Le marché du foncier agricole s'est stabilisé en Nouvelle-Aquitaine

En 2022, le marché du foncier rural a marqué un palier après une année 2021 en forte hausse. Le foncier rural non agricole connait un retrait marqué qui pèse très lourd sur l'ensemble des transactions à cause du poids énorme des maisons de campagne dans les échanges. Quant au GPSO, son démarrage n'est pas encore perceptible à l'échelle du foncier.
(Crédits : CC Pixabay by photosbygreenwood)

Société d'aménagement foncier et d'établissement rural, la Safer Nouvelle-Aquitaine, dont le siège social se trouve à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), et le siège administratif à Bruges (Bordeaux Métropole), a présenté ce jeudi 22 juin son bilan 2022. A l'occasion de son assemblée générale annuelle au cours de laquelle le président de la Safer Nouvelle-Aquitaine, Patrice Coutin, a annoncé qu'il démissionnait pour faire valoir ses droits à la retraite. Il est remplacé à la tête de la Safer Nouvelle-Aquitaine par Fabien Joffre, éleveur et producteur de noix, 2e vice-président de la Chambre d'agriculture de la Dordogne. La Safer est historiquement associée à la politique de remembrement des terres agricoles, ce qui est l'une de ses attributions les plus connues.

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61 % des surfaces échangées sont agricoles

Même si ses prérogatives vont bien au-delà, la préemption du foncier reste l'une des grandes prérogatives de la Safer. Pour pouvoir être efficace dans ce domaine, elle doit être bien informée. C'est ainsi qu'elle suit en continu l'évolution des transactions sur le marché foncier rural grâce aux notaires, qui ont l'obligation de lui faire remonter les informations. En 2022, le total du foncier rural échangé en Nouvelle-Aquitaine a représenté 147.015 hectares (+0,9 % sur un an), pour une valeur cumulée de 6,9 milliards d'euros (-4,2 % sur un an). Avec un volume global de transactions qui est passé de près de 68.000 à 64.000 en 2022, soit une baisse de près de 6 %.

La Safer observe qu'avec 90.138 hectares vendus en 2022, pour un montant de 1,43 milliard d'euros, le foncier agricole a représenté 61 % des surfaces échangées à l'échelle du marché foncier rural et 21 % du montant des transactions. Une évolution jugée stable sur un an. Au contraire, après deux années de forte progression, les marchés fonciers ruraux non agricoles, notamment constitués par les espaces résidentiels, les surfaces artificialisées pour la construction et les zones de loisirs affichent un recul de -13 % en volume, à 25.517 hectares, et de -5 % en valeur, à 5,25 milliards d'euros.

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Le très grand poids sur le marché des maisons à la campagne

Le marché forestier s'est également contracté sur un an, de -2 % en surface, 30.028 hectares (20 % des volumes), et de -21 % en valeur, à 246 millions d'euros (3 % du total). Il est clair qu'avec 9 % des surfaces échangées en 2022 pour 62 % du montant total des ventes réalisées sur le foncier rural régional, le marché des maisons à la campagne a continué à peser très lourd. Malgré une baisse de l'ordre de 15 % en nombre d'unités vendues, soit près de 20.000 en 2022 contre plus de 24.000 en 2021, le marché de la maison de campagne continue à peser très lourd. Puisqu'il a généré l'an dernier 62 % du chiffre d'affaires global du marché foncier rural, soit 4,3 milliards d'euros, avec seulement 9 % des transactions foncières (12.607 hectares). Bien sûr, ce marché enregistre une baisse sensible en valeur, de -8,5 %, puisque les transactions avaient généré en 2021 un total de 4,7 milliards d'euros. Mais cela n'a pas vraiment inquiété le directeur général de la Safer Nouvelle-Aquitaine, Philippe Tuzelet.

Deux départements ont viré en tête sur le marché du foncier rural régional en 2022, tant pour les ventes en volume qu'en valeur. Il s'agit de la Gironde et de la Dordogne. Des territoires où les ventes de foncier rural ont oscillé entre 16.000 et 19.500 hectares, pour des montants compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros. Il est rare de voir un département de l'intérieur faire jeu égal avec un territoire maritime mais la Dordogne, dont la forte attractivité ne se dément pas, sort de l'ordinaire. En volume (entre 12.000 et 16.000 hectares mis en ventes) ces deux départements en tête du foncier rural sont talonnés par les Landes, la Charente, Charente-Maritime, la Vienne et la Haute-Vienne. En valeur (entre 600 millions d'euros et un milliard d'euros) par les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Charente-Maritime. En nombre de ventes c'est la Dordogne qui vire en tête en 2022 , devant la Gironde et la Charente-Maritime.

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Pas encore d'emballement du côté du GPSO

En focalisant le panorama sur le foncier agricole, la Haute-Vienne vire en tête en 2022, avec une fourchette de 10.000 à 10.732 hectares mis en vente. Devant la Gironde, les deux Charentes, la Dordogne, les Deux-Sèvres et la Haute-Vienne. Mais quand la Safer examine le fonctionnement du marché agricole sur le plan de la valeur, c'est la Gironde qui est en tête, avec une fourchette de vente d'un montant de 200 à 410 millions d'euros, devant le Lot-et-Garonne, la Dordogne, et les deux Charentes (100 à 200 millions d'euros).

Si les feux verts concernant la réalisation du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) s'allument les uns après les autres, les deux lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax vont tailler leurs routes dans du foncier rural. Avec au total une emprise foncière de 4.830 hectares, qui va entrainer la destruction de 1.230 hectares de surfaces agricoles et 2.850 hectares de forêt. Ce dossier n'intéresse pas directement la Safer Nouvelle-Aquitaine, mais son impact sur le foncier rural ne peut pas la laisser de marbre. Comme l'a évoqué cependant le directeur général de la Safer Nouvelle-Aquitaine, questionné à ce sujet, les acquisitions s'inscrivant dans le cadre du GPSO sont pour le moment marginales.

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