Le repreneur Prudentia Capital à Menuiseries Grégoire où 154 emplois sont condamnés

Grande entreprise périgourdine de la filière bois (spécialiste portes et fenêtres), Menuiseries Grégoire, en redressement judiciaire depuis juillet, se prépare à plus de 150 suppressions d’emplois. Le repreneur de l’entreprise devrait s’adresser aux salariés ce lundi ou demain mardi.
Portes et fenêtre bois, mais aussi PVC sont au coeur de la production des Menuiseries Grégoire, pour le logement individuel comme pour le collectif.
Portes et fenêtre bois, mais aussi PVC sont au coeur de la production des Menuiseries Grégoire, pour le logement individuel comme pour le collectif.

Des représentants du Fonds Prudentia Capital devraient se rendre sur le site des Menuiseries Grégoire, à Saint-Martial-d'Artenset (Dordogne), ce lundi 27 août ou demain mardi pour expliquer aux salariés quelle est leur stratégie de relance de l'activité. Entreprise périgourdine plus que centenaire spécialisée dans la conception et la fabrication de portes et fenêtres, en bois mais aussi en PVC (maisons individuelles, grands chantiers), les Menuiseries Grégoire sont en redressement judiciaire depuis le 23 juillet dernier après avoir connu de très grandes difficultés ces dernières années. Grégoire a réalisé un chiffre d'affaires de 64 millions d'euros l'an dernier, contre une centaine de millions d'euros dix ans auparavant.

Cette visite officielle marque l'arrivée officielle de Prudentia Capital au sein du groupe Grégoire, qui devrait rapidement remplacer le fonds d'investissement Parquest Capital propriétaire et présent aux côtés de la famille fondatrice Grégoire depuis 2007. Fonds qui va se retirer. Prudentia Capital va devenir le nouveau propriétaire du groupe. La mise en redressement judiciaire de ce mois de juillet annonce un virage difficile, avec à la clé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), qui devait se solder par le licenciement de 157 salariés sur 500.

Trois licenciés de moins mais une liste inconnue

"Nous n'avons pas encore vu la liste exhaustive des personnes licenciées. Ce qui est sûr c'est que cette liste de 157 licenciés vient tout juste d'être réduite de trois personnes, qui ont été repêchées, soit 154 licenciements nets. Quoi qu'il en soit nous avons besoin de connaître cette liste, c'est vraiment quelque chose que j'attends de la part du repreneur pour que nous puissions faire un bilan, car les licenciements frappent des salariés qui avaient des postes stratégiques dans l'entreprise et nous ne savons pas comment ça va se passer", éclaire pour La Tribune Yves Dangelaud, délégué syndical CFDT.

Ce dernier explique ainsi par exemple que le magasinier chargé de la motorisation des volets électriques était le seul à maîtriser ce poste et qu'il fait partie des licenciés. Une réunion est prévue ce mercredi matin 29 août entre l'intersyndicale CFDT, UNSA, CGT de l'entreprise avec les représentants du Fonds Prudentia Capital pour faire le point, puisque les entretiens préalables aux licenciements doivent démarrer ce même jour.

Un PSE "low cost" qui mobilise l'intersyndicale

"Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, prend acte du choix du tribunal de commerce de Paris de retenir l'offre de reprise des Menuiseries Grégoire, en redressement judiciaire, par le Fonds Prudentia Capital, dont la Banque publique d'investissement est actionnaire", annonce de son côté l'exécutif régional. Dans son communiqué, le conseil régional précise qu'il va s'impliquer et qu'il "souhaite qu'un plan social pour l'emploi digne de ce nom accompagne cette restructuration dont l'impact s'annonce lourd sur le plan social et humain pour 157 salariés et leur famille. La Région les accompagnera aux côtés de ses partenaires, dans leur reclassement à travers ses dispositifs de formation", souligne encore la Région, qui précise aussi qu'elle va soutenir le repreneur.

Un PSE digne de ce nom, c'est vraiment ce que souhaite l'intersyndicale.

"Celui que l'on nous propose est inacceptable puisque les actionnaires impliqués dans le redressement judiciaire, Parquest Capital et la famille du fondateur, ne sont plus tenus de participer financièrement au PSE ! C'est un cadeau de la loi Macron (2014 sous la présidence Hollande  -NDLR), grâce auquel nous avons droit à un PSE low cost, avec des salariés qui partent quasiment sans rien !", s'indigne Yves Dangelaud, qui n'exclut pas l'organisation d'actions syndicales, de type camping sauvage, devant le siège parisien de Parquest Capital et des résidences de la famille Grégoire.

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