Europlasma : Inertam s'est redressé en 2021 et fait face à la hausse du coût de l'électricité

Moteur encore principal de l'activité du groupe Europlasma, Inertam, la filiale spécialisée dans la neutralisation définitive des déchets d'amiante, témoigne de la réussite de sa relance. Gourmande en énergie, comme toutes les technologies de dépollution utilisant la torche à plasma, qui a besoin d'électricité, Inertam fait face à l'envolée de ses coûts de revient.
Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d'Europlasma
Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d'Europlasma (Crédits : Europlasma)

Les très bons résultats que vient de publier Inertam sont un nouveau signal de la réussite du redécollage du groupe Europlasma, à Morcenx (Landes), dont la direction administrative se trouve à Pessac (Bordeaux Métropole). Avec Inertam, le groupe Europlasma, spécialiste des technologies de dépollution utilisant la torche à plasma et dont le PDG est Jérôme Garnache-Creuillot, dispose d'un savoir-faire unique au monde : la neutralisation définitive des déchets d'amiante. La filiale Inertam est depuis la création d'Europlasma en 1992 le principal moteur de croissance du groupe, dont elle représentait encore plus de 90 % du chiffre d'affaires avant la crise de 2018-2019.

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La relance de cette filiale a donc été la première priorité des repreneurs du groupe, officiellement aux commandes depuis le 28 mai 2019, parmi lesquels le financier de cette opération de sauvetage de la dernière chance, Pierre Vannineuse, à la tête du fonds d'investissement britannique Alpha Blue Ocean (ABO), qui s'intéresse à Europlasma depuis l'époque où il était étudiant, comme il l'a eu l'occasion de le préciser à La Tribune. C'est ainsi que les repreneurs ont investi près de cinq millions d'euros en 2020 pour reconstruire Inertam, un outil industriel sans équivalent au monde.

Le chiffre d'affaires d'Inertam a quasiment doublé

Grâce aux torches à plasma, un des quatre états de la matière (solide, liquide, gazeux, plasma) obtenu en l'occurrence grâce à de très hautes températures, les déchets d'amiante sont vitrifiés, neutralisés de façon définitive, et peuvent être recyclés (puisqu'ils sont devenus inoffensifs) dans les travaux publics, en particulier la construction de routes. La comparaison entre 2020, où Inertam a recommencé à fonctionner, et 2021 est frappante puisque le chiffre d'affaires est passé entre les deux exercices de 3,8 millions d'euros à 7,6 millions d'euros. Mais les comparaisons ne s'arrêtent pas là. Inertam est un outil industriel complexe, qui demande un suivi régulier et encore de nombreux ajustements. D'où l'importance de sa production.

Europlasma Inertam cailloux

Déchets d'amiante neutralisés en attente de recyclage (Agence Appa)

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"Grâce aux deux phases d'optimisation et d'amélioration effectuées durant l'hiver et l'été 2021, les cadences de production sur le 4e trimestre 2021 ont atteint un niveau élevé. Le volume moyen journalier s'élève à 23 tonnes contre 18 tonnes au moment de l'arrêt en 2019. L'objectif de production fixé à 4.700 tonnes en 2021 a par conséquent été dépassé" éclaire la direction, qui confirme que l'objectif est désormais d'atteindre une production de 5.100 tonnes en 2022.

Des stocks de déchets d'amiante ramenés de 9.200 à 3.400 tonnes

L'évolution de cette production a un impact direct sur le niveau des stocks de déchets d'amiante, qui tient lieu d'indicateur. C'est ainsi qu'Europlasma souligne que "le stock historique" de déchets d'amiante a fortement diminué pour se replier à 3.400 tonnes au 31 décembre 2021, alors qu'il était encore calé à 9.200 tonnes au redémarrage de l'usine, à l'été 2020. La direction précise aussi que (grâce à Inertam) en seulement dix-huit mois "le groupe a réduit son passif de 9 millions d'euros", sachant qu'aucune publication comptable règlementaire concernant l'exercice 2021 n'a encore été rendue publique.

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Le contexte est malgré tout devenu d'autant plus complexe, que le groupe landais a besoin de beaucoup d'électricité pour atteindre l'état plasma et que les prix de l'énergie flambent. Comme les fours qui servent à vitrifier les déchets d'amiante doivent obligatoirement être arrêtés au moins une fois dans l'année, en particulier pour changer les briques réfractaires, la direction a décidé d'en profiter.

Hausse du coût de l'énergie : Inertam s'adapte

"La flambée récente du prix de l'énergie impacte sensiblement le coût de traitement à la tonne dont la tarification des déchets historiques ne tient pas compte. Ainsi, afin de profiter des meilleurs tarifs en matière d'énergie, Inertam anticipe les arrêts de maintenance programmée et d'amélioration continue du procédé. Toutes choses égales par ailleurs, ce changement d'agenda permet une économie de 700.000 euros en concentrant l'activité en dehors de la période hivernale", détaille ainsi le groupe.

La cotation du titre Europlasma est par ailleurs suspendue sur le marché boursier à la demande du groupe landais le vendredi 7 janvier, dans l'attente d'une communication officielle.

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