D'ordinaire, il était d'usage d'inaugurer les enjambements fluviaux en les parcourant à pied. Comme ce fut le cas pour le pont d'Aquitaine dans les années 1960 ou le pont Chaban-Delmas en 2013. Mais avec le vélo, nouveau totem des mobilités métropolitaines, la coutume trébuche. Ce 3 juillet au matin, les maires de Bègles et Bordeaux, la présidente de Bordeaux Métropole et le président de l'association Vélo Cité ont ensemble arpenté le nouveau pont Simone Veil à coup de pédales.
De gauche à droite, Ludovic Fouché, Pierre Hurmic, Christine Bost et Clément Rossignol-Puech ce 3 juillet. (crédits : Agence APPA)
Jusqu'à samedi au moins, piétons et cyclistes ne joueront pas des coudes puisque l'ouvrage leur est réservé. Sur les 44 mètres de largeur, la moitié leur sera ensuite pleinement consacrée. L'autre moitié accueille quatre voies de circulation automobile et deux voies pour les transports en commun. De quoi drainer des flux importants au sud de l'agglomération, entre la rocade et le centre-ville, en reliant les boulevards bordelais à la rive droite comme le pont Chaban-Delmas l'avait accompli au nord.
17 ans d'attente
Entre l'Arena de la rive gauche et l'immobilier vertical d'Euratlantique rive droite, l'ouvrage ancre la poussée urbanistique du sud de la métropole. « Ce pont offre à la fois une modalité de passage entre les deux rives mais également une fluidité extrêmement douce dans le paysage, commente Christine Bost, la présidente de Bordeaux Métropole. C'est un nouvel espace public que l'on offre aux habitants de la métropole puisqu'on va pouvoir imaginer une programmation d'événements culturels et sportifs sur le tablier. Ce sera un nouveau lieu de vie. » Reste encore aux usagers à se l'approprier et à y percevoir un intérêt au-delà de la mobilité, comme l'a imaginé le cabinet d'architecture OMA.
La fréquentation attendue est estimée à 30.000 véhicules par jour. (crédits : Agence APPA)
Ce sixième franchissement de la Garonne sur l'agglomération était en tout cas attendu de longue date. Décidés en 2007, les travaux ont seulement débuté dix ans plus tard avant d'être interrompus en 2018 à cause d'un conflit entre l'entreprise Fayat et la Métropole. Le géant du BTP estimait que la technique sélectionnée pour construire les piles du pont n'était pas assez robuste pour résister aux courants de la Garonne. Ce qui l'a conduit à demander une rallonge de 18 millions d'euros. Coincées malgré une médiation, les deux parties avaient rompu avant que Bouygues et Profond ne reprennent à leur compte le chantier en 2021. Au final, le coût de l'ouvrage aura explosé pour atteindre 151 millions d'euros, contre 70 estimés initialement.
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