Le groupe landais Europlasma, à Morcenx (Landes), coté en bourse, spécialiste des technologies de dépollution utilisant la torche à plasma, vient d'annoncer le succès de sa campagne de tests de dépollution menés sur les déchets d'aluminium. Une première mondiale qui a été obtenue par le service recherche et développement d'Europlasma Environmental Technologies (EET), sa filiale implantée à Laixi, au nord-est de la Chine, en collaboration avec l'Université shanghaienne Hanghzou Dianzi. Pour parvenir à rendre ces dangereux déchets de métal inoffensifs et réutilisables, EET avait auparavant construit un four pilote équipé d'une torche à plasma.
Quatrième état de la matière (liquide, solide, gazeux, plasma) ce dernier se manifeste, lors de l'usage de la torche, par l'atteinte de très hautes températures qui ont un effet en général déterminant sur la structure moléculaire des objets qui y sont exposés. Ce qui est le cas des déchets d'amiante traités à Morcenx par Inertam, filiale du groupe seule au monde à être spécialisée dans la neutralisation définitive de cette matière ultratoxique, également rendue inoffensive et réutilisable notamment dans les travaux publics pour la construction de route.
Des déchets en remplacement de matières vierges
"Les tests réalisés en partenariat avec l'Université Hangzhou Dianzi ont permis de prouver à l'échelle préindustrielle la pertinence de ce nouveau procédé permettant de supprimer les éléments dangereux (nitrures, composés chlorés et fluorés) desdits déchets pour en récupérer une alumine d'une pureté supérieure à 70 %.
En d'autres termes, ce matériau issu du recyclage des crasses d'aluminium, pourra être utilisé en substitution totale ou partielle de matières premières vierges, notamment dans des matériaux réfractaires ou comme additif dans de nombreuses applications", expose la direction du groupe, dont Jérôme Garnache-Creuillot est le PDG.
Les perspectives sont jugées d'autant plus prometteuses par Europlasma, que les déchets d'aluminium sont présents en très grandes quantités et qu'ils deviennent très dangereux en présence d'eau. Et que le recyclage de ce métal (très abondant dans l'écorce terrestre) réduira de son côté les besoins d'extraction, activité qui produit elle aussi son cortège de nuisances, avec les boues rouges.
Bientôt une usine en Chine pour traiter 300.000 tonnes par an ?
"C'est un succès majeur pour Europlasma et ses solutions de traitement des déchets dangereux par des applications de la torche plasma. Ces résultats sont le fruit de près de deux années de recherche et de développement avec les scientifiques de l'Université d'Hangzhou. Malgré un contexte sanitaire compliqué, le planning a été respecté et les résultats escomptés sont au rendez-vous. Ils démontrent la pertinence de la démarche initiée en 2019 et s'inscrivent dans la stratégie du groupe de développer une filière globale du recyclage des déchets d'aluminium", rembobine Pascal Gilbert, directeur général de la filiale EET.
Europlasma confirme que le succès de ces tests ouvre la voie à un industriel de Jiangxi qui avait déjà fait connaitre son intérêt pour construire une usine de traitement de 30.000 tonnes de déchets d'aluminium par an, avant de passer rapidement à 150.000 puis 300.000 tonnes annuelles. L'industrie chinoise génère chaque année près de deux millions de tonnes de scories d'aluminium et porterait des stocks de déchets représentant plusieurs dizaines de millions de tonnes.
Dans ce cadre, le groupe landais interviendra comme fournisseur de technologie et maître d'œuvre de la construction du cœur du procédé. Intervention qui pourrait éventuellement aller jusqu'à l'exploitation de l'usine. Europlasma ouvre ainsi un nouveau chapitre de son développement en Chine qui devrait également renforcer ses positions sur le marché européen.
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