Le Sud-Ouest, leader dans l’innovation agricole et agroalimentaire

Pôle de compétitivité leader au plan national en agriculture et agroalimentaire, Agri Sud-Ouest Innovation tenait ce jeudi matin sa 8e assemblée générale à Gradignan (33).
Daniel Segonds, président du pôle
Daniel Segonds, président du pôle (Crédits : Rémi Benoit)

C'est en 2012 que la Région Aquitaine a rejoint le pôle de compétitivité fondé par la Région Midi-Pyrénées, qui s'appelle aujourd'hui Agri Sud-Ouest Innovation. "Avec 33 projets labélisés et financés par le fonds unique interministériel (FUI), Agri Sud-Ouest Innovation est le pôle numéro un en agriculture et agroalimentaire en France" juge Daniel Segonds, président d'Agri Sud-Ouest Innovation, qui a présenté à Bordeaux le bilan 2014 du pôle, en compagnie de Fernando Leal Calderon, vice-président, et Alain Guichoux, directeur général.

Depuis sa création, en 2007, ce pôle commun aux régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, qui compte 327 adhérents dont 228 entreprises et 99 collectivités et laboratoires, a développé 331 projets labélisés ou agréés représentant un investissement global de 737 M€, dont 114 M€ de subventions publiques.

Devenir une usine à produits

"Le nombre de nos adhérents à progressé de 8 % l'an dernier et notre 8e AG continue à s'inscrire dans une trajectoire initiale de réussite. N'oublions pas que la PME reste la cible prioritaire d'Agri Sud Ouest Innovation, dont l'objectif est de faire entrer la recherche et l'innovation dans le tissu des PME", souligne Daniel Segonds.

Sans abandonner l'identification et le soutien apportés à la promotion des projets innovants, le pôle doit désormais basculer sur un nouvel axe stratégique : la mesure de l'impact économique des innovations et le soutien aux PME.

 "Nous sommes en train de constituer un tableau d'indicateurs qui nous permettront de suivre la trajectoire des projets et les retombées économiques qu'ils génèrent dans les entreprises. Ce qui n'est pas toujours facile et va demander des moyens supplémentaires", observe Fernando Leal Calderon. "D'usine à projets, il nous faut devenir une usine à produits", complète le président.

Aquitaine et Midi-Pyrénées, le divorce ?

Le patron du pôle de compétitivité se félicite que les deux présidents, Alain Rousset, pour l'Aquitaine, et Martin Malvy, pour Midi-Pyrénées, aient fait de l'innovation une de leurs priorités majeures et rappelle qu'agriculture et agroalimentaire pèsent aussi lourd que l'aéronautique des régions, avec 200.000 emplois directs et induits. L'aéronautique constitue également un autre lien fort entre les deux régions, réunies dans le pôle de compétitivité Aerospace Valley. Objectivement très proches l'une de l'autre, comme l'a révélé l'étude menée par l'A'urba (Agence d'urbanisme Bordeaux Métropole Aquitaine) et l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) d'Aquitaine ("L'espace métropolitain bordelais au cœur des réseaux du Sud-Ouest"), Aquitaine et Midi-Pyrénées sont désormais tenues par l'Etat de préparer, chacune de leur côté, un mariage avec de nouvelles régions. Ce sera Poitou-Charentes et Limousin pour la première, Languedoc-Roussillon pour la seconde. Ces deux trajectoires institutionnelles divergentes pourraient-elles remettre en cause Agri Sud-Ouest Innovation ? Non, répond le président du pôle, puisque ce qui compte c'est le service rendu aux adhérents, d'autant qu'au sujet d'Aquitaine et Midi-Pyrénées "j'hésite à parler de deux régions, pour moi c'est la grande région", insiste Daniel Segonds.

Securi-Dial remporte le Prix Agri Sud-Ouest Innovation

Lors de la 8e assemblée générale, ce jeudi matin à Gradignan, le pôle a dévoilé l'identité du projet qui a remporté la 4e édition du Prix Agri Sud-Ouest Innovation des lycéens. Ces derniers ont retenu le projet Securi-Dial. Initié par la société toulousaine Dendris, spécialisée dans le développement des puces à ADN pour le diagnostic biologique, Securi-Dial est également porté par les laboratoires Adour Bio Control (analyse de produits agroalimentaires et de viandes), à Arzacq (64) et le Laboratoire des Pyrénées et des Landes (idem), à Lagor (64). L'objectif du projet est de développer, grâce à l'usage de biopuces, une nouvelle génération d'outils de diagnostics permettant de détecter en une seule analyse, et de façon ultrarapide, l'ensemble des pathogènes présents sur un échantillon de produit alimentaire.

Le maïs est une des plantes au cœur de la stratégie du pôle

Mieux utiliser les fonds européens

Doté d'un budget de fonctionnement de 1,4 M€, abondé à 50 % par les cotisations et les financements privés, et 50 % par les collectivités et l'Etat, Agri Sud-Ouest Innovation devra compter avec les futurs pouvoirs élargis des Régions en matière de recherche. Attentive au sort des régions, l'Union européenne (UE) dispose de fonds apparemment mieux utilisés par les Allemands que par les Français.

"J'étais récemment à Bruxelles avec Martin Malvy lors d'une réunion avec des hauts fonctionnaires européens et nous avons pu constater que la démarche de notre pôle entre parfaitement dans le nouveau cahier des charges des aides européennes aux régions. Si les Allemands, comme on nous l'a dit à Bruxelles, savent mieux utiliser ces fonds que nous, nous nous améliorons dans ce domaine", relève Daniel Segonds.

Les futures responsabilités dans le financement de l'innovation qui vont être dévolues aux conseils régionaux devraient encore améliorer la situation.

Huit équivalents temps plein

Agri Sud-Ouest Innovation, qui s'appuie notamment sur le réseau des chambres de commerce et d'industrie et les agences de développement pour identifier les projets innovants, ne dispose que de huit équivalents temps plein (ETP), avec neuf personnes, pour couvrir Aquitaine et Midi-Pyrénées. Ce qui bride dans l'immédiat ses capacités d'action à l'échelle des futures grandes régions. Ce pôle agricole et agroalimentaire a toutefois défini une ligne stratégique claire pour maintenir son efficacité sur le terrain. Elle passe par trois axes transversaux : le développement de l'agro-raffinerie, avec l'usage de coproduits végétaux (huiles) et animaux (graisses), l'intégration du numérique dans les systèmes de production, principalement autour du machinisme agricole, et l'agro-écologie, articulée sur la maîtrise de l'eau, avec par exemple le stockage des eaux pluviales, et l'amélioration génétique des plantes, pour les rendre capables de produire avec moins d'eau.

L'autre volet de cette stratégie consiste à s'appuyer sur les points forts du Sud-Ouest que sont les cultures du maïs, du soja et du tournesol, de la pomme, de la fraise et de la vigne (fruit, vin) et les deux filières constituées par l'élevage des canards à foie gras et des ovins laitiers.

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