussi une garantie de sécurité, de souveraineté et de neutralité que de nous savoir 100 % indépendant", sourit Fiona Fauvel, qui ne laisse filtrer aucun détail sur son chiffre d'affaires si ce n'est une croissance annuelle de l'ordre de +20 %.

La facturation ne se fait pas en fonction de la capacité de stockage mais de la taille d'entreprise et de la durée de la prestation à l'issue de laquelle toutes les données sont détruites.

Elargir les horizons d'une reprise

Et le marché potentiel est encore conséquent, même en restant à l'échelle française avec 60.000 cessions par an et un nombre croissant de levées de fonds. D'autant que les concurrents tricolores indépendants ne se bousculent pas nécessairement. "Industrie, automobile, biotechnologie, médicament, mode, clubs de football, propriétés viticoles... nous opérons dans des secteurs très variés et peu importe la taille de l'entreprise. Cela peut concerner une startup de deux associés comme un fleuron de l'industrie française", précise la dirigeante, dont la solution est notamment utilisée pour le cas des Fonderies du Poitou. "L'avantage d'une solution numérique accessible à distance est de démultiplier les possibilités de reprise et de rapprochement bien au-delà de la zone géographique traditionnelle. C'est particulièrement vrai pour les petites entreprises ou les secteurs de niche. DealCockpit, qui est intégralement en anglais, permet d'aller chercher l'international", souligne Fiona Fauvel.

Et si cette TPE de moins de dix salariés n'a pas demandé la certification de l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), sa dirigeante assure que ses résultats parlent pour elle : "On améliore la solution en permanence ce qui complique l'obtention de certification mais on a été souvent scruté et benchmarké par les plus grandes banques d'affaires et les résultats nous sont favorables", promet-elle. Prochaine étape pour DealCockpit : stocker les données en France alors qu'elles sont actuellement hébergées en Europe. Et les marchés des appels d'offres, signatures de contrats sensibles ou partages de plans pourraient aussi être abordés à l'avenir par l'entreprise.

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