Cet hôtel bordelais s'offre un simulateur de vol pour la reprise

A Bordeaux, l'hôtel Mercure Château Chartrons se donne des ailes. Le 21 mai dernier, l’établissement de luxe bordelais a inauguré un simulateur de vol, installé par AviaSim, entreprise française de simulation aéronautique. De quoi renforcer l’attractivité de l’hôtel, qui tourne au ralenti à cause de la pandémie.
Le simulateur de vol installé par Aviasim au sein de l'hôtel bordelais Mercure Château Chartrons avec Gilles Vallade, à gauche, et Benjamin Reverdy, à droite.
Le simulateur de vol installé par Aviasim au sein de l'hôtel bordelais Mercure Château Chartrons avec Gilles Vallade, à gauche, et Benjamin Reverdy, à droite. (Crédits : EC / La Tribune)

Au détour d'une salle obscure entre le restaurant et la réception de l'hôtel Mercure au Chartrons, le cockpit d'un avion A-320 se tient fonctionnel pour qui voudrait essayer de décoller virtuellement à deux milles pieds d'altitude. L'idée originale d'installer un simulateur de vol au sein d'un hôtel est venue conjointement d'AviaSim et de l'hôtel Mercure, qui souhaitaient tous deux diversifier leur offre et leur clientèle. Le projet s'est alors mis en place en restant fidèle à la devise du groupe Mercure, "Ouvrez-vous au monde". Quoi de mieux que d'offrir au client l'opportunité de voler au-dessus du Mont-Blanc ou de faire un Paris-Milan, tout ça aux côtés de pilotes professionnels ?

D'un coût de 150.000 euros, le simulateur propose différents tarifs et circuits au public avec des packs "hôtel + vol", et s'adresse aussi bien aux amateurs d'aviation qu'aux plus stressés en avion, en passant par les groupes d'entreprises qui veulent renforcer leur cohésion. Les premiers objectifs sont de réunir entre 1.000 et 2.000 clients d'ici la fin de l'année.

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Une première en France

Installer un simulateur de vol dans un hôtel, c'est une première pour AviaSim, qui s'externalise en dehors de ses centres. Avec déjà douze agences en France, Thomas Gasser, fondateur et directeur d'AviaSim, cherchait de nouveaux lieux pour étendre son activité, et l'hôtellerie semblait être un secteur attrayant. Visant un chiffre d'affaire de 200.000 euros sur ce projet, le simulateur est parti pour rester plusieurs années.

Pour Gilles Vallade, responsable du centre AviaSim Toulouse, il n'y a pas de doutes : "ça ne peut que marcher", et assure qu'il s'agit d'une expérience qualitative avec des tarifs et des offres qui concernent un large public. L'entreprise attend beaucoup de cette première expérience à Bordeaux, et a déjà signé un second partenariat avec un autre hôtel Mercure en région parisienne.

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Deux millions d'euros investis par l'hôtel Mercure

Du côté de l'hôtel Mercure, ce nouveau dispositif permettrait de se différencier des autres hôtels de la région. "A Bordeaux, tous les hôtels sont beaux, mais tous n'ont pas un simulateur de vol !", plaisante le directeur Benjamin Reverdy. Permettant de dégager une dizaine de milliers d'euros de bénéfice, l'objectif du projet est également de reconquérir une clientèle plus locale cet été : à cause des restrictions d'entrées sur le territoire français, le Mercure doit abandonner une bonne partie de sa clientèle habituelle, composée à plus de 50 % d'étrangers.

Comme le simulateur, d'autres investissements ont été réalisés. Depuis le premier confinement en mars 2020, l'hôtel a perdu plus de 75 % de son chiffre d'affaires, et n'a ouvert au total que 7 mois sur une période de 14 mois. La franchise a alors profité de ce temps de pause pour faire des travaux d'intérieur : deux millions d'euros ont été investis dans un nouveau réseau internet et une véranda dans la salle de restaurant. De plus, 150 chambres sur 215 ont été refaites, et des espaces dédiées aux entreprises ont également été créés.

Une reprise progressive mais pas crescendo

Benjamin Reverdy, qui est également président du Club des entreprises de Bordeaux, se montre optimiste quant à la période estivale à venir. "Je ne sens pas une crise économique, je sens qu'il y a un grand besoin de se retrouver, de se reconnecter ensemble", assure-t-il. Si ce dernier se montre confiant, il avoue toutefois que la reprise ne se fera pas dans "l'euphorie", mais plutôt progressivement. En effet, l'hôtel se fixe un objectif de 50 % de taux d'occupation cet été, ce qui est bien en retrait par rapport aux 65 % de taux d'occupation en 2019. Il faudra attendre selon le directeur 2023 voire 2024 pour retrouver des taux de fréquentation du même niveau que ceux de la période pré-Covid.

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