"La transformation digitale se passe dans la rue"

Installée à Bordeaux avec une dizaine de salariés, Niji devrait tripler son effectif d'ici la fin de l'année. La société spécialisée dans la transformation numérique des entreprises explique pourquoi elle a choisi la capitale girondine pour installer son nouveau site et défend une vision très pragmatique de ses métiers.
Jérémie Manigne et Nicolas Calmon, respectivement directeur général et responsable développement Sud-Ouest de Niji
Jérémie Manigne et Nicolas Calmon, respectivement directeur général et responsable développement Sud-Ouest de Niji (Crédits : Thibaud Moritz / Agence Appa)

Niji a bien évolué depuis sa création il y a 16 ans près de Rennes, à Cesson-Sévigné. Initialement destinée à accompagner les opérateurs télécom dans leur transformation technologique, elle s'est muée en une solide ETI de près de 600 personnes (pour près de 60 M€ de chiffre d'affaires consolidé en 2017), positionnée sur trois grands métiers : le conseil en transformation numérique, le design et la mise en œuvre technique des projets, dans les secteurs de la mobilité, de la distribution, des médias, de l'industrie, de l'immobilier, de la banque et de l'assurance, des télécoms...

"Nous nous adressons à des grands groupes nationaux et internationaux mais aussi aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire avec un modèle de réalisation distribuée s'appuyant sur nos sites de Cesson-Sévigné, Paris, Rennes, Nantes, Lille, Lyon... et désormais Bordeaux, précise son directeur général, Jérémie Manigne. Cet ancrage nous permet de défendre une approche régionale."

Depuis quelques semaines, une dizaine de salariés de Niji s'est installée au sein de l'espace de coworking MamaWorks dans le quartier des Bassins à flot.

"Deux éléments ont fait pencher la balance du côté de Bordeaux, explique Nicolas Calmon, directeur du développement Sud-Ouest : l'écosystème très riche, susceptible de nous permettre de recruter de nouveaux talents, et la possibilité de gagner de nouveaux marchés auprès d'acteurs de la région. Le fait que la ville soit désormais à 2 heures de Paris grâce à la nouvelle LGV, rendant possible l'aller-retour dans la journée chez un client par exemple, est conforme à nos exigences. Par ailleurs, nous avons pu constater également en interne de la part de nos salariés, une vraie envie autour de Bordeaux. Nous débutons à 10 mais l'objectif est d'arriver à une trentaine de collaborateurs d'ici la fin de l'année."

Lire aussi : Niji s'installe à Bordeaux et recrute 30 personnes

"La technologie ne vient qu'à la fin"

"Sur près de 600 salariés, nous en comptons 100 sur le conseil, 100 sur le design et 400 sur la technique. Nous allons essayer de respecter cet équilibre en recrutant à Bordeaux", complète Jérémie Manigne, qui cible "essentiellement des profils assez confirmés pour senioriser l'équipe et permettre ensuite d'encadrer des talents plus jeunes". Niji affiche une forte croissance ces dernières années, due au fait que "les entreprises ont compris qu'il faut se poser maintenant les bonnes questions" en matière de transformation digitale. En la matière, les dirigeants de Niji ne semblent pas vouloir s'embarrasser de circonvolutions métaphysiques :

"Nous avons développé un outil permettant d'établir un diagnostic de la maturité de l'entreprise sur ces enjeux, illustre Jérémie Manigne. Au début nous accompagnions des fonds dans leurs questions d'acquisition d'entreprises mais nous le déployons désormais en région auprès des PME et ETI. Cet outil livre des indicateurs afin de comparer sa situation avec celles de sociétés du même secteur ou d'un radicalement différent. L'idée est de donner des éléments tangibles, de mieux se situer sur son marché et de désangoisser les chefs d'entreprise. Dans tous les cas de transformation digitale, ces derniers demandent un retour sur investissement véritable et rapide, que l'on parle d'amélioration de leur visibilité ou encore d'efficience opérationnelle. Nous proposons donc un accompagnement de bout en bout qui part de la compréhension profonde des attentes et besoins des utilisateurs. A partir de là, nous pouvons redéfinir un modèle économique pour l'entreprise. La technologie qui sera employée ne vient qu'à la fin. Si on ne saisit pas les attentes du client final, si on ne va pas discuter avec les utilisateurs en bout de ligne, on n'a rien compris. Le digital, la transformation des usages se passent dans la rue, c'est là qu'il faut aller."

Sur ces aspects, il semblerait d'ailleurs que les entreprises familiales aient de solides atouts à faire valoir. Elles que l'on dit prudentes, parfois trop, sont aussi jugée "plus pragmatiques" par Jérémie Manigne :

"Elles sont dans le temps long. Donc, même si les décisions sont moins rapides à prendre, la démarche vient davantage de la direction de l'entreprise et la constance est au rendez-vous. Cette typologie de sociétés est très exigeante, très informée et très opérationnelle. Leur transformation est donc souvent plus réussie."

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