Le Grand port maritime de Bordeaux passe au vert pour emprunter 5 millions d'euros

Le Grand port maritime de Bordeaux a contracté un prêt à impact d'un montant de 5 millions d'euros auprès d'Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels. Il s'agit d'un prêt à taux bonifié qui doit conduire le port à développer des démarches sociale et environnementale plus vertueuses. La réorientation de ces pratiques sera évaluée par un cabinet indépendant.
La bataille pour relancer au maximum l'activité de l'avant-port de Bassens est lancée, et elle sera verte.
La bataille pour relancer au maximum l'activité de l'avant-port de Bassens est lancée, et elle sera verte. (Crédits : Thomas Sanson / Ville de Bordeaux)

Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) met les bouchées doubles pour remettre au meilleur niveau ses installations, en particulier dans la plus importante de ses plateformes portuaires, celle de Bassens, pour espérer récupérer plus de trafic. C'est ainsi que le nouveau directeur général du port, Jean-Frédéric Laurent, a débloqué un investissement de 9 millions d'euros pour mener cet objectif à bien.

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Investissement dans lequel le GPMB, dont Philippe Dorthe est le président du conseil de surveillance, a pris la décision d'injecter un prêt à impact d'un montant de 5 millions d'euros, qui a été contracté auprès d'Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels. Il ne s'agit pas d'un nouveau type de prêt dopé aux stéroïdes avec un taux d'intérêt variable vendu à zéro pourcent mais adossé à un actif ultra spéculatif, comme pourrait l'être le shilling tanzanien, susceptible de grimper en flèche pour plomber en quelques heures l'emprunt d'un taux d'intérêt à 30 %.

Un prêt à taux plein qui se peut se bonifier de 20 %

"Le risque est encadré, le client connaît son taux d'intérêt maximum et peut le réduire de 20 % avec la mise en place de la démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises -Ndlr). C'est la carotte, et la récompense c'est l'avancement de la transition énergétique que l'on constate à la fin de l'opération", rassure Cyril Cury, directeur adjoint institutionnels Nouvelle-Aquitaine d'Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels.

Le prêt à impact, qui doit inciter les entreprises à s'engager dans la RSE monte en puissance en France depuis quelques années et se situe aux antipodes de cette finance aveugle à l'origine de la crise des subprimes (crédits hypothécaires) amorcée dès 2007 aux Etats-Unis, avant de frapper le monde entier.

L'offre d'Arkéa est arrivée au bon moment pour le port

"Nous finançons un projet à près de 12 millions d'euros, avec la rénovation de l'ensemble de notre parc à conteneurs de Bassens. Arkéa nous a fait une excellente offre, très compétitive sur le plan financier, avec en plus une implication RSE, dans une dimension sociétale et environnementale. Cette proposition est arrivée au bon moment puisque nous étions en train de définir notre projet de développement pour les cinq années avenir.

Et ce prêt à impact apporte une réponse à comment devenir décarboné tout en s'inscrivant dans une démarche sociétale englobant environnement, gouvernance, égalité des chances. Parce que ce prêt est bonifié dans la mesure où nous atteignons les objectifs RSE fixés à l'avance, et que la qualité de cette progression est auditée par un organisme indépendant", déroule Renaud Picard, directeur administratif et financier du GPMB.

La mise en avant des performances extra-financières

L'atteinte des objectifs fixés est annuellement vérifiée par un cabinet indépendant de la banque, mais dans ce cadre l'emprunteur est également accompagné dans sa démarche.

"Ce prêt PACT a été lancé en début d'année. Il s'adresse aux entreprises et aux institutionnels, comme le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), qui sera le premier en Nouvelle-Aquitaine. Le taux de ce prêt se bonifie avec la performance extra financière de l'entreprise du client. Il faut l'accompagner dans le temps. La RSE est au cœur de notre raison d'être. Alors comment injecter ça dans nos finances ? D'où le développement de cette offre : il ne s'agit pas de « green washing », c'est un dispositif qui se déploie sur plusieurs années, qui couple incitation financière et accompagnement stratégique", explique de son côté Cyril Cury.

Plus d'engagement dans le social et moins de pollution

Comme le précise le directeur administratif et financier, l'investissement que vient de lancer le GPMB est d'abord ciblé sur l'augmentation de capacité conteneurs de l'avant-port de Bassens.

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Mais, dans le cadre de cet investissement à impact, c'est un bilan global de l'ensemble du port -sur le plan extra-financier- qui va être réalisé.

"Ce type d'engagement existait auparavant pour les très grandes entreprises, avec des prêts allant de 100 à 500 millions d'euros. Il devient aujourd'hui accessible à partir de 3 millions d'euros. Cette évolution correspond à une attente de la société civile, tout le monde doit prendre en compte ces critères extra financiers", recadre Cyril Cury.

Pour progresser vers plus de responsabilité sociale et moins de carbone, le GPMB va devoir respecter un ensemble de 40 critères. Et c'est bien dans cette recherche de valeur ajoutée, au-delà du seul aspect économique, que s'est lancé le Grand port maritime de Bordeaux depuis le début de l'année, confirme Renaud Picard, avec la décarbonisation au centre des préoccupations.

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