Habitat et Humanisme recherche 20 propriétaires solidaires à Bordeaux Métropole

Le mal-logement se développe en même temps que la précarité. Une équation mortifère combattue depuis des années, notamment par le mouvement Habitat et Humanisme fondé par Bernard Devert. Un promoteur immobilier lyonnais qui a trouvé son chemin de Damas pour devenir prêtre et s'engager dans la lutte contre le mal-logement. Une mission remplie en Gironde par Bruno Martin, qui est à la recherche de 20 propriétaires solidaires, qui pourront louer leurs biens sans risque.
C'est pour éviter ce genre de situation qu'Humanisme et Habitat recherche des propriétaires solidaires.
C'est pour éviter ce genre de situation qu'Humanisme et Habitat recherche des propriétaires solidaires. (Crédits : © Francois Lenoir / Reuters)

Pour réduire le mal-logement à sa plus simple expression et réussir à loger les plus démunis, même quand ils sont handicapés, en centre-ville, Habitat et Humanisme Gironde s'appuie tout d'abord sur les logements produits par la foncière du mouvement fondé à Lyon, qui étaient au nombre de 50 en 2019 dans le département (contre 48 fin 2018).

A ce socle s'ajoutent des ressources complémentaires constituées par les logements mobilisés par les bailleurs sociaux pour aider l'action d'Habitat et Humanisme Gironde, au nombre de 25 l'an dernier (inchangé par rapport à l'année précédente), et enfin ceux qui sont amenés par des propriétaires privés solidaires. Ces derniers ont ainsi renforcé en 2019 le dispositif girondin d'Habitat et Humanisme avec 35 logements, contre 32 en 2018.

88 ménages précaires avec 62 enfants hébergés

Si les logements liés à la foncière du mouvement sont au nombre de 50, il n'est pas inutile de préciser que cet ensemble englobe la pension de famille Maison Saint-Fort, que possède Habitat et Humanisme à Bordeaux et qui est entièrement consacrée à l'accueil de personnes en situation de faiblesse psychologique et sociale, au nombre de 21 l'an dernier, qui ne pourraient pas se loger dans des conditions habituelles.

"En 2019 nous avons accueilli 240 personnes dans 110 logements contre 200 personnes en 2018 dans 107 logements. La tendance est à la hausse", éclaire Bruno Martin, président d'Habitat et Humanisme Gironde.

Un ensemble qui se décomposait en 88 ménages, en location ou sous-location en 2019, dont 62 enfants, contre 87 en 2018, avec 60 enfants. L'an dernier, l'association a pu mobiliser 22 nouveaux logements par rapport à 2018 et a rendu à leurs propriétaires la gestion de 19 autres.

Appuyer la montée des logements de la 4e voie

"Notre patrimoine se divise entre les logements de la foncière, que nous appelons 1e voie, notre maison de famille, 2e voie, les logements accompagnés bénéficiant de subventions, 3e voie, et les logements privés accompagnés non subventionnés, 4e voie, égrène Bruno Martin. Il est à noter que le nombre de ces derniers logements, amenés par des propriétaires privés et solidaires, poursuit-il, ne cesse d'augmenter. Il est passé de huit en 2018 à seize en 2019, et, au 25 juin dernier, nous étions à 23. Nous avons actuellement 20 familles en attente d'être logées, dont huit qui vont rejoindre le parc d'un bailleur social avec qui nous travaillons, comme Domofrance ou Gironde Habitat, et douze qui vont rejoindre des logements de la 4e voie, situés à Bordeaux Métropole. Tandis que certains des logements subventionnés se trouvent en Sud Gironde".

Le président d'Habitat et Humanisme Gironde ne cache pas qu'avec davantage de ces fameux logements de la 4e voie il pourrait loger 30 familles et lance un appel dans ce sens. Parce ce que cette option de la 4e voie rend vraiment service et qu'elle est, souligne-t-il, absolument sans risque pour les propriétaires privés et solidaires qui l'adoptent.

Le mouvement a la performance énergétique à l'oeil

Si l'association passe par l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UnpiI) pour trouver des candidats dans la 4e voie, Bruno Martin estime qu'il serait vraiment possible de faire encore plus et sans risques.

"Les propriétaires solidaires ne prennent aucun risque. Ils vont mettre en location un logement éventuellement éligible à l'APL [aide personnalisée au logement] qui va leur permettre de défiscaliser leurs revenus fonciers, jusqu'à 80 % s'il existe une convention avec l'Anah (Agence nationale de l'habitat). De plus, la totalité du risque locatif est transféré à Habitat et Humanisme. En cas d'impayé c'est nous qui intervenons, qui réglons le loyer au bailleur ! Et en plus du loyer, nous vérifions que l'appartement est bien entretenu", déroule le président d'Habitat et Humanisme.

Cela ne signifie pas que l'association prenne en location des appartements les yeux fermés. Le mouvement est ainsi intraitable sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). Tout logement dont les performances sont inférieures à l'indice D (151 à 230 kW/h par mètre carré et par an) est ainsi recalé. Difficile toutefois de penser qu'Habitat et Humanisme n'arrive pas à trouver ses 20 nouveaux propriétaires solidaires...

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