« Avec Propuls, nous voulons déployer l'usine du futur dans les PME en six mois ! »

INTERVIEW. Être concret, opérationnel et aller vite : c'est l'ambition de Propuls, la plateforme d'accélération de l'usine du futur en Nouvelle-Aquitaine, officiellement installée ce jeudi 27 janvier. Dotée d'un budget conséquent de 11,7 millions d'euros sur cinq ans et présidée par Eric Sainclair, le patron du groupe AQMO, cette structure cible les PME et ETI de 50 à 5.000 salariés pour cofinancer des innovations logicielles et matérielles. Son directeur, Pierre Loonis, dévoile à La Tribune les objectifs de Propuls.
Pierre Loonis est le directeur de l'accélérateur Propuls officiellement lancée ce 27 janvier.
Pierre Loonis est le directeur de l'accélérateur Propuls officiellement lancée ce 27 janvier. (Crédits : Propuls)

LA TRIBUNE - Qu'est-ce que Propuls ?

Pierre LOONIS - C'est le 2e étage de la fusée de l'usine du futur en Nouvelle-Aquitaine. Formellement, c'est une association créée au printemps 2021 pour répondre à un appel à projets du Programme d'investissement d'avenir (PIA) sur les plateformes d'accélération de l'usine du futur. Propuls a été le 1er lauréat et se voit doté d'un budget de près de 11,7 millions d'euros sur cinq ans, dont 3,5 millions apportés par le PIA, 1,7 million par la Région Nouvelle-Aquitaine et le reste par le privé. L'objectif étant de cofinancer des initiatives industrielles privées et donc majoritairement financées par le privé.

Quel sera le rôle de cette nouvelle plateforme dans un paysage déjà bien fourni en structures publiques d'accompagnement des entreprises ?

L'objectif est d'être un catalyseur du soutien public en jouant un rôle de pilotage en collaboration avec les nombreux outils et structures existants dans la région. Il y a déjà des outils de diagnostic et d'amorçage pour l'usine du futur mais le passage à l'acte concret est plus compliqué. C'est à cette étape là que nous intervenons quand il s'agit d'aller au-delà de l'intention et d'établir des cahiers de spécifications techniques très fins et très opérationnels pour déployer réellement des outils et solutions de modernisation dans les usines. On veut donner de la cohérence aux ressources publiques et au travail de la centaine de chargés de mission qui sillonnent le territoire à la rencontre des entreprises.

De quoi parle-t-on très concrètement ? Quels sont les cas d'usages que vous envisagez ?

L'objectif est de favoriser l'utilisation par les entreprises industrielles des technologies les plus modernes dans la prise de décision industrielle et/ou dans le processus de fabrication. Concrètement, pour la partie logicielle, on parle de numérique, de collecte, de traitement et de stockage des données, d'intelligence artificielle et d'algorithme, d'objets connectés, de réseaux internes, de cybersécurité, d'interaction homme-machine, etc. Ce ne sont pas des outils que l'on trouve aujourd'hui dans la majorité des PME néo-aquitaines et française ! Pour la partie matérielle, le hardware, on parle de robots, de réalité augmentée, de robots mobiles, à l'instar de ceux proposés par Exotec, de systèmes de caméras et de capteur, de maintenance prédictive, d'impression 3D, etc.

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Quelles entreprises ciblez-vous et avec calendrier ?

Ce sont typiquement des grosses PME, à partir de 50 salariés, et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) jusqu'à 5.000 salariés qui ont déjà réfléchit au sujet et réalisé un diagnostic de leurs besoins. Parce que l'objectif est bien d'être opérationnel. Nous ferons peu de recherche fondamentale, nous allons plutôt travailler sur l'intégration concrète dans les entreprises de technologiques et solutions matures. Nous aiderons à lever les obstacles techniques, à proposer des schémas d'intégration et à élaborer des cahiers de spécifications techniques en lien avec quatre centres techniques de la région : le CEA Tech, le Cetim, Tecnalia et Composites Adour. On veut aller vite en déployant les solutions nouvelles auprès des salariés des PME entre trois mois et un an, six mois en moyenne !

À retenir


  • Créée au printemps 2021 et installée à Pessac Bersol, Propuls est présidée par Eric Sainclair, le CEO du Groupe Aqmo et vice-président d'Aquitaine Robotics, et dirigée par Pierre Loonis. Passé par la Satt Paris Saclay et CentraleSupelec, celui-ci a aussi dirigé les entreprises Proxinnov (conseils dans la robotique industrielle) et A2D (drones) et été vice-président de la Fédération française des clusters de la robotique. Les autres membres du bureau désignés ce jeudi 27 janvier sont Nicolas Charrier de Sokoa, Sylvain Broux, de Delmon Group, Cyril Dané de AIO, et Williams Marquet, du Groupe Gascogne. L'association Propuls a été cofondée par la Région Nouvelle-Aquitaine, ADI Nouvelle-Aquitaine, la CCI Nouvelle-Aquitaine et le programme Usine du futur, en partenariat avec le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine. Créé en 2013, ce dernier réunit 96 ETI indépendantes régionales et 19 PME en forte croissance totalisant 16,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 78.000 salariés.

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