Port de Bordeaux : les chargeurs saluent la nouvelle dynamique

La remontée du nombre d'escales au port de Bordeaux rassure les chargeurs de l'Union maritime et portuaire de Bordeaux même si le trafic est encore un peu faible. La qualification de Bordeaux pour accueillir en 2024 les Assises de l'économie de la mer va dans le bon sens. Invitée de marque lors de l'assemblée générale de l'UMPB, Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre, directrice ajointe du Cluster maritime français, s'est de son côté penchée sur l'avenir des femmes dans ce secteur d'activité.
La hausse du nombre d'escales rassure les chargeurs.
La hausse du nombre d'escales rassure les chargeurs. (Crédits : Agence Appa)

Co-président, avec Ahmed Abzizi, de l'Union maritime et portuaire de Bordeaux (UMPB), qui représente les chargeurs et dont Maud Guillerme est la secrétaire générale, Guillaume Bouquant est revenu sur les faits marquants de la vie portuaire au cours des derniers mois à l'issue de l'assemblée générale de l'organisation du 6 juillet dernier.

« Nous avons enregistré une augmentation significative du nombre des escales même si le trafic n'est pas encore au niveau. C'est un point extrêmement positif par rapport à il y a deux ou trois ans. Nous sommes sur une bonne dynamique malgré la guerre en Ukraine. L'activité bénéficie de la solidarité de tous les acteurs de la plateforme portuaire  bordelaise autour du plan stratégique développé par la direction du port. Nous chassons en meute », a observé en substance et avec satisfaction Guillaume Bouquant.

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Le coprésident de l'UMPB s'est félicité de la réalisation au Verdon du deuxième plus gros débarquement de voitures réalisé début juillet par le Neptune, et s'est dit optimiste pour 2023. Parce que beaucoup de projets sont en cours d'étude pour relancer le trafic de marchandises, a-t-il évoqué.

Les Assises de l'économie de la mer à Bordeaux

Si Guillaume Bouquant ne s'est pas étendu sur le sujet, le groupe CMA CGM (par ailleurs, nouveau propriétaire de La Tribune) a ouvert à Bassens une deuxième escale hebdomadaire de transport de conteneurs (PGCS Services). Nouvelle escale qui a été concrètement lancée début juin avec la venue au terminal portuaire du porte-conteneurs Vohburg. Depuis l'arrêt catastrophique en 2018 de l'escale au port de Bordeaux de la compagnie MSC, qui a entrainé la perte d'un trafic représentant près de 14.000 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP), CMA CGM est le dernier grand opérateur à escaler à Bordeaux.

L'organisation à Bordeaux en 2024 des Assises de l'économie de la mer, manifestation nationale qui se tient cette année à Nantes, est une nouvelle d'autant plus bonne que le port de la Lune ne l'a encore jamais accueillie. Une annonce que les membres et invités de l'UMPB, qui s'étaient réunis dans les locaux de l'Automobile club du Sud-Ouest (Acso), ont apprécié à sa juste valeur.

Le Cluster maritime français (CMF) bien présent

Cette assemblée générale a aussi été l'occasion pour les chargeurs du port d'aborder un thème toujours d'une brûlante actualité : la place et l'avenir des femmes dans le secteur maritime. Sans sombrer dans une caricature tendance capitaine Haddock ou mataf  alcoolique et tatoué errant sur les quais, le monde de la marine est traditionnellement peu associé à l'univers féminin. Une réalité dont est venue témoigner l'invitée de marque de cette soirée, Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre, directrice adjointe du Cluster maritime français (CMF), présidé par Frédéric Moncany de Saint-Aignan, qui regroupe « tous les acteurs de l'écosystème maritime, de l'industrie aux services et activités maritimes de toute nature » soit près de 500 entités, parmi lesquelles la Marine nationale mais aussi l'Union maritime et portuaire.

Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre est également présidente de Wista (Women's international shipping & trading association/pour Association internationale des femmes de la marine et du commerce) France. Interrogée par Maud Guillerme, également membre de Wista France, Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre a tout d'abord rappelé que le CMF fédère de très nombreuses structures.

« Une dizaine d'entités bordelaises sont membres du Cluster maritime français » a-t-elle rappelé, citant en particulier le groupe de courtage en assurance Filhet-Allard, qui a commencé, avec Filhet, en assurant des navires marchands.

Lutter contre les violences sexistes

« Quand je suis arrivé au cluster on ne parlait pas de mixité. J'étais la seule femme et c'est là que l'on m'a proposé de rejoindre Wista, ce qui m'a fait plaisir. Je ne suis pas issue du monde maritime et j'ai créé un observatoire pour mieux connaitre la place des femmes dans cette activité », a retracé la directrice adjointe du CMF, qui s'est notamment aperçu avec ce travail que les femmes ne représentaient que 10 % de l'effectif navigant.

Sans compter des problèmes de sexisme récurrents. Un sujet que Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre a fait remonter à l'échelle du CMF avec la création d'un comité d'experts en gestion des ressources humaines qui, avec le lancement d'un plan mixité, va développer un projet de lutte contre les violences sexistes en particulier au sein des personnels navigants. La présidente de Wista France a encouragé les femmes en responsabilité à rejoindre son association, tout en focalisant une grande partie de son attention sur les femmes dans la marine.

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