Neo Sailing Technologies fixe un nouveau cap plus vert et circulaire

Dans le cadre de sa nouvelle feuille de route, le chantier naval et compétiteur girondin Neo Sailing Technologies (ex Lalou Multi) annonce le développement d’une ligne de recyclage de composite et la mise en œuvre d’une ligne de production de bateaux en petite série.
Captain Alternance, avec Kéni Piperol-Dampied et Thomas Jourdren, a terminé 25e au général de la Transat Jacques Vabre fin novembre 2023.
Captain Alternance, avec Kéni Piperol-Dampied et Thomas Jourdren, a terminé 25e au général de la Transat Jacques Vabre fin novembre 2023. (Crédits : Vincent Olivaud)

Neo Sailing Technologies revendiquait déjà la fabrication du premier bateau éco-conçu et recyclable pour son monocoque de Class40 Captain Alternance. L'entreprise (ex Lalou Multi) qui a changé de nom fin septembre 2023 veut aller plus loin. Dans le cadre de sa feuille de route, elle s'est fixée un nouvel objectif : « naviguer vers un futur souhaitable grâce aux avancées technologiques. Cela veut dire à la fois construire pour être recyclable et utiliser des matériaux recyclés pour construire », explique Fabienne Baron, gérante de l'entreprise basée au Verdon-sur-Mer, dans le Médoc.

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Une ligne prototype de recyclage du composite

Neo Sailing Technologies l'a en l'occurrence déjà testé sur un autre de ses bateaux, un trimaran de 50 pieds qui a terminé en tête de la Transat Jacques Vabre dans la classe Ocean Fifty. Dans le cadre d'un partenariat technologique depuis 2013, l'entreprise girondine a créé un moule en matériau composite recyclable avec de la résine développée par Arkema à Lacq, en Béarn. Il a servi à la fabrication d'un bras du trimaran, a été détruit, recyclé. La résine a été récupérée et utilisée pour la construction d'une autre pièce du bateau en composite.

« Dans cette phase de développement de la technologie, il s'agit désormais de la mettre en œuvre à plus grande échelle d'abord sur une ligne prototype où nous prendrons du déchet de production. C'est notre projet de développement technologique 2024-2027 », annonce Fabienne Baron.« L'idée est de pouvoir réutiliser les déchets de production sachant que pour un bateau de Class40 qui pèse en moyenne une tonne, nous générons 400 kilos de déchets. Il y a du carton que nous recyclons déjà, de l'alu aussi et du composite que nous ne savions pas recycler. »

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Un atelier pour de la mini-série

Dans le cadre de cette nouvelle feuille de route, Neo Sailing Technologies qui travaille à la réalisation de prototypes de bateaux et a une activité de course au large a également l'ambition de s'adresser au monde de la mer de manière plus large, sans se cantonner à la compétition. « L'idée, va être de transposer notre savoir-faire au plus grand nombre, dans le plus grand champ d'activités possible », expose Fabienne Baron. Elle prévoit ainsi de mettre en œuvre dans le Médoc une ligne de production de bateaux en petite série issus de cette technologie de recyclage. D'où le changement de nom. « Nous fabriquons aussi des monocoques et si le mot Multi était la garantie de notre crédibilité, il était aussi fortement freinant », reconnait Fabienne Baron. Si l'investissement n'a pas encore été chiffré pour la ligne de recyclage, le nouvel atelier nécessitera entre quatre et cinq millions d'euros. « Cela passera par de la levée de fonds », explique Fabienne Baron. Neo Sailing Technologies emploie une vingtaine de personnes.

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