19.000 colis par heure : la nouvelle plateforme de Colissimo Aquitaine entre en action

EN IMAGES. Colissimo Aquitaine a revêtu ses nouveaux habits de Père Noël. Alors que le trieur de Bègles s'apprête à fermer, la nouvelle plateforme logistique de Cadaujac, près de Bordeaux, vient d'entrer en service. Un investissement de 40 millions d'euros capable de trier jusqu'à 19.000 colis par heure et d'opérer des milliers de livraisons directes. De quoi absorber les flux croissants du e-commerce pour conforter le leadership de la filiale de La Poste.
Colissimo Aquitaine a mis en service à Cadaujac un nouveau trieur dernier cri capable de gérer 19.000 colis par heure.
Colissimo Aquitaine a mis en service à Cadaujac un nouveau trieur dernier cri capable de gérer 19.000 colis par heure. (Crédits : PC / La Tribune)

Les milliers de colis défilent à toute vitesse sur les 1.748 plateaux qui forment le circuit en boucle de 1.200 mètres de long de cette gare de triage dernier cri. Une fois injecté depuis les 93 quais de débarquement par des salariés aidés de bras télescopiques articulés, chaque colis est flashé, pesé et photographié sous toutes ses coutures avant d'être fléché vers sa destination finale. Le tout en moins de sept minutes, souvent beaucoup moins : « L'enjeu est que chaque colis passe le moins de temps possible sur le trieur pour libérer de la place pour le colis suivant, pointe Yann Briand, le responsable du site chez Colissimo Aquitaine. 97 % des colis sont reconnus et triés par la machine, le reste est corrigé par les salariés. »

Ce trieur flambant neuf, digne d'une mécanique d'horlogerie, est au cœur des flux logistiques du e-commerce qui nourrissent désormais notre consommation. « Après des mois de tests, cette plateforme est entrée en service le 13 novembre dernier pour aborder la peak period, qui s'étend de mi-novembre, avec le Black Friday, jusqu'à fin décembre », indique Yann Briand.

« Un pic au-dessus de 300.000 colis par jour »

Cette plateforme dernier cri de 22.500 m2 est située à Cadaujac (Gironde) au croisement de la rocade bordelaise et de l'A 62 vers Toulouse. Elle prend progressivement le relais de l'antique plateforme de Bègles, moitié moins grande, qui joue ses dernières notes pour les fêtes de fin d'année 2023 avant de fermer définitivement au printemps prochain.

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Yann Briand Colissimo

Yann Briand, dans la salle de supervision du centre Colissimo Aquitaine qui permet de suivre en temps réel toute l'activité de la plateforme (crédits : PC / La Tribune).

Pour l'instant, les deux plateformes fonctionnent encore en parallèle pour desservir tout le grand Sud-Ouest : des Charentes aux Pyrénées-Atlantiques en passant par le Gers et la métropole bordelaise. « On va traiter jusqu'à 180.000 colis par jour ici et, avec Bègles, on grimpera autour de 320.000 colis quotidiens avec un pic attendu au-dessus de 300.000 sur la fin décembre. Le record établi à Bègles était de 254.632 colis le 12 décembre 2022 », précise Jean-Luc Bourdiol, le responsable de production. Le site de Cadaujac, où travaillent seulement 130 personnes, permet d'absorber des flux croissants malgré ou à cause de l'inflation. Colissimo, dont les deux premiers clients sont logiquement Amazon et Cdiscount, prévoit ainsi de traiter 6 % de colis en plus sur la « peak period » 2023 par rapport à l'an dernier pour atteindre 106 millions de colis triés en France d'ici le 31 décembre.

« Ce nouveau trieur nous permet de gagner en efficacité et d'assurer plus de 30 % des livraisons en J+1 en France métropolitaine. C'est une demande forte de nos clients dont certains ont décidé cette année de nous confier des volumes en forte hausse », soutient Jean-Luc Bourdiol.

Branle-bas de combat aussi chez Cdiscount

À 15 km à l'ouest de Cadaujac, dans les entrepôts de Cdiscount à Cestas, c'est également l'effervescence de la « peak period » : « Chaque mois compte double en termes de chiffre d'affaires sur cette période », assure l'entreprise qui évoque 1.200 commandes par minute et 120.000 colis expédiés pour un jour du Black Friday, soit un volume cinq fois supérieur au rythme de croisière annuel. Le leader tricolore du e-commerce bascule en 24/24h et 7/7 jours et mobilise 300 intérimaires à Cestas sur la fin d'année.

7.000 livraisons quotidiennes

La plateforme de Cadaujac, la 7e de cette génération en France, est donc un atout de plus dans le jeu de Colissimo qui est déjà leader en assurant la livraison d'un colis sur deux en France. Avec les autres filiales de La Poste - DPD et Chronopost - le total grimpe même à 70 % tandis que le reste des parts de marché se partage entre les livraisons en propre d'Amazon et d'autres opérateurs privés tels que Mondial Relay, Relais Colis, DHL, FedEx, UPS ou encore GLS.

Outre le trieur moderne, fabriqué par la même entreprise germano-danoise Beumer que son prédécesseur bèglais mis en service en 1994, la plateforme de Cadaujac déploie aussi un service de livraison directe. Une première hors Ile-de-France, comme l'explique Yann Briand :

« C'est une particularité locale, nous allons livrer chaque jour 7.000 colis au domicile du client final sur le sud de l'agglomération bordelaise. Cela permet de supprimer un trajet en poids-lourds entre la plateforme et l'agence de livraison. Ce qui se traduit par un gain de temps et d'émissions de CO2, d'autant que notre parc de camionnettes sera entièrement électrique courant 2024. »

Colissimo généralise également la pratique dite du « vrac rangé », un rangement optimisé des colis dans les remorques permettant de monte jusqu'à 4.000 colis par camion contre 1.300 habituellement. « Un jeu qui permet de contenir à 150 le nombre de rotations quotidiennes de camions et auquel les salariés humains restent imbattables : un robot ne sait pas faire du vrac rangé : dès qu'il y a des formes, tailles et textures différentes, il est perdu », témoigne Yann Briand.

Colissimo

Les bras télescopiques articulés déployés sur les quais de débarquement permettent de limiter la pénibilité pour les salariés (crédits : PC / La Tribune).

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Commentaire 1
à écrit le 30/11/2023 à 9:20
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Grosse anomalie concernant les salaires et conditions de travail de tout ces milliers de livreurs en camionnettes qui parcourent nos routes. On les prend pour des moldaves !

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