IA : Klark lève des fonds et entre dans la course pour optimiser la relation client

La startup Klark basée à Bordeaux annonce lever 1,7 million d'euros ce 21 mars pour développer une intelligence artificielle dédiée à la relation client en ligne. Les trois cofondateurs, des anciens du e-commerce, entendent mener la course sur un segment soumis aux géants de l'IA et aux règlements européens.
Maxime Giraudeau
James Rebours, cofondateur de Klark, l'IA dédiée à la relation client.
James Rebours, cofondateur de Klark, l'IA dédiée à la relation client. (Crédits : MG / La Tribune)

Lever des fonds dans l'intelligence artificielle, trop facile ? Derrière les levées à plusieurs centaines de millions d'euros (ou de dollars) des Mistral AI ou Aleph Alpha, une myriade de startups s'engouffrent dans de nouveaux segments de marché porteurs. Malgré cette concurrence, les fondateurs de la toute jeune société Klark à Bordeaux sont persuadés que leur tour de table leur apportera un avantage majeur.

« C'est un marché qui va être bouleversé et qui va devenir très très concurrentiel. Des acteurs cherchaient à investir sur le sujet de la relation client et avaient déjà rencontré beaucoup de sociétés avant nous », fait valoir James Rebours. À la fin c'est bien Klark, la société cofondée par ce trentenaire, qui s'est imposée. La startup annonce ce jour une levée de fonds de 1,7 million d'euros auprès des fonds Kima Ventures, Super Capital et Source Ventures ainsi que des business angels et figures expérimentées de la tech et du e-commerce (Thibaud Hug de Larauze, fondateur de Back Market ; Thomas France, le cofondateur de Ledger ; Laurent Delaporte, ex-CEO de Qapa ; Emmanuel Grenier, ex-PDG de Cdiscount).

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Avec ce tour bouclé quelques mois seulement après sa création, la jeune entreprise de dix salariés entend développer une plateforme complète de relation client s'appuyant sur l'intelligence artificielle. « A l'heure de l'avènement de l'IA générative, on a la capacité de révolutionner la façon dont les entreprises vont interagir avec les clients. On ne remplace pas l'agent physique mais on lui permet de se concentrer sur la résolution du problème plutôt que sur la rédaction du message », explique James Rebours.

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L'IA générative de Klark est capable de produire des messages personnalisés dans le cadre d'une relation client. (crédit : Klark) Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Cet entrepreneur est un ancien de Cdiscount où il a piloté pendant cinq ans la montée en puissance de la filiale logistique de la marque de e-commerce. Le trio fondateur est composé de Nicolas Pellissier, ancien directeur de la relation client chez Back Market. Et de Yoann Chambrun, ancien CTO de Ownest. Trois représentants de la Génération IA comme ils l'appellent, installés dans les locaux de Back Market, au nord de Bordeaux.

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Un secteur frénétique et sous le feu des réglementations

Pour l'heure, Klark propose un logiciel bâti sur une IA développée en propre mais aussi encadrée par celles des grands concepteurs, qui s'intègre directement dans le CRM de ses clients. Elle en compte une douzaine aujourd'hui (dont Click and Boat, Voggt ou Ba&sh) pour une commercialisation débutée en décembre 2023. Le service est facturé à l'unité, à hauteur de 50 centimes d'euros pour une discussion. Et a été ainsi utilisé déjà 100.000 fois. La startup vise la barre des 100 clients en 2024 et veut doubler son équipe dans les prochains mois.

Dans ses rangs, on rêve d'atteindre des sommets en matière de déploiement, tant les bouleversements promis par l'IA vont impacter le monde du business. Mais en réalité, Klark, comme toutes les représentantes des sous-domaines de l'IA, sont soumises à deux grands arbitres. Les grands développeurs tout d'abord que sont Open AI, Mistral AI ou Anthropic proposent leur outil à des prix pour le moment raisonnables car elles ont besoin de le perfectionner. Une fois leur modèle rodé, des hausses pourraient intervenir. « C'est un risque identifié. Plus il y a d'acteurs, plus il sera dilué », répond James Rebours. L'autre variable provient des réglementations européennes futures qui encadrent le champ de l'IA, au-delà du RGPD (Règlement général sur la protection des données) auquel il est déjà soumis. Une semaine après la signature de l'IA Act par les eurodéputés, ce premier pas pourrait être suivi par des mesures plus restrictives pour rapporter l'intérêt général dans le développement à toute vitesse du business de l'IA.

Les startups du secteur doivent ainsi anticiper les encadrements et rester adaptables face aux pistes évoquées par la Commission européenne qui ferraille contre les grands développeurs. « Avant 2023, la technologie n'était pas prête. 2024 c'est l'année de l'adoption pour de nombreux acteurs. Ce qu'on veut c'est construire directement avec les bonnes règles », affiche le dirigeant. Mais dans un secteur où tout va très vite, il y aura forcément quelques surprises.

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Maxime Giraudeau

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