Malgré la crise du bâtiment, Legrand dépasse le milliard d'euros de bénéfice

Le fabricant de matériel électrique Legrand a engrangé en 2023 des résultats financiers en hausse, portés notamment par ses ventes de produits connectés et centres de données, et ce en dépit de la crise de l'immobilier qui sévit de l'Europe jusqu'aux Etats-Unis.
Le groupe français basé à Limoges a franchi la barre du milliard d'euros de bénéfice en 2023.
Le groupe français basé à Limoges a franchi la barre du milliard d'euros de bénéfice en 2023. (Crédits : Jacky Naegelen)

Le groupe français, basé à Limoges (Haute-Vienne) a franchi la barre du milliard d'euros de bénéfice, à 1,15 milliard d'euros, en hausse de 14,9 %, pour un chiffre d'affaire de 8,42 milliards (+0,9 %). Ce dernier chiffre, porté par des produits phares ainsi que des acquisitions, est légèrement en-deçà des attentes des analystes de Bloomberg. Hors effets de change et impact d'un désengagement de Russie, cette croissance des ventes est de +4,7 %, selon le groupe.

« Dans un marché du bâtiment en retrait sur l'année, les résultats 2023 tant financiers qu'extra-financiers de Legrand sont très satisfaisants, et démontrent encore une fois la robustesse de notre modèle de croissance », a commenté le directeur général Benoît Coquart.

En 2023, Legrand a réalisé cinq acquisitions, dont celle de MSS, spécialiste néo-zélandais de cheminement de câble, annoncée jeudi. Pour asseoir sa rentabilité, le groupe explique tabler sur l'innovation, « une maîtrise des coûts », les prix, et des investissements ciblés.

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Sur ses grands marchés, Legrand voit ses ventes croître de 6 % en Europe, à taux de change et structure constants. Elles sont en revanche en repli de 2 % en Amérique du nord et centrale, notamment aux Etats-Unis où elles baissent dans les bâtiments résidentiels, tertiaires et les surfaces commerciales, des marchés « en fort recul » compensés en partie par celui des datacenters.

Pour 2024, alors qu'il anticipe un marché de l'immobilier encore en difficulté, Legrand annonce une croissance organique (à données comparables) et par acquisitions du chiffre d'affaires « légèrement positive ». Il prévoit une marge opérationnelle ajustée avant acquisitions de 20 % à 20,8 %.

« Nous avons le sentiment que nous allons opérer en 2024 sur un marché qui ne se portera pas mieux qu'en 2023 », a dit Benoît Coquart, alors que l'activité du groupe repose à 64 % sur les équipements « d'infrastructures essentielles » et à 40 % sur le résidentiel.

« Le résidentiel souffre partout, en Europe, aux Etats-Unis, en Chine. (Mais) on ne baisse pas la garde, nous avons lancé de nombreuses gammes », dit-il, ajoutant que les dernières solutions électriques (par exemple les produits connectés, comme les thermostats ou les interrupteurs) équipent encore à peine 5 % à 6 % des bâtiments.

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Et la crise de l'immobilier « ne nous rend pas pessimistes pour l'avenir, car on constate que dans beaucoup de pays, l'Allemagne, la France... Il y a un déficit de logements. Nous pensons que le trou d'air actuel est un peu conjoncturel », ajoute Benoît Coquart, qui insiste aussi sur la diversification de son groupe: « Il y a 15 ans, quand une crise du bâtiment frappait l'Europe, Legrand souffrait un peu plus. »

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