Demain matin et jusqu'à vendredi 16 h 30, au Palais des congrès de Bordeaux-Lac, l'AAPrA (Agence aquitaine de promotion de l'agroalimentaire) organise la deuxième édition de Sud-Ouest Food Meetings, convention d'affaires qui permet à des PME du secteur agroalimentaire du Sud-Ouest de rencontrer des acheteurs "grand export".
Une manifestation qui, contrairement aux apparences, ne marche pas sur les pieds de Sud-Ouest Découverte, convention d'affaires de l'agroalimentaire, organisée à Toulouse, qui, elle, se concentre sur les acheteurs européens et ceux de la grande distribution.
Des apparences, il en est également question lorsqu'il s'agit de justifier ou non l'existence de Sud-Ouest Food Meetings. En effet, si l'on s'en tient aux seuls chiffres de l'Insee et de la Draaf, l'agroalimentaire, qui représente 4.000 entreprises, 33.000 emplois, pour un CA de 6,7 Md€ / an, dont 3,620 Md€ semblent relever de la filière, n'a pas vraiment besoin d'un coup de booster dans le domaine de l'export.
Prendre conscience des opportunités
"C'est une erreur", explique Marie-Françoise Goulinat, en charge au sein de l'AAPrA du pôle Accompagnement des entreprises, "le monde du vin bordelais, qui est historiquement habitué et structuré pour l'export, donne une vision un peu déformée de la présence de l'agroalimentaire hors de nos frontières. En réalité, le chiffre d'affaires de l'agroalimentaire du Sud-Ouest à l'export, et notamment en grand export, est nettement perfectible. Le tissu aquitain de petites PME du secteur est assez peu présent sur le marché grand export. Une manifestation comme Sud-Ouest Food Meetings est tout à fait nécessaire pour faire prendre conscience des réelles opportunités qui existent, même pour les dirigeants de petites structures qui pensent, à tort, qu'elles ne sont pas taillées pour aborder ces marchés, et que pour beaucoup d'entre eux, les contraintes légales sont trop fortes."
Grand export : des freins psychologiques ?
Un chiffre résume à lui seul la faiblesse, relative, de l'agroalimentaire du Sud-Ouest à l'export : sur les 3,620 Md€ réalisés à l'export en 2013, les vins et spiritueux réalisent 2,4 Md€... et le solde est surtout le fait des grands groupes coopératifs, ou non, de l'industrie agroalimentaire. Pour le reste de l'agroalimentaire, le grand export reste donc un sport de combat.
"Par manque de temps, parce que leurs budgets sont serrés, ou parce qu'ils se font une idée trop complexe de l'export, des dirigeants des PME locales font encore l'impasse sur ce relais de croissance, poursuit Marie-Françoise Goulinat. Beaucoup d'entre eux ignorent qu'avec certains pays, c'est le cas de Singapour par exemple, les droits de douane, hors alcool, n'existent pas. C'est pour lever un certain nombre de ces freins, souvent psychologiques, qu'avec l'aide d'Interco, agence de coopération internationale, de Business France, de TeamResa, de l'Ardia, l'Aria Midi-Pyrénées, Coop de France, CCI International, Arbio, nous avons réussi à mobiliser 33 acheteurs grand export, issus de 23 pays et de tous les continents, hors Amérique du Nord, à l'occasion de cette édition 2015. Il faut néanmoins reconnaître que malgré cela, il reste toujours difficile de mobiliser les PME du Sud-Ouest..."
Et pourtant, pendant les deux jours qui viennent, 450 rendez-vous d'affaires vont donner aux 68 entreprises (dont 6 de Midi-Pyrénées) qui ont répondu présentes, moyennant un investissement limité (1.550 € HT pour deux jours), rencontres, déjeuners et dîner professionnels compris, autant d'occasions de séduire les marchés d'un grand export porteurs de grands espoirs.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !