Marquages au sol, affiches informant la jauge de clients maximale dans l'enseigne, dispositif de QR code redirigeant vers les menus et sites internet : c'est ce que l'on trouve dans les 2.000 kits de redémarrage distribués aux commerçants et restaurateurs bordelais lundi 17 mai par la CCI Bordeaux-Gironde, en partenariat avec l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie (Umih). La chambre de commerce, qui avait déjà mis en œuvre un tel dispositif lors du premier dé-confinement en mai 2020, s'est appuyée sur les présidents d'association de commerçants et restaurateurs.
Une reprise très attendue...
La CCI Bordeaux Gironde a distribué ces premiers kits à Bordeaux et allongera son stock au fur et à mesure pour les communes et territoires de la métropole. Selon Patrick Seguin, président de la CCI, "c'est un signe d'espoir que l'on envoie aux restaurateurs et commerçants, mais aussi un message qui dit que le combat n'est pas encore fini." En effet, l'engouement que va provoquer la réouverture des lieux de rencontre va exiger un renforcement du respect des gestes barrières, d'où l'utilité de ces kits.
Pendant ce temps, les terrasses et devantures de boutiques étaient animées ces derniers jours dans Bordeaux : nettoyage des tables et chaises, délimitation des terrasses élargies, coups de peinture sur les devantures... Dans l'effervescence de la préparation de la réouverture ce 19 mai, la majorité des commerçants et restaurateurs sont confiants : ils sont 67 % des cafés et restaurants et 64 % des commerces à se montrer optimistes pour cette reprise, selon une étude menée par la CCI. D'autant plus qu'une part non négligeable de ces patrons indépendants a choisi de réaliser des investissements pour leur enseigne (53% chez les restaurateurs et cafés qui vont rouvrir), comme une refonte numérique ou des travaux d'intérieur, et attendent avec impatience de rentabiliser ces dépenses.
... mais pas forcément rentable
Mais la réouverture des commerces et restaurants ne va pas résoudre par magie les difficultés que vivent ces petites entreprises depuis le début de la crise. Seuls les restaurants qui possèdent une terrasse pourront rouvrir, et ouvriront à perte pour la plupart faute de capacité d'accueil suffisante pour couvrir les dépenses. Anthony Ladagnous, patron du bistrot Noailles et de la Villa Tourny, à Bordeaux centre, confie ainsi à La Tribune : "On ne sera pas rentable pendant les premiers jours, mais c'est mieux d'ouvrir que de rester fermé !".
A cela s'ajoute l'incertitude de l'évolution de la situation sanitaire et les problèmes de main d'œuvre : parmi les enseignes qui souhaitent recruter, ils sont 79 % chez les cafés et restaurants et 75 % chez les commerçants rencontrent des difficultés pour trouver des employés. Pendant les quasi sept mois de confinement, une part significative des salariés du secteur ont effet opté pour une reconversion professionnelle vers d'autres secteurs. Cette première étape ce mercredi 19 mai s'annonce donc certes comme un soulagement, mais ne sera pour autant pas la date salvatrice des restaurants et commerces indépendants.
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