GPSO : un fonds d'aide pour les collectivités sera lancé en 2024

La société du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) annonce la création d'un fonds de solidarité territoriale pour l'automne 2024 à destination des collectivités. La manne, probablement de quelques dizaines de millions d'euros, doit s'adresser aux territoires impactés par les futures LGV reliant Bordeaux à Toulouse et Dax. Une façon d'amadouer les élus réticents dénoncent les opposants.
Maxime Giraudeau
(Crédits : Pierre Begue / Lisea)

Les manœuvres s'enchaînent, la stratégie s'affine à la tête du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest. Après avoir organisé le lancement des travaux préliminaires au Sud de Bordeaux et au Nord de Toulouse (AFSB et AFNT), la société de projet acte la création d'un fonds de soutien territorial pour l'automne 2024. « Ce fonds sera destiné à accompagner les actions de développement des collectivités situées le long de la ligne nouvelle », indique-t-elle par communiqué.

« Il servira à cofinancer des projets portés par les collectivités en matière d'écologie, de développement économique, social ou culturel », indique à La Tribune Benoît Lemozit, secrétaire général de la société du GPSO. « L'atténuation des impacts des LGV sera son objet principal », ajoute-t-il.

Le fonctionnement et le mode de financement du fonds doivent encore être précisés mais il devrait être abondé par l'État et la société porteuse du projet. Les présidents des deux régions concernées se félicitent de l'annonce. « En créant le Fonds de Solidarité Territoriale en 2024, nous démultiplierons les effets positifs sur tout le territoire », écrit Carole Delga, la présidente de la région Occitanie et de la société du GPSO. La mise en place d'un tel fonds était réclamée par les partisans du projet afin de convaincre les communes et agglomérations réticentes à la création des nouvelles LGV.

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« Ne pas le faire serait une erreur, un fonds avait été constitué pour la ligne Bordeaux-Tours », rappelle Christophe Duprat. Le maire de Saint-Aubin-de-Médoc et conseiller régional vient d'être nommé comme représentant de Bordeaux Métropole au conseil d'administration de la société du GPSO. L'élu va notamment devoir dialoguer avec les territoires réticents, en assumant devoir proposer des contreparties financières aux communes traversées pour susciter l'adhésion.

Nuisances persistantes sur la ligne Tours-Bordeaux

Selon la direction du GPSO, le montant de ce fonds d'aide représentera 0,4 % du coût total du projet, comme l'impose une circulaire gouvernementale, soit une somme avoisinant les 60 millions d'euros. Une estimation encore précoce alors que les partisans du projet parlent déjà d'au moins 10 % de surcoûts, sur une enveloppe originelle à 14 milliards d'euros.

« Ce fonds est une grande plaisanterie ! », s'indigne Christian Tamarelle, maire de Saint-Médard d'Eyrans, une commune au sud de Bordeaux concernée par les AFSB. « C'est une façon d'amadouer les gens, de leur dire "Regardez, on vous détruit votre commune mais on vous donne un peu d'argent pour construire une salle des fêtes, un gymnase, un stade de foot..." Ça ne viendra jamais compenser les dégradations. »

Sur la ligne Bordeaux-Tours, le fonds de solidarité territoriale avait été mis en place puis financé par la Région et l'État. Mais les effets escomptés se sont révélés décevants. « De manière générale, et malgré son ambition initiale, l'usage de ce fonds n'est pas in fine apparu directement lié à l'atténuation des effets et nuisances de la LGV », indique un rapport d'évaluation daté d'avril 2022 et commandé par la Région Nouvelle-Aquitaine.

Mais alors que l'enquête publique autour des AFNT est en cours et que des recours ciblent le projet, ses partisans ne peuvent pas faire l'économie d'une attention envers les petites communes. A l'image aussi de la compensation environnementale incertaine et de l'avis de l'autorité environnementale rendu en septembre, l'échelle géographique se resserre autour des tracés à grande vitesse.

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Maxime Giraudeau

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Commentaire 1
à écrit le 07/12/2023 à 8:13
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On rassemble la verroterie pour acheter les chefs indigènes des territoires qui seront dévastés. Quel mépris !

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